La Corde, Mon Fils Et Le Coureur De Kilts

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Quelques minutes plus tard, c’est donc main dans la main que nous arrivons au terrain numéro six, chaleureusement accueillis par Lachlan et les enfants ! Bucky lâche précipitamment ma main à la vue des nombreuses familles présentes sur le terrain.

– On ne risque rien tu sais, Buck ! Cette époque est beaucoup plus tolérante que la nôtre… lui chuchotè-je à l’oreille.

Bucky m’observe, incrédule, avant de balayer les concurrents du regard, comme pour vérifier mes dires.

– Vous avez vu les jeunes ? demandè-je à Lachlan qui se met torse-nu, de même que son père, qui vient de nous rejoindre.

Nay ! Vous les avez égarés ? me répond l’Écossais, amusé.

– C’est possible… soupirè-je.

– Pas grave, vous allez concourrirent avec les MacKay, il nous manque des bras !

– Euh… en quoi consiste ce jeu ? demande Bucky, visiblement inquiet à l’idée de se dévêtir.

Lachlan paraît deviner son embarras et lui adresse un sourire rassurant : 

– Vous pouvez rester habillé, mo charaid ! Eh bien, c'est plutôt simple, huit concurrents d’un côté, huit de l’autre. Il faut tirer la corde plus fort que l’équipe adverse et c’est gagné ! Pas de mains au sol, pas d’insultes, ni de jurons, c’est une épreuve familiale…

Nous nous mettons en place pour une première manche ; Alan, Cait et leur fils sont devant , les trois enfants placés au milieu, Bucky et moi en bout de corde ! Pour l’occasion, Cait et Isla ont mis des fleurs dans leurs cheveux et Ewan et son frère se sont mis torse-nu pour imiter leur père et leur grand-père. Conscients que notre optimisation risque de fausser les résultats, Bucky et moi essayons de tirer normalement sur la corde au “take the strain”...

Trois.

 C’est le nombre de manches que j’ai fait avant de poser moi aussi mon Spencer et ma chemise, dégoulinant de sueur ! Bucky a posé sa veste, mais a gardé sa chemise et ses gants, en déboutonnant toutefois quelques boutons, laissant ainsi apercevoir ses dog-tags.

Il ne nous manque maintenant plus qu’une manche pour décrocher la victoire sur nos adversaires, un mélange de MacLeod et de Chattan. Il est difficile de dire lequel des MacKay est le plus enthousiasmé, mais Cait est sans aucun doute la meneuse du jeu. D'ici,  je l’entends grogner en gaélique après nos adversaires et Bucky me fait la traduction de ce qui semble être en fait un torrent d’insultes, que la matriarche ne prononce que lorsque l’arbitre est suffisamment éloigné d’elle ! Mes yeux se perdent momentanément dans la foule de badauds rassemblés autour du terrain et je remarque, un peu gêné, que de nombreuses femmes me reluquent ostensiblement. Bucky regarde dans la même direction que moi et rigole : 

– T’avais qu’à pas te découvrir autant ! Si ta mère t'avait vue comme ça, torse-nu et en jupe, elle t’aurait envoyé au séminaire ! se moque-t-il.

– Si ma mère m’avait vue me balader en te tenant par la main, elle aurait fait quoi d’après toi ? demandè-je, plus sérieusement.

Bucky semble réfléchir, tellement bien qu’il en perd l’équilibre en manquant de nous faire tomber et se fait aussitôt conspuer par Cait, avant de tourner sa tête pour me répondre :

– Elle m’aimait bien ! se contente-t-il de lâcher, en haussant les épaules.

C’est vrai qu’elle l’aimait bien ! Elle le trouvait vraiment gentleman, surtout quand il venait à ma rescousse à chaque fois que je me bagarrais avec quelqu’un de plus fort que moi. Après tout, elle serait peut-être simplement heureuse pour nous… Perdu dans mes réflexions, j’en oublie de tirer sur la corde, me contentant de la tenir et j’entends les enfants s’agiter, de peur de perdre. Me ressaisissant soudain, je tire un peu vivement vers moi et la moitié des participants chutent lourdement au sol, embarqués par la corde. L’arbitre sonne notre victoire et nous sommes applaudis par l’assemblée ! Les garçonnets viennent nous taper dans les mains et Isla saute carrément dans mes bras, me posant un bisou baveux sur la joue et saisissant une fleur de ses cheveux pour la placer maladroitement dans les miens. Quand Bucky se retourne pour me faire face, la fillette tend les bras vers lui ; après un instant d’hésitation et d’incompréhension, il tend lui aussi les bras vers la fillette, qui s’agrippe à sa taille comme un koala : 

Les Vestiges d'Hydra Où les histoires vivent. Découvrez maintenant