Chapitre 16

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Thomas.

Je viens de raccrocher avec Elisabeth, je me tourne sur mon lit et enfonce ma tête dans mon oreiller en grognant. Je donne un coup de poing à la tête du lit puis me redresse pour aller dans la cuisine. Blake est là, à préparer le repas. Elle se tourne vers moi, elle a senti ma présence.

-Tout va bien ? T'as l'air tout bizarre.

-J'ai appelé Elisabeth, pour lui demander s'il était possible de répéter aujourd'hui, mais j'ai oublié qu'elle partait à New-York.

-Et ? Pourquoi tu tires une tête pareil ?

-Parce qu'elle m'a proposé de partir avec elle, mais j'ai dit non. Tu sais que je veux t'emmener au restaurant ce soir.

-Thomas, t'es un sacré con !

Blake pose sa cuillère en bois sur le plan de travail et vient me donner un coup sur la tête.

-Hé, c'est pas cool de me taper.

-Désolée mais là je le devais ! Bordel, Thomas, t'es vraiment un con ! Si t'avais dit oui pour partir, j'aurais compris l'annulation du restaurant ! Même ça m'aurait fait plaisir que tu puisses t'approcher de Lisa.

-Mais je ne veux pas te laisser. Déjà que je serais absent quelques temps, je n'ai pas envie de te laisser.

-Thomas, va dans ta chambre, fais ta valise et va avec elle ! Je sais que tu ne seras pas là pendant quelques temps, mais parce que t'as enfin signé un fichu contrat de cinéma, ce qui est ton rêve ! 

-Blake...

-Va avec elle. Je ne veux plus te voir.

-Je n'ai pas le choix ?

-Non. Allez, file, va profiter.

-Merci petite soeur.

Je vais pour la prendre dans mes bras, mais elle prends sa cuillère et la pointe vers moi.

-Va faire ta valise. 

Je pouffe de rire, puis je file dans ma chambre. Je récupère ma valise, la remplis rapidement, commande un taxi, me change et retourne dans la cuisine. Blake sourit en me voyant avec ma valise, je sais que ça lui fait plaisir que je parte. Nous discutons ensembles un moment, jusqu'à ce que mon taxi arrive. Je fais un câlin à ma soeur, lui donne mes dernières consignes puis je m'en vais. C'est rare quand je la laisse pour le week-end. 

Le trajet jusqu'à l'aéroport est assez long, heureusement j'arrive à l'heure. Sauf que, devant le terminal, je ne sais pas quel vol Elisabeth prends et je n'ai pas de billet. Je sors mon portable et l'appelle, elle me réponds assez vite, heureusement.

-Thomas, qu'est-ce que tu veux ?

-Je suis à l'aéroport, mais je ne sais pas quel vol tu prends. Et j'ai aucun billet.

-Tu n'as pas besoin de billet, ne t'inquiète pas. Dis-moi dans quel terminal tu es et quelqu'un viendra te chercher. 

-Je suis au terminal 4.

-Très bien. Je t'envoie quelqu'un rapidement.

-Merci.

Elisabeth raccroche, je vais m'installer dans un café pour attendre, j'espère que ce sera rapide. Je me mets à discuter avec ma soeur par message, jusqu'à ce que quelqu'un m'appelle. Je décroche, c'est la personne qu'Elisabeth m'a envoyé. Je le suis jusqu'à une voiture qui est devant la porte du terminal, l'homme s'occupe de ma valise après avoir ouvert la voiture. Je m'installe, le véhicule est terriblement confortable, Elisabeth a beaucoup de chance !

L'homme qui m'a récupéré s'installe à son tour derrière le volant et roule quelques minutes. Il se gare devant un autre bâtiment, mais beaucoup plus calme, il n'y a que quelques véhicules de luxe qui y passe. Il me donne des indications, je dois quand même passer la sécurité. Nous sortons de la voiture, je le suis à l'intérieur avec ma valise, passe un poste de sécurité vraiment rapidement malgré un contrôle de mon identité en plus puis il m'emmène de l'autre côté. Je comprends que c'est un tarmac pour les vols privés, je n'avais effectivement pas besoin d'un billet. Je pense que j'aurais même pu emmener ma soeur. 

Nous sortons du bâtiment en retrouvant la voiture, on s'installe et nous allons sur la piste, où un jet a déjà pris place. C'est la première fois que j'en vois un d'aussi près en bientôt trente ans d'existence, c'est assez impressionnant ! Le chauffeur se gare en plus juste devant, je souris en voyant Elisabeth en haut des marches. Je descends de la voiture sans attendre et la regarde un peu plus, je vois aussi son sourire.

-Je savais que tu allais venir.

-J'ai faillis ne pas venir.

-Mais oui, bien sûr. Je te propose de venir avec moi à New-York, jamais tu n'aurais refusé.

-Pourtant c'était le cas.

-Allez, monte, on va bientôt décoller !

-Oui madame.

Je me tourne pour récupérer mon bagage, mais je suis coupé.

-On va te monter ta valise. Viens.

Je regarde le chauffeur, il me confirme par un regard qu'il s'en occupe, alors je récupère mon sac et monte sans attendre. Je suis accueillis par une hôtesse très jolie, elle me salut et me laisse m'avancer dans le jet. Il est bien plus beau que je ne le pensais, même si un peu petit pour moi.

-Bienvenue à bord. Prends le siège qui te plaît.

-En face de toi je peux ?

-Si ça te fait plaisir.

Je vais devant le dit siège, retire mon sac, et m'installe après avoir posé mon sac sur un autre siège.

-Alors, t'es content de partir avec moi je suppose ?

-Bien sûr que je le suis. Un voyage comme ça, ça ne peut que nous rapprocher.

-Ne rêve pas trop. J'ai déjà demandé une chambre pour toi dans l'hôtel où je descends.

-Tu dois avoir une suite incroyablement grande, j'aurais pu dormir aussi dans cette chambre.

-Non, parce que c'est aussi l'espace où je vais me changer, alors hors de question que tu squattes.

-Je te rappelle que c'est toi qui m'a invité à un gala.

-Parce que je suis d'humeur généreuse. Et pour le rencard que tu avais ce soir au fait ?

-Elle n'était pas trop déçue, bien au contraire.

-Comment ça bien au contraire ? T'allais avoir un dîné avec une fille.

-Elisabeth, je voulais dîner avec ma soeur, c'est tout. Avec le tournage et tout, je n'ai pas vraiment de temps pour elle en ce moment.

-T'aurais du me le dire que c'était avec ta soeur.

-Qu'est-ce que ça aurait changé ?

-Bah j'aurais pu ne pas insister voir te renvoyer chez toi. C'est important de passer du temps avec sa famille.

-Je le sais, mais elle a insisté pour que je vienne avec toi.

-Pourquoi elle insisterait pour que tu viennes avec moi ? Qu'est-ce que tu as raconté comme bêtise sur moi ?

-Rien, mais elle sait ce qu'il c'est passé il y a deux mois.

-T'es sérieux ?

-Bien sûr. C'est ma soeur, elle sait tout de moi, je n'ai pas envie de lui mentir. Et ne t'inquiètes pas, elle reste muette comme une tombe.

-J'espère bien. Mais ça m'a donné envie de la rencontré pour lui rappeler de ne rien dire.

-Je peux toujours te la faire rencontrer lundi après-midi. Au moins tu connaîtras ta belle-sœur.

Elisabeth soupire en secouant la tête, puis me souris. Ça fait du bien de la voir sourire. Le pilote nous annonce que nous allons bientôt décoller, je revois le chauffeur, il s'installe au fond de l'appareil.

-Prêt pour partir à New-York ?

-Avec toi, je le serais toujours.

-Thomas...

-Je sais, je t'embête.

Je rigole en prenant mon portable, j'envoie un dernier message puis l'éteint avant de me tourner vers le hublot. 

Un amour au cinémaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant