The Great Gig in the Sky

Covet

Lorsque le concert fut terminé, les membres du groupe se faufilerent dans la salle depuis les backstage. Steve savait alors qu'Eddie se retrouverait seul la bas. Et il n'avait pas une furieuse envie de retrouver le reste du groupe au comptoir avant d'avoir pu parler à son amant. Son ex amant ? Steve ne savait plus très bien quoi en penser, mais il ressentait que la perspective de ne plus jamais voir, sentir, toucher Eddie, était au dessus de ses forces.

Il baissa la tête et rejoignit la petite salle qui tenait lieu de backstage. Eddie était dos à lui. Il se balançait dangereusement, assis sur l'accoudoir d'un fauteuil. Une main sur une bière, l'autre tenant un câble, une cigarette en équilibre incertain entre ses lèvres.
En entendant Steve entrer dans la pièce, il leva un oeil et un rictus de dessina sur son beau visage.
- Alors Harrington, on est venu admirer le désastre dit il avec un rire cynique.
- Eddie ... Steve était partagé entre l'idée de courir vers lui pour le prendre dans ses bras et l'envie de lui mettre une claque pour lui sortir ses idioties de la tête.
- Alors on dit rien ?
Steve s'approcha doucement
- Qu'est ce qui t'arrive Eddie ...
- Ben tu vois pas ? Je suis une rock star maintenant, acclamé par les foules et entouré de ses fans, dit il avec un mouvement de bras qui le déséquilibra. Oh ! Il rit comme un fou. Un fou qui n'avait pas envie de rire mais qui le camouflait.
- Eddie ... Steve s'approcha encore en voulant tendre une main vers Munson qui le repoussa avec une force insoupçonnés pour un ivrogne dans cet état.
- Dégage Steve. Tu m'as laissé tout seul maintenant tu assumes. Regarde ce que t'as fait de moi, continua t il avec un sourire triste et des trémolos dans la voix.
- Sois pas injuste Eddie, c'est toi qui a voulu que je parte.
- C'est pas vrai, fit il en secouant la tête. C'est toi, martelant ses propos d'un doigt accusateur vers Steve. Tu t'es rendu indispensable, tu m'as fait tomber amoureux de toi, tu m'as fait miroiter le bonheur et la réussite et tu m'as tout retiré quand tu es partie.
Cette fois Eddie pleurait pour de bon.
- Et tu crois que c'est facile pour moi ? Tu crois que j'aimais avoir cette responsabilité la Eddie ?
- Je t'ai rien demandé Steve. J'étais bien moi à l'hide out a dealer mon herbe. C'est toi qui a voulu me sortir de la.
- mais parce que tu mérites plus, tu as un talent fou, tu mérites mieux !
- Je te mérite pas toi, princesse.
Steve fut pris de court par la tournure de la conversation. Il s'approcha tout a fait d'Eddie et le prit dans ses bras. De longs sanglots secouerent le chanteur. Il tenta d'abord de se débattre.
- Arrête Eddie, je t'aime espèce de con. Je veux pas t'abandonner. J'ai eu peur mais je suis là maintenant. Je pars plus.
Il était sincère. Il avait peur de la responsabilité qu'il avait mais il avait encore plus peur de perdre son amoureux.
Il sentit qu'Eddie ne bougeait plus. Il avait dû se calmer, alors il éloigna doucement le corps de son amant, il avait besoin de l'embrasser. Mais le corps d'Eddie retomba sur le canapé comme une poupée de chiffon.

Les pompiers avait mis le corps inerte du jeune Eddie sur un brancard qui traversa la salle de concert encore pleine de monde. Une perfusion à son bras. Puis le firent entrée dans leur camion. Steve le suivait en pleurant en silence. La scène avait quelque chose de tragique. Rock n' Roll aurait dit Eddie s'il avait pu parler.

Eddie avait été installé dans une chambre mais il n'avait pas repris connaissance. Les médecins s'étaient résolu à parler à Steve, parce qu'il devenait hystérique a ne rien savoir et qu'il était le seule personne présente qui ressemblait à quelqu'un de responsable. 
- Votre ami est épuisé, rajoutez a ça l'alcool, la drogue, le manque de nourriture et le rythme qu'il tient et voilà. C'est un coma éthylique doublé de multiples carrences. On le réhydrate avec un cocktail de vitamines. Il devrait se réveiller bientôt. Mais il va devoir se reposer, vous comprenez jeune homme?
- Oui. Il comprennait mais il était complètement sonné.
- Où sont les parents de ce garçon ?
- Il en a pas ... Je vais appeler son oncle.
- il va avoir besoin qu'on s'occupe de lui.
- Comptez sur moi.
- Vous n'êtes pas un peu jeune pour ça, demanda le médecin circonspect ?
- Peut être. Mais c'est à moi de le faire. C'est ma personne.

Les membres du groupe étaient passés voir Eddie. Le tableau était assez piteux. Ils auraient eu tous besoin d'une perfusion pour désaouler. Mais la gravité de la situation les avait fait redescendre. Ils étaient allé se coucher. C'est ce qu'ils avaient dit a Steve. Mais ils avaient eu besoin de quelques bières pour faire passer la pilule de la peur et de la stupéfaction. Ils se pensaient invincibles. Trop jeunes et insouciants pour qu'un truc pareil arrive. Steve, quant à lui, n'avait pas voulu laisser Eddie tout seul. Son charme naturel avait entourloupé les infirmière. 

Il était assis à côté du lit d'Eddie. Il lui tenait la main en y posant ses lèvres. Et en répétant des mots que lui seul pouvait entendre.
- Réveil toi Eddie, je t'aime, je te laisse plus ... Je vais m'occuper de toi. Me laisse pas Eddie. Il pleurait silencieusement quand il sentit la main d'Eddie serrer la sienne.
- Eddie ! Tu es là ! Mon amour ! Comment tu te sens
- Aïe ...
- Tu as mal quelque part ? Dis moi ...
- A la tête. Love, tu hurles ...
- Pardon Eds, pardon, pardon dit il en embrassant son visage.
- C'est moi qui doit te demander pardon, murmura Eddie.
- Dis pas de bêtise. C'est fini maintenant. Je suis là, je m'occupe de toi. Je vais nulle part.