Néoma - Tome 2.

Chapitre 9.

De ce que j'ai compris, vous l'attendiez :

P.D.V.: Alan.

Je referme la porte menant au stand de tir, et m'approche des armes à disposition. J'appuie l'arrière de mes cuisses sur la table où tout le matériel est diposé, croise mes bras sur mon torse, et je l'observe. J'observe Néa tirer, et, de temps en temps, louper ses cibles.

Je suis certain qu'elle sait que je suis là, mais elle continue son entrainement.

Enfin, si on peut appeler ça un entrainement.

Son chargeur arrive à court de balles. Elle grogne avant de se retourner et de venir vers moi, n'affichant pas la moindre trace de surprise. Elle plante ses yeux dans les miens et ne les lâchent pas. Elle marche doucement, mais d'une démarche féline et sûre d'elle. 

Ce qui différe avec la Néa d'il y a quatre ans, c'est que celle que j'ai en face de moi ne porte plus aucune trace de vie. Ses comportements sont automatiques, elle se nourrit seulement pour survivre. J'ai l'impression de voir mon reflet il y a de ça quelques années. Elle n'a plus d'espoir et j'arrive le ressentir. 

Il y a quatre ans, elle était déjà bien détruite la petite, et aujourd'hui, elle n'est plus celle que l'on a connu. Elle est devenue mauvaise pour s'en sortir. Elle ère, fait l'idiote devant ses nouveaux larbins, manipule, et surtout, elle est sournoise. Elle ne vise plus qu'une chose, se venger. Et apparement, elle en a les moyens, que ce soit financier, ou même grâce à ses sources. Je mettrai presque ma main à couper qu'elle n'a pas besoin de nous. Et ça, ça veut dire beaucoup. 

Ca veut dire qu'elle n'est pas restée quatre ans sans rien faire. Sois elle s'est fait un ami extrêmement puissant, soit elle s'est enfoncée beaucoup plus loin dans les ténèbres pour s'en sortir. 

L'affaire des Reed est la surface gentille et mignonne de "l'autre monde". Et je le sais qu'il y a pire, que l'affaire où je travaille aujourd'hui, c'est le monde des bisournous. Tout ce que j'espère, c'est que Néa n'est pas allée plus loin, car sinon, c'est sûr, nous n'allons jamais la retrouver.

Et la Néa qui avance vers moi, impassible, mais avec cette lueur dans le regard, la démarche féminine et sûre d'elle, je sais pertinnement qu'elle mijote quelque chose.

-Toujours à me surveiller ? Même après plus de trois semaines ?

Je souris en coin, alors qu'elle arrive à mon niveau et qu'elle se stoppe devant moi. Je décroise mes bras en voyant qu'elle continue de se rapprocher doucement.

-Surtout après trois semaines. Je rétorque.

Je vois un éclair de malice passer dans le regard de Néa, comprenant où je veux en venir. Si elle croyait que c'est parce qu'elle s'est bien comportée depuis qu'elle est arrivée il y a trois semaines que je vais baisser la garde, elle se trompe. Mais je suis sûre qu'elle le sait très bien. Et que c'est pour ça qu'elle fait exprès :