Dans le toboggan

Conversation 25

– Alors comme ça, tu veux me dire au revoir ?

J'étais devant la grille du parc aquatique. En me retournant, je l'ai vue, les mains dans les poches.

– C'est plus sympa je trouve.

– Au revoir, Pierre.

Un rire est naturellement sorti de ma bouche.

– Au revoir, Romy.

On se regardait bêtement sans rien dire. J'avais envie de rire, je crois qu'elle aussi.

– C'est faux alors ?

– Quoi ?

– Que tu m'aimes bien.

– C'est faux, enfin non, je t'aime bien c'est vrai, mais comme un ami.

– Ça semble logique, mais apparemment on est pas amis.

– On pourrait le redevenir, mais je suis congédiée, ça sert plus à rien d'avoir des amis.

– Ça a l'air dramatique.

– Ça l'est... Tu m'as donné rendez-vous simplement pour me dire au revoir ?

– C'est ça.

– Pourquoi tu l'as pas fait par message, ça aurait été plus simple ?

– Ouais mais c'est ici qu'on s'est rencontrés, je trouvais ça cool de mettre fin à notre amitié de cette façon.

– T'as pas tort.

– Mais, j'ai peut-être une idée derrière la tête.

– Les garçons ont toujours une idée derrière la tête, c'est pour ça que je préfère les filles.

– C'est une nouvelle, tu préfères les filles ?

– Elles sont moins calculatrices et je trouve que le corps féminin est plus beau que le corps masculin.

– Je vais pas dire le contraire.

Romy avait un sourire en coin.

– C'est quoi cette idée derrière ta tête ?

– Tu voulais embrasser un mec pour voir l'effet que ça fait ?

– Oui, mais tu m'as gentiment envoyé balader.

– J'ai décidé d'être sympa pour nos adieux.

– Qu'est-ce-que ça veut dire ?

– Romy... t'es pas si innocente que ça ?

Je l'ai senti tout à coup gênée.

– Tu me laisserais t'embrasser là maintenant ?

J'ai hoché la tête. Elle était encore plus gênée.

– T'attends quoi ? Viens vérifier ce que ça fait d'embrasser un garçon.

Romy s'est approchée timidement de moi. Elle s'est arrêtée avant d'être face à moi. Elle était nerveuse.

– Je vais t'aider un peu.

Je me suis approché, j'ai posé ma main sur sa joue et j'ai posé mes lèvres sur les siennes. C'était censé durer une demie seconde, mais ça ne s'est pas passé comme prévu. À la place, Romy et moi, on s'est embrassés fougueusement pendant des secondes qui semblaient être des minutes. C'était peut-être des minutes en fait.

Je devais stopper ça avant que ça ne dégénère. C'était juste un test. J'avais fait ce qu'elle m'avait demandé, ça s'arrêtait là. Je me suis éloigné d'elle, elle avait l'air étonnée de sentir mes lèvres s'éloigner des siennes.

– Rentre avant de te faire tuer par tes parents.

Je l'ai laissée devant la grille, comme un lâche.