Après encore quelques minutes, les pacificateurs reviennent me chercher, et cette fois ci, je sors définitivement de cette pièce de torture mentale.
L'équipe de Casper nous rejoins rapidement au bout du couloir central, et nous sortons par l'arrière de l'hôtel de ville. Il me salue gaiement. Ses adieux ont apparemment été plus joyeux que les miens.
Face à nous se dresse une forêt de pins très élevés, je n'en avais jamais vu d'aussi grands. Je ne m'attendais pas à en voir par ici, on est assez loin du district 7 pourtant.
On se remet en marche, et, à ma grande surprise, nous nous enfonçons dans la forêt. Étant en bordure de district, elle nous est d'habitude interdite, et je ne savais même pas qu'elle était accessible depuis l'arrière de l'hôtel de ville.
Après une dizaine de minutes, on s'arrête à l'orée d'une clairière. Elle est traversée par deux lignes en fer, avec des bouts de bois entre chacune.
Théa nous indique alors quelques rondins de bois, sur lesquels nous nous asseyons. Le train ne va pas arriver à l'heure à cause d'un problème technique, d'après elle. Pour une fois, elle a l'air d'être un peu gênée. J'aimerais bien qu'il y ait des "problèmes techniques" plus souvent.
Une vingtaine de minutes plus tard, un vrombissement commence à se faire entendre, et on aperçoit dans les bois un long engin de métal qui commence à apparaître.
C'est la première fois que je vois un train de ma vie. Je ne m'attendais pas à ce qu'il soit aussi long.Notre wagon s'ouvre automatiquement et quelqu'un en uniforme en sort et se dirige vers Théa, qui a l'air plutôt furieuse. J'aurais été lui, je me serais plutôt enfuie en courant dans les sous bois.
Après une courte discussion des plus houleuse, il retourne dans le train et Théa vient nous voir, mécontente.
« Notre train est en panne au Capitole. Celui qui va nous y conduire est celui du 12. Ils ont dû faire un détour, mais la bonne nouvelle, c'est que vous pourrez les jauger en avance. En revanche, pas de bagarre avant les jeux, n'oubliez pas que vous n'avez pas le droit d'en venir aux mains. Je ne pense pas avoir besoin de vous rappeler ce qu'il s'est passé il y a deux ans. »
Je frissonne en entendant la dernière phrase qu'elle prononce. À la 122ème édition des jeux, deux tributs mâles, ceux des districts 2 et 8, se sont battus. Le carrière du 2 à tué presque immédiatement celui du 8, qui n'avait pas plus de 14 ans et qui était présent pour avoir commis un vol.
Le tribut du district 2 avait été tué publiquement le lendemain, et les deux tributs de remplacement étaient arrivés au Capitole lors du début des jeux, n'avaient pas le moindre sponsor et se sont fait tuer le premier jour, lors du bain de sang.Nous acquiescons donc tous deux ses paroles, conscients des risques que nous prendrions en nous attaquant frontalement aux tributs du 12.
En entrant dans le train, je me rends tout de suite compte d'une chose. La richesse des objets que j'avais vu dans ma pièce de l'hôtel de ville faisait pâle figure par rapport à l'intérieur du train.
Des canapés en cuir avec des coussins rembourrés étaient disposés dans le wagon, ainsi que quelques tables, des fleurs et d'autres décorations plus ou moins chères.
Dans un coin du wagon, deux adultes nous attendent. Ce sont nos mentors, eux aussi tirés au sort, mais en privé.
La femme doit avoir la vingtaine, elle à des cheveux bruns bouclés, est assez petite et possède une cicatrice lui couvrant le visage. L'homme semble plus âgé et avoir une trentaine d'années, il a les cheveux noirs, à un couteau à sa ceinture sur lequel il garde sa main gauche, et nous regarde comme si nous étions ses futures proies.
La jeune femme prends alors la parole.
« Bienvenue, Laëticia, Casper. Je suis Alexine, et voici Caleb. Nous serons vos mentors pendant ces Jeux. »
Nous nous présentons brièvement à notre tour, puis Alexine nous emmène dans un autre wagon, vers nos chambres, tandis que Caleb reste assis dans le canapé, tel une statue. Ce type me fiche la trouille, et pourtant je ne ressens jamais ce sentiment.
«Dans vos chambres, vous trouverez tout ce dont vous aurez besoin durant le trajet. Je vous conseille de prendre une bonne douche et de mettre des habits plus confortables que les vôtres. On se retrouve pour manger à 19 heures, essayez de venir en avance pour pouvoir commencer à vous parler des meilleures stratégies dans l'arène. »
Nous acquiescons, puis rentrons dans nos chambres respectives. Si j'avais été surprise par la richesse à l'entrée du train, ce n'était rien en rapport à cette chambre. Elle est relativement grande pour un compartiment de train, elle fait la même taille que ma propre chambre au district 11. Si on compte la salle de bain attenante, elle est donc beaucoup plus grande que ma chambre.
Elle est richement meublée, avec une armoire touchant le plafond, un petit bureau, un lit surélevé avec tablette intégrée et bien sûr, beaucoup de décorations en tout genre.
Je ne m'attarde pas trop sur toutes les babioles environnantes, je n'ai clairement pas envie de perdre de temps, et ouvre le placard, dont je sors rapidement un pantalon et un sweat noirs. J'en sors également une serviette, et me dirige vers la salle de bain.
Elle est également richement décorée, pas très grande, mais bien assez pour quelqu'un ayant été habituée à se laver dans une cabane au fond de son jardin tel que moi.
J'enlève mes habits puis me regarde dans la glasse en face de moi. J'aperçois la rose, toujours dans mes cheveux. La pauvre n'a pas l'air très en forme, mais ce n'est probablement que le reflet de mes pensées. Que serait devenue Charlise si je ne m'étais pas portée volontaire ? Le simple fait de l'imaginer dans cette arène me donnait des sueurs froides.
Je l'enlève délicatement de ma chevelure et la pose sur le bord du robinet, puis j'entre dans la douche. Il y a une bonne dizaine de boutons, dont je ne connais pas l'utilité, mais je finis par me décider à en tester un, qui m'offre un jet d'eau glaciale. Je maudit intérieurement le Capitole et sa technologie de pointe pendant quelques instants, puis trouve un bouton me permettant d'ouvrir un pan du mur où sont disposés plusieurs savons. J'ai le choix entre plusieurs shampooings, de toutes les senteurs possibles et imaginables, et je finis par prendre celui a la rose. Je note avec une pointe d'ironie que ce parfum va rappeler à beaucoup de monde dans ce train mon sacrifice. Je me savonne, puis me rince avec de l'eau tiède, j'avais eu plus de chance sur mon choix de bouton.
Après ma douche, je retourne dans ma chambre et pose la rose sur ma table de chevet. Ensuite, je me couche sur mon lit en fixant le plafond. Beaucoup de questions se bousculent dans ma tête.
Ma famille pensait-elle à moi ? Et Charlise ? Comment tenait-elle le coup sans moi ? Ambra et Louixia étaient probablement gentilles avec elle, mais elles ne me remplaceraient probablement pas dans son coeur.Je finis par m'assoupir, trop fatiguée pour réfléchir.
Je me réveille un peu plus tard et regarde l'heure. 19h 05. Merde, je suis en retard pour le repas ! Je me dépêche de me relever et de sortir de ma chambre pour rejoindre le wagon bar.
À mon arrivée, je constate que le district 12 s'est joint à nous. Mais je n'ai pas le temps de m'attarder sur les différentes personnes présentes, car j'entends une voix haute perchée et grincheuse.
«Ah bah enfin, mademoiselle arrive. C'est pas trop tôt, j'ai plus que faim ! »
Je me tourne vers la personne ayant pris la parole, pour lui rétorquer que si elle arrêtait de hurler, elle économiserait ses forces, mais je m'arrête en la trouvant.
C'est la tribut du 12, elle doit avoir à peu près mon âge.
C'est une montagne de muscle, elle pourrait me plier en deux sans faire le moindre effort. Ces jeux s'annoncent plus compliqués que prévu.
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Hunger Games - Laëticia Karowll
FanfictionNous sommes en 2142. Les Hungers Games existent toujours, mais ils ont bien changés. Après la mort de maladie de Snow il y a maintenant 45 ans, sa famille à décidé de continuer les Hunger Games, tout en les transformant pour calmer la révolte qui gr...