Les Vestiges d'Hydra

Captain Hydra

J'ai affreusement mal à la tête... J'ai l'impression que si j'ouvre les yeux, mon crâne va exploser. J'essaie de prendre de profondes inspirations pour calmer la douleur et rassembler mes souvenirs. Toujours les yeux fermés, j'inspire... J'expire... Ça sent le renfermé... L'odeur de moisi est tellement envahissante que j'ai l'impression de respirer de la poudre de champignons. Et encore... Des champignons pourris ! L'endroit est naturellement sombre, à moins qu'il soit plongé dans l'obscurité car aucune lumière ne filtre à travers mes paupières. Ce n'est pas plus mal ; j'arrive à localiser l'origine de ma douleur, elle provient du côté droit de ma tête. J'ai dû tomber ou me cogner très fort, à moins qu'on ne m'ait assommé ? La dernière chose dont je me rappelle est de m'être engagé dans les souterrains... Et après plus rien ! Pourquoi étais-je dans ce souterrain déjà ? Mon esprit est tellement embrumé... Bucky !

J'ouvre brusquement les yeux, ma respiration se saccade et mon cœur oublie de battre l'espace d'un instant où seule l'angoisse existe. Une angoisse comme je n'en n'ai jamais ressenti. Seigneur, pitié, je vous en supplie... Faites qu'il soit sain et sauf où damnez-moi pour l'éternité ! L'instant que mes yeux s'accommodent à l'obscurité, je me redresse. Il se trouve que je suis attaché les bras au-dessus de ma tête par une lourde chaîne qui pend du plafond. La pièce n'est pas éclairée, je n'en distingue pas les proportions. Je suis incapable d'évaluer le temps que j'ai passé ici ; des heures, des jours ? Ma blessure au crâne me lance, je peux y sentir mon pouls... Ça doit donc être relativement frais, sinon le sérum aurait déjà fini de me guérir. Cette conclusion me rassure suffisamment pour calmer un peu les battements de mon cœur... Et puis soudain, un espoir fou me transporte ! Peut-être que Buck est attaché non loin de moi ?

Bucky ? Bucky ?

Mes appels restent silencieux et pour cause... Aucun son ne sort de ma bouche !

Je sens la crise d'angoisse pointer le bout de son nez, mais... Même elle ne fait qu'une apparition fugace. Je n'ai jamais pu réussir à contrôler mes angoisses à ma guise ! Après tout, c'est le propre des angoisses de nous dévorer, de couler dans nos veines et de nous étouffer aussi efficacement, bien que plus sournoisement, qu'un sac plastique sur la tête... Mais là, c'est comme si mes angoisses m'échappaient, comme ma voix. C'est comme si j'observais la scène... Comme si j'habitais un corps qui ne m'appartenait pas, c'est très étrange comme sensation... Je fouille désespérément la pièce du regard, je tends l'oreille, mais rien ne me parvient. Aucun son, aucune présence, aucun mouvement. Je suis seul dans les ténèbres.

Peut-être suis-je déjà mort et que ma damnation a commencé après tout... Ce serait un juste châtiment pour avoir entraîné Bucky dans toute cette histoire. S'il est au Paradis, je veux bien subir l'Enfer ! Je le subirai même avec plaisir...

Une fatigue intense s'insinue dans chaque fibre de ce corps, qui me paraît de plus en plus étranger. Mes paupières se ferment sans que je ne leur en aie donné l'ordre, mais je sombre volontiers dans un sommeil que j'espère définitif.

*~*

J'entends des bruits. Cette fois-ci, mon cerveau reconnecte rapidement. Les ténèbres. Les chaînes. La solitude. Un bruit de clé dans une serrure. Il y a donc des serrures en Enfer ! Une porte qui s'ouvre... Mon geôlier entre dans la pièce. Si c'est le Diable, il a le pas leste !
Je sens une matraque s'enfoncer dans mes côtes. J'aimerais bien crier ma douleur, mais une fois encore, je demeure silencieux.
La lumière ! Elle provient d'une lampe torche. Le Diable s'éclaire à la Mil-Tec... Original...

- Ah, t'es pas mort ! On avait un peu peur des effets indésirables avec le sérum de Super Soldat... Après tout, t'as pas reçu la même version que lui...