Confessions Infirmes

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Bucky ne m’a rien laissé répondre à ça. Profitant de ma catatonie, il a simplement fait demi-tour pour monter l’escalier. Je suis resté planté devant l’évier, à triturer le torchon pendant de longues minutes, me récitant ses paroles parce que moi, je ne veux pas oublier ce qu’il vient de me dire ! Seigneur, aidez-moi…

Je me décide à le rejoindre, mais mes jambes ont du mal à porter le poids de mes émotions. Je traverse mécaniquement la pièce principale et me dirige à l’étage, me guidant de l’unique lumière allumée, qui provient de notre chambre. Bucky est debout devant l’âtre, torse-nu, il se masse la nuque de sa main droite, tandis que son bras cybernétique est replié contre sa poitrine, main sur ses côtes opposées. 

Je reste au niveau de la porte et l’observe un moment, avachi contre le dormant, avant de parler, priant pour que ma voix ne trahisse pas mon désarroi : 

– Tu as mal ?

Buck sursaute en se retournant et une grimace de douleur lui tord fugacement le visage avant qu’il ne se détende en me voyant : 

– C’est rien, juste… le poids de mon bras… il est plus lourd que l’autre et je dois toujours compenser… ça tire sur mes cervicales ! Répond-il, en palpant à nouveau la zone douloureuse.

– Tu, euh… tu veux que je te prépare le… le jacuzzi ? Proposè-je timidement, mais sans aucune arrière-pensée.

Non, vraiment !

– Je sors de la douche ! M’informe-t-il, se retournant vers le feu.

Il a eu le temps de se doucher ? Je suis resté si longtemps que ça à méditer sur sa réponse ? Heureusement qu’il ne me regarde plus parce que je pense que je dois avoir l’air complètement abruti là tout de suite… J’en profite pour filer jusqu’à la pièce Coulson et farfouille partout ; je finis par trouver le petit coffret à côté de la cheminée, je l’ouvre et mes lèvres s’étirent. La petite boîte contient plus de choses qu’il n’y paraît ; j’y trouve des jouets, visiblement sexuels, mais qui ne ressemblent pas à ceux de Natasha ! Je ne m'attarde pas sur leurs formes pour le moins curieuses, mais continue ma fouille et tombe sur du lubrifiant. Plusieurs à vrai dire ; certains sont parfumés ou font un effet chaud/froid si j’en crois ce qui est écrit dessus, il y en a même un comestible à la bière… J’en repère un autre qui est “retardateur d’orgasme”, celui-là, je le mets de côté… Il y a aussi des bougies de massage, c’est très curieux et bien que ça m’intrigue, j'étudierai ça plus tard. Je tombe enfin sur ce que j’espérais trouver, une huile de massage ! Bon, il est écrit qu’elle est comestible et cela me laisse un instant incrédule (tout est-il donc devenu comestible au vingt et unième siècle ?), mais je le saisis à la hâte et referme le coffret. Il faudra vraiment que je parle à Coulson, ce sale traître ! 

Je retourne dans la chambre ; Bucky s’est assis devant le feu, la tête penchée sur la droite et se frotte désormais énergiquement. Tellement énergiquement que sa peau est en feu ! 

– Tu vas finir par te faire plus de mal que de bien, imbécile ! Le rabrouè-je.

– Je croyais que tu étais parti te prendre un bain. M’avoue-t-il, en se retournant pour m’observer.
– Non, mais j’ai trouvé ça ! Lui dis-je, en montrant l’huile.

Il fronce les sourcils et me regarde, circonspect : 

– C’est… c’est quoi ?

– Rien qu’une huile de massage, Buck ! 

Devant son regard qui deal à nouveau avec l’angoisse, je poursuis calmement : 

 – Je me disais que je pourrais te masser la nuque… juste… juste la nuque, c’est promis !

Les Vestiges d'Hydra Où les histoires vivent. Découvrez maintenant