De feu, d'or et de soie

Chapitre 7 : L'heure du départ

Le lendemain, Bard s'éveilla en pleine forme. Le sommeil le quitta doucement tandis que la lumière du jour filtrait à travers les persiennes pour venir caresser son visage. La chaleur du soleil du printemps imprégnait doucement la pièce mais il faisait encore frais, alors Bard se blottit sous les couvertures en soie. Il n'avait aucune envie de se lever et il choisit de rester dans ces rêves encore quelques minutes.

Il avait passé la nuit à rêver de Thranduil et de la relation qu'il aurait aimé avoir avec lui. Dans son rêve, cela était rendu possible car des oreilles d'Elfe lui avaient poussé et il était soudain devenu un être immortel. Il avait choisi d'abandonner sa vie humaine, de laisser les rennes de Dale à Bain et de rester à Mirkwood en tant que compagnon du roi.

Bard se retourna sur le dos et ouvrit doucement les yeux en songeant que rien n'allait dans ce scénario. Il ne serait jamais un Elfe et il ne délaisserait jamais sa famille ainsi, ses enfants avaient besoin de lui. Ce qu'il avait vécu dans cette chambre avec Thranduil resterait ici et sa vie allait reprendre comme avant lorsqu'il quitterait la forêt avec ses filles.

L'archer poussa un soupir et se redressa dans le lit, prêt à se lever quand la porte s'ouvrit. Il ne bougea pas, s'attendant à voir Fenörin qui venait fouiner comme la veille. Ce serviteur ne perdait rien pour attendre et Bard était prêt à le chasser cette fois.

- Bonjour, dit Thranduil en apparaissant dans l'encadrement de la porte. Tu as bien dormi ?

- Bonjour, répondit Bard à la fois heureux et soulagé de le voir. Oui, j'ai bien dormi.

Thranduil referma la porte derrière lui et s'approcha du lit. Il avait des vêtements à la main et il les posa délicatement sur les draps.

- Qu'est-ce qu'il y a ? demanda le roi. Tu ne t'attendais pas à me voir ?

- Excuse-moi, dit Bard, je suis content que tu sois venu me voir ce matin.

Thranduil haussa les sourcils et Bard lui raconta l'épisode de la veille, avec Fenörin.

- J'ai oublié de t'en parler hier, se justifia l'archer.

Le roi Elfe s'assit sur le lit près de lui en soupirant.

- Ce maudit courtisan, je le bannirais du royaume s'il ne risquait pas de se faire tuer après avoir fait trois mètres hors du palais.

- Il est jaloux, n'est-ce pas ? le questionna Bard.

- Évidemment. Il refuse de comprendre que je ne veux pas lui accorder mes faveurs et qu'il est bien trop ordinaire et inintéressant pour avoir sa place dans mon lit. Il vient fouiner ici en quête de ragots à se mettre sous la dent, c'est bien tout ce qu'il peut avoir...

- Pourquoi le garder dans ta cour ?

- Parce que je n'ai pas le temps de m'occuper de lui. Mais il n'avait pas le droit de te mettre mal à l'aise en faisait irruption dans mes appartements privés.

- Qu'est-ce que tu vas lui faire ? demanda Bard avec un sourire.

- L'expulser de ma cour et le reléguer au service des égouts jusqu'à ce qu'il ait retenu la leçon.

- Ça me semble parfait comme punition.

- J'espère que tu ne seras jamais confronté à ce genre d'individus, lâcha Thranduil.

- Disons que si on fait irruption chez moi, ce sera surtout pour me voler l'or que m'ont donné les Nains. Enfin, ce qu'il en reste...

Thranduil le regarda avec un sourire mais aussi des yeux qui disaient qu'il était prêt à tuer n'importe quel individu qui voudrait du mal à Bard.