Chapitre 10 : réinitialisation

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« Nous arrivons à l'étape finale, lança Frédérick. La salle de contrôle. Seul souci, elle est gardée par des androïdes. Si nous entrons, nous serons vite repérés. Il faudrait trouver un moyen de faire diversion au moins le temps que Jérôme lance le compte à rebours qui effacera la mémoire de toutes les machines de Mater. »

« J'ai une idée ! S'exclama Alexiane. Laissez-moi faire ! » et elle s'éloigna du groupe, allant volontairement à la rencontre des gardes.

« Mais ? Que fait-elle ? S'angoissa Fred. Elle est folle ! »

« Je le savais ! Continua Jérôme, on aurait dû la ligoter et l'enfermer le temps de l'opération ! »

Le docteur Carson allait se lancer à sa poursuite quand Annie l'interrompit en l'attrapant par un bras.

« Attends ! Lui dit-elle. J'ai compris où elle voulait en venir. J'espère que ça va marcher. »

Tout en s'avançant d'un pas assuré vers les robots humanoïdes, la jeune femme les interpella :

« Hé ! Vous là-bas ! »

Les machines dirigèrent leurs regards vers celle qui les avait appelés.

« Mais pour qui elle se prend celle-ci? » demanda le premier robot.

« Imbécile ! S'énerva le deuxième. Tu ne sais pas qui c'est ? Scanne-la!»

Le premier robot s'exécuta et compris que Alexiane était revenue à la vie grâce à Chronos.

« Mille pardon, mademoiselle. S'excusa-t-il. Mais que faites-vous donc ici? »

Alexiane, le cœur battant rapidement, espérant de toutes ses force ne pas se faire repérer, arriva à improviser un texte, d'une façon digne des plus grandes actrices de théâtre :

« Père est en train de préparer son règne. Mais il a besoin de vous en centre-ville, il y a bien plus

d'humains qui se rebellent qu'il n'aurait pu l'imaginer. Il vous fait demander en renfort pour écraser la mutinerie. »

Le troisième robot, qui était un peu à l'écart des deux autres, finit par se manifester :

« Tu es toi-même une humaine. Pourquoi te ferions-nous confiance ? Et pourquoi ne nous a-t-il pas lui-même envoyé un message au lieu de t 'envoyer? »

La jeune trentenaire prit une profonde inspiration. Elle devait vite trouver un prétexte pour endormir la méfiance des androïdes.

« Je.... Je lui dois la chance d'être revenue parmi les vivants. Il m'a redonné la vie. Et j'ai prisconscience de la saleté que représente l'humanité. Durant ma première vie, je vivais dans l'espoir que les humains finiraient par enfin évoluer, devenir meilleur, mais quatre mille ans sont passés, et ils sont toujours aussi idiots. Rien ne les intéresse à part la gloire et l'argent. J'ai honte d'appartenir à une telle espèce. Chronos m'a ouvert les yeux. Pour ce qui est du message, je ne saurais dire, il y a peut-être eu un souci de transmission. Mais peu importe, vous devriez y aller, la rébellion prend de l'ampleur. »

Elle sentit la température de son corps s'élever, suite à l'énorme coup de stress qu'elle venait d'avoir.

Les machines, allaient-elles la croire ?

Tous trois la fixèrent intensément sans rien dire durant quelques secondes qui parurent très longues à Alexiane.

« Allons-y ! » ordonna le premier androïde, arme à la main. Ils passèrent devant la jeune femmed'un pas pressé et disparurent dans le long couloir, sans remarquer la présence des trois autrespersonnes, qui étaient cachées dans un renforcement.

Entre deux mondesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant