Paranormal Katsuki || 𝐵𝑎𝑘𝑢𝐷𝑒𝑘𝑢

⚰️ 𝐄𝐏𝐈𝐒𝐎𝐃𝐄 𝟑 : 𝐌𝐨𝐫𝐭 𝐩𝐨𝐮𝐫𝐫𝐢𝐞

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Katsuki Bakugo en avait, selon ses propres pensées, plein le cul. Être un putain de fantôme, ça craignait vraiment.

Décédé à la fin du dix-neuvième siècle suite à un malencontreux problème de toiture, il était coincé dans ce manoir vétuste depuis. Le destin s'était bien foutu de sa gueule : non seulement il avait eu droit à une mort pourrie, mais en plus son repos éternel se passait dans un lieu malentretenu et poussiéreux au possible!

Néanmoins, il n'allait pas se mentir non plus : ce dernier point ne l'incommodait plus tant que ça. Lors des premières années de son errance, il avait en effet eu cette impression horrible d'être englouti par des particules immondes bourrées de germes en fête, avant d'enfin s'apercevoir d'un fait majeur...

Il était mort, et ses organes vitaux étaient sûrement bouffés depuis longtemps par ces saloperies d'insectes qu'il n'avait jamais pu blairer.

N'empêche, toute cette crasse était dégueulasse quand même. Et ce n'était certainement pas cet enfoiré de vieux con de propriétaire qui allait se retrousser les manches pour lui offrir un endroit décent où vaquer à ses occupations! À son humble avis, le fait qu'il ne soit pas informé de sa présence ne l'excusait en rien.

Autrefois, cette baraque était un havre de paix qu'il chérissait de tout son cœur : là où il était né et avait été élevé par des parents aussi chiants qu'aimants. Là où il avait vécu dix-huit années heureuses... avant de claquer comme un gland pendant une tempête, qui avait fait s'effondrer le toit de la bibliothèque dans laquelle il lisait tranquillement.

Ah ça, de la tranquillité, il en avait à ne plus savoir quoi en foutre, maintenant!

Le plus dur avait été d'assister au deuil long et pénible de ses géniteurs, qui n'avaient jamais vraiment réussi à passer outre la disparition de leur fils unique. La lignée des Bakugo s'était ainsi éteinte en même temps que lui, puisque sa mère avait refusé sans détour de remettre le couvert avec un autre gamin – une décision bien entendu soutenue par son père.

Ces deux-là étaient tellement fusionnels qu'ils étaient partis en même temps, bien des décennies plus tard, dans un sommeil paisible au cours duquel leurs palpitants vieillissants s'étaient arrêtés. Malgré sa peine, Katsuki avait dès lors compris que le mythe des âmes sœurs était réel.

C'était injuste. Sa mort avait été si stupide qu'il s'était retrouvé enchaîné à cette maison, sans doute pour accomplir il ne savait quelle connerie censée le libérer... En tout cas, c'était ce que supposaient à chaque fois les explorateurs osant franchir le seuil.

Alors, ceux-là, il les aurait bien carbonisés si son état intangible le lui permettait.

Qu'est-ce que c'était que ces débiles impolis qui se baladaient comme s'ils étaient chez mamie? Et pourquoi l'aveuglaient-ils avec leurs machines clignotantes et bruyantes? C'était ça que les mortels d'aujourd'hui appelaient une fête foraine?

Katsuki avait déjà réussi à plusieurs reprises à quitter le manoir quelques heures : parfois, les entités qui le retenaient l'autorisaient à se tenir informé des nouveautés du siècle en cours... D'où l'évolution désastreuse de son langage, d'ailleurs.

Et, franchement, plus le temps passait, plus il trouvait que l'humanité s'enfonçait dans une médiocrité morale qu'il ne se souvenait pas avoir connue de son vivant.

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