Faible

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Elle dort depuis maintenant plusieurs heures, je m'inquiète pour elle. Les sage-femme ont jugé mieux de laisser notre fils en observation, au moins jusqu'à que Louisa se réveille. Je me tiens à côté d'elle, ses yeux sont fermés. Elle semble si paisible, et très faible. Je tiens sa main et l'effleure avec mes doigts. Tellement d'émotions m'ont traversées ces dernières heures que je craque complètement. Je pleure, en lui suppliant de se réveiller. En seulement quelques heures, je suis devenu papa et ma femme est entre la vie et la mort. J'avais imaginé envoyer un message à tout mes proches le jour de la naissance de notre enfant, mais maintenant, c'est bien la dernière chose dont j'ai envie. Les médecins refusent de me dire ce qu'il s'est passé tant qu'ils sont pas sûrs.

C'est ce qui me fait imaginer le pire pour elle.. 

Lorsqu'elle s'est évanoui, il ya eu un long bip. Je ne sais pas si elle m'entend, ni si elle le pourra de nouveau un jour. Je crains l'avoir perdu à tout jamais. Je lui caresse tendrement la joue, après avoir réussi à me calmer. Puis, je lui murmure quelques mots : 

- Je sais pas si tu m'entends. Je sais pas si t'es encore là.. Habituellement, j'adore te regarder dormir mais... Là c'est trop dur.. Ce n'est plus comme avant là, c'est une épreuve de te voir partir lentement . Je..

Les larmes s'échappent de mes yeux.

- Je ne veux pas te perdre Louisa. Je ne me sens pas capable d'élever notre fils sans toi. On s'est toujours dit que c'était nous deux et rien d'autre. Je ne veux pas que tu nous quittes.. Tu as encore tellement de choses à vivre, ton heure n'est pas venue.. Ce n'est pas possible.. Tu as déjà dépassé tellement d'épreuves, tu peux surmonter celle là . Je t'en prie. Reste avec moi... 

Je sanglote, n'ayant plus la force de sortir quelconque autre mot. 

- Répond-moi Louisa, je t'en supplie. Toi qui a toujours quelque chose à dire, dis-moi quelque chose, n'importe quoi. S'il te plaît Louisa.. 

Voyant qu'aucune réaction n'apparaît sur son visage, je me tourne face à la fenêtre et pleure encore. J'aimerais voir notre fils mais les médecins refusent de me le laisser. Si Louisa était là, elle se battrait corps et âme pour le voir. Sauf que là, je n'ai pas la force de prendre son rôle, je ne suis pas elle. Alors j'attends, dans le désespoir. Tout me tombe sur la tête le jour qui était censé être le plus beau de ma vie. 

Je me retourne vers elle et dis : 

- Tu sais que je t'aime n'est-ce pas ? Tu le sais hein ? Je te laisserai pas partir comme ça..

Quelques secondes se passent et je remarque qu'une larme s'écoule le long de sa joue. 


(460 mots)

Nous deux ( TOME 1 )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant