Chapitre 5

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Tout le monde crie et je n'en crois pas mes yeux. Des larmes me montent instantanément. Je me sens un peu tomber quand une main ferme m'attrape par la taille. Charles me regarde avec un grand sourire, et chuchote à mon oreille.
- Surprise Aly.
Je le regarde profondément. J'ai terriblement envie de l'embrasser et je sens que lui aussi. Ses yeux font des aller retour entre les miens et mes lèvres. Je lui réponds.
- Je me suis trompée. C'est pas une erreur, je suis désolée. J'ai juste peur d'aller trop vite.
- Ne t'excuse pas. Allons doucement alors, d'accord ?
- Oui, je veux bien.
Il dépose un baiser sur ma joue, ce qui enflamme mon visage.
Ensuite, il me pousse vers le bateau. Je reconnais mes amis de France, Théa, sur qui je râle de ne pas m'avoir parlé du weekend. Elle m'avoue avoir eu peur de ne pas savoir garder sa langue, et c'est pour ça qu'elle a préféré faire la morte. Il y aussi des amis que je me suis faite à Maranello, et des pilotes, comme Esteban, Pierre et Lando. Je prends le temps de dire bonjour à tout le monde et de les remercier. Ensuite, je discute un peu avec Carlos et Théa quand Charles nous rejoins.
- Je voudrais te présenter des amis !
- Oui, avec plaisir.
Il passe à nouveau son bras au tour de ma taille et me guide vers les pilotes présents sur le bateau.
- Salut les gars, je voulais vous présenter Alyara, la star de la soirée, évidement, dit-il avec un petit sourire dans ma direction, mais aussi la nouvelle photographe de Ferrari cette saison, explique-t-il en français.
- Hello, je dis avec un petit signe de la main.
- Salut Alyara, commence Esteban. J'ai vu tes photos, elles sont magnifiques.
- Oh, je mets la main sur mon coeur. Merci beaucoup. Ça me touche vraiment, merci.
Pierre hoche la tête avec un sourire en coin. Il me regarde de haut en bas. Je rougis. Je sens le bras de Charles serrer son étreinte autour de mes hanches. Il répète en anglais pour Lando.
- Hey ! Je fais de la photo moi aussi. On a le même âge aujourd'hui non ?
- Oui ! C'est vrai ? J'aimerais beaucoup voir ce que tu fais !
Nous échangeons nos Instagram personnels.
- Tu viens de où ? me demande Pierre.
- De Paris. Mes parents vivaient dans le 5ème.
- Aaaah une parisienne, entament-ils tous en coeur.
- Quoi ? Dis-je faisant semblant d'être outrée.
- On est de la province nous.
- Mon père est né en Italie et a fait presque toute sa vie là bas.
- Ah oui, il était pilote non ? Demande Esteban.
- Oui... euh
Charles m'interroge des yeux, comme pour savoir si il doit stopper la conversation. Je souris.
- Oui, un grand pilote même. Mais le cancer l'a emporté quand j'avais 11 ans. C'est mon modèle.
- Moi aussi, avoue Pierre. Je connais bien son histoire, c'était mon pilote préféré étant enfant.
Mon coeur gonfle. Il est difficile de rencontrer des gens qui prennent en considération la gloire passée de mon père. Je m'assoie sur une banquette et nous nous mettons à parler de ses courses et victoires. Charles nous écoute un petit temps avant de partir, prétextant une envie de se rafraichir. Après 2 heures à parler avec les garçons, je me suis fait 3 bons copains et nous nous sommes promis de se revoir au prochain grand prix. Il est 1 heure du matin quand tout le monde commence à quitter le bateau. À 1h30, il ne reste que Théa, Clara, Carlos, Charles et moi. Théa décide d'appeler un taxi pour nous ramener à l'hôtel. Alors que je m'apprête à descendre sur le ponton, j'entends Charles m'appeler.
- Al !
- Oui ?
- En fait, je voulais te proposer de rester cette nuit, comme ça on pourra aller faire un tour en bateau demain, et un petit déjeuner au lever de soleil pour ton jour d'anniversaire.
Je rougis, retourne la tête vers Théa, elle me fait un clin d'oeil.
- D'accord.
Il sourit.
- Il y a plusieurs couchettes, je te laisse celle devant, je vais à l'arrière.
- Oh, ok. Bon bah...
- Oui.. À demain Al. Dors bien.
- Merci ! Toi aussi...
Et il se retourne.
- Charles ?
- Oui ?
Je me rapproche de lui, passe une main dans ses cheveux et lui caresse la nuque.
- Merci pour ce soir, c'était encore mieux que ce que je pourrais rêver.
Je resserre l'emprise de ma main, il pose ses mains sur mes joues et nous nous embrassons. Un petit baiser, certes, mais brûlant, brûlant d'envie et de choses que nous ne sommes pas prêts à entendre. Il s'écarte et chuchote dans mon oreille :
- Doucement Al, c'est ça que tu veux ?
Et il s'en va, descendant les escaliers pour accéder à sa chambre.
Je rejoins ce que je pensais être une petit couchette et qui en réalité une vaste petite chambre double. Je vois toute suite une rose sur le lit avec un tee-shirt plié et un mot signé de Charles. « Bonne nuit Al. Ne rêve pas trop de moi, surtout avec ce maillot ! ». Je lève les yeux au ciel. Quel con, je suis mal barrée.

Je me réveille parce qu'une mouette crie à coté du hublot qui est proche de ma tête. Je mets quelques minutes pour comprendre où je suis. Puis tout les souvenirs de la soirée me reviennent et je glousse. C'était incroyable. Je prend mon téléphone, j'ai plein de messages, de mes amis, ma famille et des quelques personnes de la team avec qui je m'entend bien, qui me souhaitent mon anniversaire. J'en ai un de Théa qui dit « Bon anniversaire girl, 23 ans, même si ça fait pas autant qu'on se connait, tu es comme ma soeur, je t'aime fort ❤️ ». Je décide de sortir, et frissonne à cause de l'air du matin, il est 8h sur ma montre. Je décide de monter sur les bains de soleil pour savoir la vraie température de la journée, quand je tourne les yeux vers le pont, Charles porte une chemise en lien bleu clair et un bermuda beige, il a un sac rempli de pain et sûrement de viennoiseries et dans l'autre main, il tient un énorme bouquet rose de plein de fleurs différentes. J'ouvre la bouche.
- Charles !
Il sursaute
- Quoi ? Demande-t-il paniqué.
- Arrête d'être si parfait s'il te plait, je dis en croisant les bras sur ma poitrine. Je fronce les sourcils.
Il secoue la tête et rit. Puis il me regarde de haut en bas.
- Je crois que tu t'es pas vue parce t'es pas mal aussi.
Ma tenue me revient à l'esprit. Je suis avec un tee-shirt blanc barré d'un texte que je n'ai même pas lu.
- Désolée ! Je...
- Théa t'as apporté un sac avec des affaires ce matin, elle a insisté sur le fait qu'elle allait te tuer si tu mettais pas de la crème solaire...
- Sur les tatouages, je sais. C'est une pro. J'éclate de rire. Je vais me changer je reviens.
Je remonte 15 minutes plus tard, à peu près apprêtée et je découvre que la table est mise, couverte d'un superbe petit déjeuner. Nous mangeons tout en riant sur les anecdotes de la soirée de la veille. Puis il démarre le bateau pour que nous allions faire un tour. Nous faisons une balade de 3 heures en mer, parcourant juste l'étendue bleue qui s'ouvre devant nous, ou en longeant les côtes de Monaco à la recherches de villas toutes plus grandes que les autres. Le midi, il s'arrête en Italie pour que nous mangions une pizza et le soir arrive à toute vitesse. La journée était merveilleuse. Alors que Charles amarre son bateau au quai, le ciel devient orange, avec une intensité comme on n'en voit peut. Les couleurs contrastes entre les nuages et je fixe le soleil se coucher. Un petit cadeau de mon père.

-

Charles me dépose à la gare. Je rentre à mon appartement et souffle un coup. Quel week-end de fou. J'ai a peine le temps de me poser que l'on repart déjà pour un autre week-end de course.
La semaine passe assez vite, le grand prix d'Arabie Saoudite arrive rapidement et la folie du week-end reprend. L'ambiance n'est pas la même mais elle est toute aussi spéciale à mes yeux. Je suis tout de suite plus à l'aise, les garçons re filment des vidéos que je monte pour la chaîne YouTube en pleurant de rire. Le dimanche arrive à toute vitesse. Charles est P12 sur la grille à cause de sa pénalité mais il m'a avoué être confiant sur cette course.
Je m'installe dans le box comme la dernière fois, mon téléphone sur la chaise à côté de moi et mon ordi sur les genoux. Je fais du traitement photo pour les comptes de la Scuderia quand je redresse la tête au moment du départ. Avant d'aller s'installer dans sa monoplace, je vois Charles arriver au fond de la pièce.
- Je vais pas pouvoir partir sans un bisou Al...
J'enlève mon écouteur et souris.
- Quoi ? J'ai pas entendu avec mes écouteurs.
- Arrête, dit-il avec les sourcils froncés.
Je me lève, vérifie que personne nous regarde et nous nous embrassons. Un peu plus longtemps que la dernière fois. Il s'écarte et je souffle.
- Arrête de souffler, c'est pas toi qui va faire 50 tours alors que je voudrais rester avec ma copine.
- Ta quoi ?
Il me fait un clin d'œil et file avant que je ne puisse ajouter un mot.

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