Here and everywhere

Chapitre 3

Nous passons trois semaines comme une bande d'amis les passerait en colonie de vacances. Quand les garçons ne sont pas à l'entraînement, et que je ne fais pas trois mille photos à la seconde, nous passons tous du temps dans Maranello et ses villes alentours. Nous sortons le soir et les week-ends dans des bars et des boîtes de nuit. Théa, dans son rôle de grande sœur, me prépare des affaires pour partir. J'ai du mal à réaliser que je ne ferais que quelques aller retour ici pendant les mois à venir. Jusqu'en novembre, les Grands Prix vont occuper le plus clair de mon temps. J'apprends à connaître un peu plus les gens qui travaillent pour Ferrari, mais surtout Carlos et Charles. Je me rend compte que leur amitié est réelle, et surtout, forte. Carlos est un homme simple même si il est pour la plupart du temps blagueur. Je le vois parler avec ma meilleure amie sur son téléphone, mais plus je le découvre, plus je me rend compte qu'il ne finirons sûrement jamais ensemble. Carlos est un gars bien trop réaliste et terre à terre pour Théa, qui est une grande rêveuse. Quand à Charles, nous avons tellement de points communs qu'il n'est jamais lassant de parler à deux. Nous passons des heures entières à parler de tout et de rien, à refaire le monde. Je découvre une facette pure de ce garçon. Le seul point que nous n'abordons jamais est notre famille. Nous savons tout les deux qu'il s'agit d'un sujet difficile pour lui comme pour moi. Nous parlons plutôt des courses à venir et des objectifs de la Scuderia. Il me promet de me montrer plein de choses lorsque nous seront partis. Finalement, on ne s'en sort pas si mal en tant qu'amis.

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Nous sommes à le matin du départ pour le premier grand prix de cette saison. Celui-ci se passera à Bahrain. Je ne suis jamais allée plus loin que l'Italie et je rêve depuis que je suis enfant de faire le tour du monde en bateau. Je ne le ferais pas en bateau, malheureusement, mais au moins je réaliserais quand même une partie de mon rêve.

Je me prépare et j'arrive à l'heure, c'est à dire 5h du matin, au centre de Ferrari. Nous partons tous depuis cet endroit pour se suivre jusque l'aéroport. Une fois sur place, après avoir pris un bon petit déjeuner au frais de l'entreprise, c'est dans la joie et la bonne humeur que nous nous apprêtons à embarquer. Je suis le groupe et je commence à me faire peu à peu distancer car je ne comprend pas où nous nous dirigeons.

Charles arrive derrière moi et met son bras autour de mes épaules.

- Tu es perdue n'est ce pas ?

- L'embarquement des vols n'est pas de ce coté d'habitude. Je ne comprend pas pourquoi tout le monde va par là.

- Parce qu'on prend les jets.

Je sursaute à ses mots.

- Vraiment ?

- Tu n'es jamais montée dans un jet, pas vrai ?

Je baisse les yeux.

- Non.

- Alors tu vas adorer.

Charles se détache de moi et je le suis du regard avant d'arriver à mon tour face au groupe. Frédéric nous explique rapidement ce qu'il va se passer et où nous devons aller une fois sur place.

Nous nous divisons en deux groupe et les pilotes et le staff proche d'eux montent avec nous dans le jet privé de la scuderia. Le reste du groupe monte avec le matériel. 

Je monte dans le petit avion à la suite de Charles et Carlos et je reste debout à l'entrée. Tout est en tapisserie beige et légèrement capitonné qui donne une ambiance douce à l'habitacle, bien que je me sentes légèrement oppressée. Charles me regarde avec un petit sourire.

- Tu me ne sais pas où te mettre hein ?

- Oui... Je n'ai jamais été très à l'aise dans les avions en fait.