Chapitre 4

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Je prend conscience de ce qu'il se passe et sursaute. Je m'écarte.

- Charles... on avait dit...

Il me coupe en un regard.

- Al, je t'en prie, profite et...

Il souffle, comme si il cherchait ses mots, essoufflé par le moment.

- Et tais-toi.

Il passe à nouveau la main sur ma joue, puis la glisse dans ma nuque et m'attire contre ses lèvres pour m'embrasser encore. Je me laisse aller, l'attirant contre moi. Je sens sa chaleur m'envahir. Le moment est parfait, presque irréel, et je réussis à ne penser, pendant un temps, à rien d'autre qu'au moment présent.

Puis mon instinct reprend les commandes. Je suis perdue, j'ai peur et surtout, des milliers de personnes sont en train de nous regarder. Je le repousse à nouveau.

- Qu'est ce que tu fais, me demande-t-il avec le regard inquiet.

- Désolée Charles. Je ne peux pas... C'est une erreur et...

Son regard s'assombrit.

- Ok.

Il s'écarte, baisse la tête et s'enfonce dans la foule en direction des coulisses. Je serre les poings. Est ce que je viens de tout gâcher ? Je sens une larme me monter au coin de l'oeil. L'angoisse me gagne et je cours me réfugier à l'hotel. J'attrape mon téléphone et j'appelle Théa. Je perds un peu le contrôle et j'ai besoin d'elle pour me recentrer.

- Allo, dis je en sanglotant.

- Quoi ? Ça va pas ? Qui t'embête ? Y'a un problème avec les voitures ?

Je souris devant son manque de connaissance en la matière mais surtout sa prévoyance.

- Non... Enfin, si y'en a eu un et j'ai voulu aider alors... On s'est embrassé et...

- QUOI ?!?

- Oui... D'abord moi, puis lui. Mais laisse tomber j'ai tout stoppé. J'ai dit que ce n'était pas possible.

- Attend, t'es en train de me dire que tu as repoussé un beau gosse, riche et talentueux, qui voulait t'embrasser, après avoir toi même commencé ? Et excuse moi mais je ne suis peut être pas une experte sur le sujet mais je ne pense pas que tu as du aider avec un baiser à réparer les moteurs...

- Théa... Je ne sais pas quoi faire. Et si je me faisais virer pour ça ?

- Mais non ! Personne ne vous a vu je suis sûre.

- Tu mens, ta voix a baissé.

- En fait je suis sur twitter et...

- Et quoi ?

J'attrape mon téléphone perso et avant même de cliquer sur Twitter, je suis assaillie de notifications. Je le lâche instantanément, comme si il était brulant, et fond en larmes.

- Hé, Aly... C'est rien ! Tu es une femme libre, tu fais ce que tu veux. Ne te laisse pas manger par les réseaux.

Je décide d'écouter Théa. Nous parlons encore une petit heure avant que je ne raccroche et m'endorme épuisée au dessus du lit.

De ce qui me semble être le lendemain, j'entends qu'on toque à ma porte. Un accent espagnol me semble familier.

- Alyara ? Tu es vivante ?

- Oui... J'ai juste...

- Hé, viens déjeuner avec moi ok ? On pourra discuter.

- Oui. J'arrive.

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