Chapitre 1 • Le moment fatidique

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Malheureusement, sans la présence de Zeph au collège, les autres enfants sont de plus en plus brusques avec moi, et ma patience est a bout.

Deux jours avant la moisson, je décroche complètement, et un matin, alors que je suis censée aller dans les champs, je me rends au collège, armée de mes deux machettes favorites, cachées dans mon sac.

J'arrive après le début des cours pour ne pas me faire repérer par mes harceleurs et me dirige vers leur salle. J'ai de la chance, tous sont dans la même classe.

Je risque gros si je me fais attraper, mais je n'en peux plus des remarques cinglantes de ces idiots. Ils pensaient avoir affaire à une petite fille faiblarde quand ils avaient commencé, il y a maintenant 6 ans, à me harceler.

Mais aujourd'hui, j'ai changé. Aujourd'hui, je ne suis plus la petite Laëticia qui aidait ses soit-disant amis quand ils lui demandaient, même si ils la piétinaient aussitôt qu'ils n'avaient plus besoin d'elle.
Aujourd'hui, je suis Laëticia Karowll, et je vais leur montrer la vraie force de ma famille, la force qui coulait dans mes veines, ma détermination a la vengeance.

Lorsque j'arrive dans la salle, mes machettes sont cachées dans mes poches, elles sont grosses mais mes poches le sont aussi. J'entre sans frapper et je referme la porte derrière moi.

En la fermant, je fais en sorte de la coincer avec la calle de fer rouillé que j'ai trouvé en chemin et que je cache sous l'armoire d'à côté. Comme ça, personne ne peut sortir, la calle est caché par la commode a côté de la porte, on ne peut pas la voir sans savoir qu'elle est là. Cette porte ne bougera plus tant que je n'aurai pas finit ma mission.

Ensuite, je me retourne et j'attends le moment propice. Madame Harsher, leur professeur de français, me demande mon identité et pourquoi je suis ici. Je lui réponds, d'une voix posée, mais autoritaire et glaciale :

«Vous n'avez pas a vous inquiéter, ce n'est pas après vous que j'en ai. Restez sagement derrière votre bureau et il ne vous arrivera rien de grave.»

Elle émet alors un petit cri strident, et commence à avancer vers moi, le visage déformé par la surprise et la colère :

«Mademoiselle, je ne sais pas qui vous êtes ni ce que vous voulez, mais sachez qu'ici, vous êtes dans une classe, vous me devez donc le respect ! Je vais parler de votre attitude à Monsieur le directeur après les cours, mais en attendant pourrais-je savoir ce que vous faites ici ?
- Bien sûr, madame, vous le pouvez, mais si j'étais vous, je reculerais.»

Et joignant le geste a la parole, je sors mes machettes de mon manteau, calmement, en savourant autant que possible le sentiment de victoire qui commençait à monter en moi.

Quand je regarde autour de moi, tout le monde est ahuri. Madame Harsher, titubant sous le coup de la surprise, a l'air au bord de la syncope, elle émet plein de petit bruits sans parvenir à formuler une seule pensée cohérente. Je me demande comment elle serait si je l'avais touchée avec mes lames.
Quant à mes harceleurs, ils sont assez surpris de me voir armée, mais ils ne prennent pas peur pour autant. Lexan et Tora, qui sont respectivement les leaders de la bande de garçons et de la bande de filles, me regardent en pleurant de rire.

«Oh Lae, s'exclaffe Tora, tu devrais faire attention, tu risques de te blesser.
- Et bien, renchérit son compagnon, approche Karowll, vu qu'apparemment tu penses être assez forte pour manier ces armes. Je vais te faire passer l'envie de rire, t'inquiète pas pour ça. Si ça peut te rassurer, je serai rapide, tu ne souffrira pas trop. Et franchement, tu tombes à pic, moi qui me demandais ce que j'allais faire pour participer aux prochains Hunger Games, tu viens de me fournir tout ce dont j'avais besoin : une victime.
- Ne crie pas victoire trop vite, Lexan, tu risquerais d'être surpris, lui répondis-je calmement.

Hunger Games - Laëticia KarowllOù les histoires vivent. Découvrez maintenant