02- Aloha.

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Isadora n'arrête pas de parler, elle commente chaque chose qu'elle voit, aussi insignifiante soit-elle, nous sommes émerveillés, à la seule différence que je reste silencieuse. Une partie de moi a trop peur de cligner des yeux et de me réveiller dans mon lit en Floride.

Je m'attarde sur chaque élément qui entre dans mon champ de vision, j'ai sûrement l'air d'une folle. En fait c'est certain. Isadora est totalement surexcitée et moi je n'en crois pas mes yeux. Je suis son pas, elle commande un Uber, nous nous dirigeons vers le point de rendez-vous.

Est-ce que c'est comme dans tes rêves, muettes ? Me questionne Isa, se moquant de mon silence.

J'ai.. Bordel ! J'ai réellement envie de pleurer. Je ne réalise pas et bien sûr que non, c'est dix, cent fois mieux !

Ma meilleure amie rigole, remarquant mes yeux brillants. Elle s'arrête dans sa démarche, lâchant ses valises pour me prendre dans ses bras, me secouant comme une poupée.

Ça t'arrive d'être douce, connasse ? Je râle.

Ça t'arrive de ne pas être vulgaire ?

Nous nous offrons un sourire mutuel avant de nous remettre en route quand le Uber déclare être arrivé sur le lieu du rendez-vous.

Je tire ma valise difficilement, pas autant qu'Isadora qui a apporté au moins les trois quarts de sa penderie. Autrement dit, deux énormes valises, qu'on a d'ailleurs eu du mal à fermer. Sérieusement, c'est pas normal d'être en nage pour fermer une valise ! Je lui ai pourtant dit qu'elle n'avais pas besoin de pantalon, qu'il fait bien trop chaud ici pour en porter ou bien qu'il était inutile d'emporter son manteau à fourrure mais on peut dire qu'il y a bien quelque chose qui nous unit : Nous sommes toutes les deux têtues.

Je n'ai pas cherché à la contredire, je savais qu'elle regretterait quand elle allait devoir se les traîner dans les aéroports.

Nous partons pour un mois mais j'ai l'intuition que ça s'écoulera aussi vite que si nous partions pour deux semaines. Et je compte bien en profiter chaque putain de seconde, pour n'avoir aucun regret.

Pauvre Isadora qui devra se coltiner des randonnées à 4 heures du matin. J'ai déjà préparé tout un planning, si elle pensait qu'on allait se la couler douce à Waikiki, elle se fourrait le doigt dans l'œil.

Il est là. Prends bien la photo de la plaque d'immatriculation et envoie-la aux Maman.

Je lève les yeux au ciel, faussement agacé car je sais qu'au fond de moi même, cela me rassure, je me sens plus en sécurité.

Alors, je me saisis de mon Iphone et prends une photo que j'envoie directement à nos parents, suivis d'un message :

Moi : Voici la plaque d'immatriculation du potentiel tueur en série chargé de nous emmener jusqu'à notre lieu d'hébergement qui est lui aussi potentiellement rempli de psychopathes!

Je crois que ce message est parfait pour les rassurer ! Isadora qui fait aussi partie de la conversation groupée reçoit la notification et quand elle la lit, elle explose de rire avant de taper un message à son tour :

Isadora: Peut-être que nous sommes même déjà mortes et que ce message est écrit par notre agresseur pour brouiller les pistes.

Vraiment pas une pour rattraper l'autre !

Nous rigolons ensemble tandis que le chauffeur qui a l'air de tout sauf un psychopathe, nous conduit à notre auberge de jeunesse.

Il nous fait la conversation, nous pose des questions et surtout nous donne énormément d'endroits qu'on devrait visiter. Évidemment, ces endroits sont déjà sur ma To do list.

BREATHE | NEW ROMANCEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant