Samedi

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J'ai dormi chez François cette nuit. Enfin dormi est un bien grand mot, disons que j'ai somnolé. Je n'ai pas réussi à dormir et je crois que lui non plus. A un moment, je me suis redressée et j'ai fondu en larmes. François n'a pas mis beaucoup de temps à se redresser et il m'a serré contre lui. Nous sommes restés comme ça un moment, le temps que je puisse me calmer, juste de quoi pouvoir parler.  

- Je sais plus quoi penser de toute cette situation. Chaque matin en ouvrant les yeux, j'espère que c'est juste un cauchemar, mais c'est bel et bien la réalité. Lorsqu'on me parlait de la grossesse, on me disait que c'était un rêve éveillé, mais pourquoi moi c'est un cauchemar ? Pourquoi ça nous arrive à nous ?

Le temps que je parlait, les larmes roulaient sur mes joues mais aussi sur les siennes. Il me saisit le visage et essuie une larme avec son doigt. 

- Tu sais ce que je penses ? Au-delà du fait que c'est dur, que c'était inattendu ? Je pense que nous pouvons le faire. Alors oui, ça va être dur mais n'est ce pas tous les parents qui galèrent ? Si les autres en sont capables, nous le seront aussi. Et toi.. Tu es tellement forte, tu es tellement incroyable, je sais que tu en es capable. Tu es déjà une si bonne maman. Regarde toi. Tu prends déjà les meilleures décisions pour notre enfant. Tu pousses tes limites encore plus loin pour lui. Tu surmontes tes angoisses les plus profondes malgré la situation pour lui. Tu tiens bon pour lui. Crois-moi, je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi fort.

- Mais comment tu fais ? Comment tu fais pour voir le positif partout ? Comment tu fais pour me voir comme ça ? 

- Parce que je t'aime.

A ces mots, je fond en larmes et le prend dans mes bras et l'embrasse jusqu'à ne plus en pouvoir. 

- François ? Dis-je subitement

- Oui ? 

- Je n'aurais pas pu rêver d'un meilleur père et d'un meilleur homme que toi.

Il me sourit et m'embrasse langoureusement. 


Lorsque le réveil indique 8h, je dépose un baiser sur son torse et me lève. Je me dirige vers la salle de bain et me change rapidement et simplement : jean (élastique bien entendu), chemise verte. Je me tire les cheveux en arrière et fais un chignon. Je met un peu de mascara et enfile mes lunettes. Je vais rapidement à la cuisine et commence à préparer le dîner de ce soir. J'ai besoin d'avoir le sentiment que tout est parfait et je dois m'y mettre maintenant.

Je sors un saladier et y casse trois œufs, y verse du sucre et un pincée de sel. Je mélange lorsque François arrive dans la pièce. Il se passe une main dans les cheveux et me dit : 

- Tu commences maintenant ?

- Oui, je veux que tout soit parfait. 

- Comme tu voudras. Il faut que je fasses quoi ? 

- Comment ça ?

- Je vais t'aider.

- Non, t'en fais pas. Je peux le faire toute seule.

-  Et puis quoi encore ? C'est quoi l'entrée ?

- Pleins de petites choses, genre des petites bouchées, des œufs mimosas tout ça quoi. J'ai noté ce qu'il y a a faire sur la fiche sur le frigo.

- Ca marche ! 

Il se dirige vers l'enceinte du salon et y connecte son téléphone. 

- Tu veux quoi comme musique ?

Je lui jette un regard malicieux et il me répond par un sourire. Il tapote quelque chose sur son téléphone et met "Play". La musique Palpal de Lomepal. Il sait que c'est mon rappeur préféré. Il met de l'eau à chauffer et nous chantons tous les deux en même temps de cuisiner. Nous passons la journée à cuisiner, à chanter et danser (surtout chanter et danser). Cette petite parenthèse me change les idées. J'adore ce côté de François où il arrive à changer les idées et à attirer le positif dans n'importe quelle situation. 


Nous deux ( TOME 1 )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant