______________ 🎃 ______________
Les entités présentes dans le manoir n'avaient elles-mêmes jamais assisté à une telle bizarrerie : un humain et un fantôme, perdus dans un baiser si long et intense que les minutes semblaient s'écouler sans qu'ils n'en soient plus informés.
Le monde avait été éjecté de leur bulle. Il n'y avait plus qu'eux.
Deux êtres nés à des époques différentes, inspirés par des sujets qu'ils ne comprenaient pas ou plus, et aussi désespérés l'un que l'autre de s'abandonner – de se laisser adorer.
Katsuki n'avait pas eu l'occasion de tomber amoureux, ni d'apprendre à l'être physiquement parlant. Il n'avait pas eu le temps de toucher la peau d'une femme ou d'un homme, de la caresser en en mémorisant chaque rondeur, chaque petite aspérité creusée par les années. Le destin ne l'avait pas autorisé à admirer de près le visage de quelqu'un, en ne souhaitant rien d'autre que de s'y perdre en en embrassant chaque minuscule parcelle.
Tout ça, il ne l'avait vécu que dans ses romans, et au travers des récits exagérés de ses amis de l'époque. Il n'avait pas non plus ressenti le besoin de tenter l'expérience, trop absorbé par ses rêves, et l'imaginaire qu'il avait fini par se créer afin de combler l'ennuyeux quotidien du dix-neuvième.
Izuku était une bouffée d'air frais venue balayer le taudis poussiéreux dans lequel il déambulait depuis si longtemps. La douceur de ses joues, la carrure délicate de ses épaules, la tendresse de ses bras quand il le serrait un peu plus fort contre lui – c'était à se damner. Il ne savait rien de cet humain, de son parcours, de ses désirs... Mais ça n'avait aucune importance. Plus rien ne comptait en dehors de leur étreinte teintée de colère et de soulagement.
Ils n'avaient pas besoin de plus, au final.
« Katsuki... » gémit alors le vert en s'accrochant au tissu éternellement froissé de sa chemise. « Q-qu'est-ce qu'on est en train de faire? »
« C'est pas assez clair? T'avais ma langue dans ta bouche y'a trois secondes. » râla l'esprit en passant des paumes quémandeuses sur la nuque frissonnante du jeune homme.
« N-non, c'est pas ce que je veux dire. »
« J'aimerais reprendre rapidement, donc si tu pouvais abréger... »
« On ne se connaît pas! On était même sur le point de se battre! Comment on en est arrivés là, à se galocher comme des ados? »
« Hm, attends... Ah si, je sais! »
« Tu m'as ensorcelé avec un de tes pouvoirs spirituels, c'est ça? »
« Nan. J'allais juste dire : on s'en fout. »
« Mais... »
« T'as pas envie? »
« Si, mais... »
« Fais pas ta pimbêche et grouille-toi de m'embrasser. »
Ce qu'Izuku s'empressa de faire, jetant aux oubliettes sa retenue adorablement humaine. Ça avait bien l'air d'être son genre de s'inquiéter d'un truc aussi con en pleine étreinte – par ailleurs excitante au possible – avec un type mort depuis plus de cent ans!
Ses lèvres s'écrasèrent à nouveau sur les siennes, s'adaptant parfaitement à leur forme. C'était d'une telle douceur, d'un tel idéal, que le fantôme aurait pu renoncer à son âme. La langue du brocoli dansait à merveille avec la sienne, la caressant d'une façon si appropriée qu'il en laissa échapper un gémissement de contentement.
C'était ce qui lui manquait terriblement sans qu'il n'en soit conscient jusqu'alors : cette sensation, ces câlins, ces souffles erratiques et cette affection si sincère, qui naissaient en ce point pourtant absent de sa poitrine...
... Hein?
Un élan inattendu le força à se détacher de son amant.
Comment ça, souffles erratiques? Il avait cessé de respirer des décennies plus tôt!
Ouvrant de grands yeux effarés, il secoua Izuku sans ménagement.
« Regarde-moi, abruti! » cria-t-il.
« Qu'est-ce que tu fous? » se débattit l'explorateur, outré.
Cependant, son indignation s'évapora à l'instant où il croisa enfin les iris de Katsuki.
Ils étaient d'un rouge si profond qu'ils auraient pu rivaliser sans mal avec un verre d'hémoglobine... Non, aucune comparaison moins glauque ne lui venait, tant cette teinte était hors norme.
Et sa peau dorée, ses cheveux d'un blond presque blanc? N'étaient-ils pas eux aussi débarrassés du filtre grisâtre qui les altérait jusque-là?
« Katsuki, tu es... » chuchota Izuku, émerveillé.
L'autre se contenta d'observer ses réactions, n'osant croire à ce qu'il ressentait dans cette enveloppe en plein bouleversement.
« J'ai besoin de respirer. » dit-il platement. « Et j'ai un putain de cœur qui me tape dans les côtes. »
______________ 🎃 ______________
Dernier épisode lundi... 😱
VOUS LISEZ
Paranormal Katsuki || 𝐵𝑎𝑘𝑢𝐷𝑒𝑘𝑢
Fanfiction// 𝐓𝐄𝐑𝐌𝐈𝐍𝐄𝐄 // « Izuku... Tu veux bien être amoureux de moi pendant quelques heures? » Le jeune YouTuber Izuku Midoriya a toujours adoré les fantômes. Au travers de sa série d'urbex Spectrum, il visite des lieux que l'on dit hantés afin d'en...