Chapitre 3 : Le jardin secret et la chambre du roi

273 7 5
                                    

Bard marcha à sa suite, sans plus se soucier que le roi ait laissé tomber les formalités pour lui parler comme s'ils étaient proches. Thranduil l'emmena dans un escalier dérobé qu'ils gravirent pour se retrouver dans un jardin. Il était assez vaste et pourvu de toutes sortes d'arbres et de plantes que Bard n'avait jamais vu de sa vie. Le toit était en verre et il était baigné de la douce clarté des étoiles. Cependant, ils y voyaient bien trop clair pour que cela provienne uniquement du ciel nocturne. Thranduil remarqua qu'il s'interrogeait et il l'entraîna au cœur de ce jardin secret.

Bard comprit alors pourquoi l'endroit était si lumineux. Il se trouva face à un petit arbre qui ne devait pas faire plus d'un mètre cinquante de haut mais qui irradiait à la fois comme la Lune et le Soleil. Son tronc et ses branches semblaient saupoudrés d'or, ses feuilles étaient d'un vert des plus vifs, tandis que ses fruits argentés brillaient d'une lueur intense.

- Cet arbre a été planté à la naissance de mon fils, expliqua Thranduil. Il a été inspiré par les deux arbres qui éclairaient autrefois Valinor, Telperion et Laurelin, bien qu'il ne soit pas comparable bien sûr.

- C'est la plus belle chose que je n'ai jamais vue, s'émerveilla Bard. Il est absolument magnifique...

- Il est directement relié à Legolas, continua le roi. S'il brille ainsi, cela veut dire qu'il va bien et qu'il est en bonne santé.

- C'est un des plus belles attention qu'un père puisse avoir envers son fils.

- Ce n'est pas moi qui ai planté cet arbre. C'était une idée de mon épouse.

Bard vit le visage de Thranduil se voiler d'un chagrin qu'il portait depuis trop longtemps. Il ressentit sa tristesse et son fardeau, il s'apprêta à dire quelque chose mais Thranduil le devança.

- Ne me dis pas que tu es désolé, je t'en prie.

- J'allais simplement dire que je comprends ce que tu ressens, dit Bard en abandonnant les formalités à son tour.

Il fit quelques pas en direction du roi, jusqu'à se retrouver face à lui.

- Moi aussi j'ai perdu ma femme il y a longtemps. Elle a été emportée par la maladie, il n'y avait rien à faire.

- Qu'est-ce cela fait de nous ? demanda Thranduil avec amertume. Deux veufs qui se lamentent sur leur perte ?

- Nous pourrions être plus que ça...

Thranduil tendit la main et ses longs doigts fins caressèrent la joue de l'archer.

- Je ne peux t'offrir aucun amour, murmura le roi Elfe.

- Je ne me permettrai jamais de te demander une chose pareille, répondit Bard en se rapprochant encore un peu.

Il croisa le regard de Thranduil, celui-ci le soutint quelques secondes et il finit par attirer Bard à lui pour l'embrasser. Les bras du roi Elfe l'enlacèrent et ses lèvres fondirent sur les siennes. Elles étaient aussi douces et soyeuses que Bard aurait pu l'imaginer et il savoura un instant leur contact, avant d'entrouvrir la bouche pour laisser sa langue caresser la sienne. Les lèvres de Thranduil avec encore le goût du vin sucré qu'ils avaient bu au repas et Bard l'embrassa avec gourmandise. Le roi Elfe lui donna de longs baisers, d'une douceur qui laissait entrevoir un tout autre aspect de sa personnalité. L'archer passa ses mains dans son cou pour se tenir un peu plus près de lui. Il savoura le contact de sa peau soyeuse sous ses doigts en même temps que celles de ses lèvres sur les siennes.

Chaque baiser était plus exquis que le précédent et Bard fit tout pour que cela dure le plus longtemps possible. Thranduil ne semblait pas se lasser de l'embrasser, au contraire ses bras se resserraient autour de sa taille et ses lèvres dévorèrent longuement les siennes.

De feu, d'or et de soieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant