Le Jeu du Loup Rouge - LOCKZIE

VIII

TW : Mort par pendaison (ce n'est pas un suicide, mais la possibilité est mentionnée)

Lucas le réveilla à son retour du tour de la sorcière. Le soleil pointait timidement le bout de son nez. Par miracle, Baptiste n'avait pas rêvé et même s'il sentait que le sommeil était loin d'avoir suffi à faire disparaître sa fatigue, il avait quand même moins l'impression de traîner un boulet d'épuisement derrière lui.

En chemin pour rejoindre le camp, ils croisèrent Arif qui fronça les sourcils en les voyant ensemble.

« Vous venez les deux de ta cabane, Lucas ?
- Oh, euh, non. Bapt' est venu me rejoindre sur le chemin. »

Arif n'ajouta rien et poursuivit la conversation. Seuls les amoureux avaient le droit de visiter l'autre pendant la nuit. Quelle genre d'enquête menait Arif ? Le couple était une cible à éliminer, certainement, mais elle n'était pas la priorité. De toute manière, il faisait rarement long feu. Il ne fallait pas que Baptiste oublie qu'il ne pouvait faire confiance qu'à Lucas ici. Il devait surveiller Arif, même si c'était difficile de devoir considérer son ami comme une menace.

Lucas et Arif discutaient de leurs difficultés à trouver le sommeil, bouffés par l'angoisse. Baptiste garda pour lui que personnellement, c'était les remords qui le retenait à une nuit paisible.

Arrivé au camp, le sang de Baptiste se glaça instantanément dans ses veines. Un fantôme apparut devant lui, un grand sourire aux lèvres. Il fit de son mieux pour empêcher sa stupeur de se dessiner sur son visage. Kenny les salua d'un signe de tête, bel et bien vivant.

S'il se tenait là, debout devant eux, ça signifiait qu'il était soit le garde, soit le survivant, il n'y avait aucun doute. Lucas n'aurait pas utiliser sa potion de vie pour Kenny, Baptiste lui faisait confiance.

« Euh, je crois que je vais aller voir chez Henry. Peut-être que sa barricade a fonctionné. Sinon je passe prendre le panier, ce sera pas loin du chemin du retour.
- Tu veux que je vienne avec toi ? »

S'il écoutait son cœur, il demanderait à Lucas de ne jamais le quitter. Mais cette fois-ci, il voulait lui éviter le spectacle horrifique qui devait certainement se trouver chez Henry.

« Non, ça ira. Reste avec Doig' et les autres. Vérifiez que personne d'autre ne manque.
- Okay, courage. »

Lucas prit sa main et la serra comme il l'avait fait la veille. Baptiste vit qu'Arif les observait, un regard entendu, alors il se dépêcha de partir, cachant le rouge qui florissait sur ses joues. Finalement, peut-être qu'Arif n'enquêtait sur rien du tout, à part sur ce qu'il se passait réellement entre ses deux amis. Baptiste devait bien avoué que cette situation l'avait encore plus rapproché de Lucas. Il comprenait qu'Arif puisse mal interpréter leur comportement.

En s'approchant de chez Henry, il entendit du bruit provenant de la cabane. Il accéléra le pas. La porte était seulement entrouverte et quand il essaya de l'ouvrir correctement, il rencontra une résistance. Il se jeta dessus mais rien ne bougea. Il ne pouvait que passer un bras et une épaule à travers l'ouverture.

« Hey ! C'est Lock, y a quelqu'un ?
- Baptiste ? Attends, le bureau bloque la porte, j'essaye de le pousser. »

C'était la voix de Barbara. Après quelques secondes à entendre le bois du bureau glisser sur le sol, il put enfin se faufiler à l'intérieur. La scène qui l'accueillit lui brisa le cœur.

Henry était allongé au sol, des bouts de cordes pendant depuis le plafond. Il ne pouvait pas voir son visage car Alex se tenait au-dessus de lui, en plein massage cardiaque. Barbara retourna près d'elle et posa sa main sur son épaule.