Part 12 - Chapitre 3 : La meute (3/3)

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LA LIBERATION


« Bois ça, tu te sentiras mieux, » fit Anthony à Nina alors qu'il lui tendit une gourde.

« J'ai pas soif, » rétorqua Nina en levant brièvement les yeux vers lui.

Le jeune homme s'assis par terre à ses côtés sans rien dire. Il prit une gorgée de son bidon d'eau avant de la refermer pour la poser devant lui, le regard pensif et las.

« Il n'y a plus personne de ma famille, Anthony, » s'exclama Nina lorsqu'elle tourna un regard triste.

« Moi, non plus, Nina, » fit-il à voix basse. « Ils sont tous morts il y a à peu près un an. »

Le visage de Nina s'attendrit. Elle pinça ses lèvres pour refouler les larmes qui lui venaient aux yeux avant de questionner son ami d'une voix à peine audible :

« Et tu fais comment pour vivre ? »

Le jeune homme esquissa un mince sourire ; il contempla droit devant lui une fraction de seconde comme pour chercher ses mots avant de répondre simplement : « Je me contente de survivre en pensant avant tout à tous ceux qui comptent sur moi pour vivre. »

Nina resta un long moment à scruter son visage comme si elle le voyait pour la première fois. Des traits fins, une peau blanche légèrement basanée, de longs cheveux noirs attachés par une ficelle couraient derrière son dos.

***

Le lendemain, Nina se réveilla aux côtés d'Anthony et les autres membres du groupe, tous allongés à même le sol sous une large tente. Un bruit étrange provenait du dehors au-dessus d'eux : un grand vent, des larmes métalliques qui tournaient à toute vitesse. La jeune femme se dressa sur un coude pour tendre l'oreille. Elle n'avait jamais entendu un bruit comme celui-ci mis à part peut-être à la télévision dans ses souvenirs de petite fille. Elle se leva pour marcher vers le dehors d'où provenait le bruit. Soudain, elle sentit une main légère sur son épaule. Sans sursauter, elle se retourna avec un petit sourire ; elle savait que c'était Anthony. Les deux jeunes gens sortirent dans la lueur du petit jour, leurs paupières battant pour écarter la lumière éblouissante et la poussière qui leur soufflait au visage. Un hélicoptère vert planait lentement au-dessus de leur tête comme s'il était sur le point d'atterrir. Depuis la fenêtre de l'engin, ils pouvaient entrevoir la silhouette d'un homme en uniforme militaire. Son visage sombre comme le bois d'ébène, il les fixait d'un regard à la fois compassionné et intense.


Fin

Tu SurvivrasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant