Nous deux ( TOME 1 )

Envoyer

Après qu'Eli soit partie, je m'installe dans le canapé et saisit mon téléphone. Je ne sais pas vraiment quoi lui dire, je ne veux pas la brusquer, ni l'effrayer. Je ne sais pas comment lui parler.. Je commence à taper : " Bonjour Léa, c'est Louisa. J'espère que tu vas bien. Je ne vais pas te cacher que notre rencontre m'a chagriné. J'ai appris ce que tu as vécu et je ne te tiens pas responsable de la manière dont ça s'est passé. Je suis sûr que tu es une personne géniale. A bientôt. Louisa" 

Je crois que là, je ne peux pas être plus explicite. J'hésite un peu avant d'envoyer mais je finis par appuyer sur "envoyer". Je soupire et ferme les yeux. 

Lorsque je les ouvre, François est au-dessus de moi : 

- Bien dormi ? 

- Il est quelle heure ? 

- Il est 22h54. Précisément.

- Oh pourquoi tu ne m'as pas réveillée avant ?

- Tu sembais si bien dormir, je voulais pas t'arracher à ton sommeil.

Je soupire et me frotte les yeux, l'esprit encore endormi. Il sourit et me prend le visage entre ses mains pour m'embrasser. Je tends les bras vers lui et il me prend dans ses bras. Il me porte et m'emmène dans la chambre avant de m'installer dans le lit et me mettre la couverture. Je me laisse faire, n'ayant pas la force de bouger. Il enlève son t-shirt puis son jean et vient se couler sous la couverture. Je me tourne pour me retrouver collée à lui. Il passe son bras autour de moi et nous nous endormons.

*********************************************************** 

Le lendemain, lorsque j'ouvre les yeux, François dort encore. Je prends bien quelques secondes avant de me rappeler ce qu'il s'est passé hier soir. Je cherche mon téléphone mais je l'ai laissé dans le salon hier soir. Je soupire et me redresse lourdement. Je tente de ne pas le réveiller après la longue journée qu'il a eu hier, il a besoin de rattraper. 

Une fois dans le salon, j'ai saisi mon téléphone et je constate avec déception que je n'ai reçu aucun message. Il n'est que 9h30 après tout, peut-être qu'elle dort encore..

Je décide de ne pas me laisser abattre, et je vais préparer le petit déjeuner pour nous deux. 

Le déjeuner étant prêt, je vais dans la chambre pour déposer le plateau sur le lit. François se réveille au même moment : 

- Bonjour. Dit-il en se frottant les yeux

- Bonjour bonjour, petit déjeuner gratuit.

Il baisse les yeux vers le plateau et souris puis m'embrasse.

- Merci, c'est adorable.

- Je ne savais pas si tu préférais un café ou un chocolat chaud alors j'ai fait les deux.

- Je vais prendre un café moi. Merci chérie. 

Je m'installe à ses côtés et le regarde prendre une bouchée de pain. Je respire un grand coup et dis : 

- J'ai envoyé un message à ta sœur.

Il s'arrête brusquement et me regarde l'air grave.

- Pour lui dire quoi ?

- Que.. Que j'aimerai qu'on discute ensemble, pour arranger les choses.. 

- Tu n'as pas fait ça..

- Si.. 

- Mais pourquoi ?

- On peut pas rester comme ça, à se faire la tête au lieu d'en parler calmement.

- Tu n'avais pas à faire ça.

- Mais pourquoi ?

- Ce n'est pas à toi d'essayer d'arranger les choses, mais à elle. C'est elle qui a fait un caca nerveux, c'est sa faute, pas la nôtre.

- Peut-être mais on va pas la laisser comme ça.

- Léa a toujours fonctionné comme ça. Elle revient toujours comme si de rien n'était après, il faut lui laisser le temps.

- Tu croyais vraiment que j'allais te laisser dans cet état jusqu'à qu'elle revienne ?

Il me regarde, les yeux noirs. 

- De quoi tu parles ?

- Je sais bien que le départ de ta sœur t'a beaucoup affecté. 

- Qu'est-ce que tu en sais d'abord ?

- Attends, dès que j'essaie de t'en parler, tu t'énerves et change de discussion. Je suis pas complètement conne non plus. 

- Ok j'me casse.

- François non...

Il se lève brusquement et pars dans la salle de bain pour s'y enfermer à clé. Je pars enfiler quelque chose et m'en vais à mon tour. Je sors de l'appartement en y laissant le petit déjeuner sur le lit. 

Je marche dans la rue, sans trop savoir où aller. Je crois même que quelques larmes coulent sur mes joues lorsque mon téléphone vibre dans ma poche. Je regarde en espérant que ce soit François. Je m'essuie les yeux pour mieux voir l'auteur du message : Léa.