Born to Die - Lana del Rey
/!\ il s'agit seulement du refrain.
Bonne lecture !______________________________
Les voici. Les voilà. Tous les deux ici, au lieu d'être là bas. Aphrodite lança un regard à son ami. À son amant. Regard qui lui fut rendu sans soucis, mais avec crainte.
Tous deux savent où ils sont. Tous deux savent ce qu'ils ont fait. Tous deux savent où ils finiront.
Ils ont trahi Athéna. Et combien même ils sont revenus pour l'aider cela ne changera rien ; ils ont abandonné leur honneur pour la servir, au-delà de la mort, pour douze pitoyables heures.
Et les voici, les voilà, maintenant, face à ce gouffre sans fin, tous les deux conscients que pour eux, c'est la fin. Mais on aurait pu penser qu'ils étaient prêts ; qu'ils s'y attendaient. Ils étaient déjà morts une fois, après tout. Pourtant... Pourtant les deux se regardaient, ne sachant que dire. Chacun voulait parler à cette personne qui l'a vu grandir.
Et c'est Aphrodite qui brisa le silence. Prenant la parole, regardant son amant qui s'apprêtait à faire de même. Prenant la parole avant que les mots de ce dernier ne provoquent en lui plus de douleur.Don't make me sad, don't make me cry
Sometimes love is not enough and the road gets tough, I don't know whyLa fin était proche. Juste là, devant eux. Et pourtant, leur titre n'empêchait leur peur. Leur présence n'empêchait leurs craintes. Leur amour n'empêchait l'angoisse.
Aphrodite savait que peu importe ce que le Cancer dirait, son cœur n'y survivrait pas. Qu'il s'ouvrirait sous sa voix, saignerait de ses mots, périrait de peine. Car chaque syllabe, chaque intonation seront les dernières. Que jamais plus, il n'entendrait la voix grave, son léger accent, les variations de ton. Que jamais plus il n'entendrait ces mots doux à son oreille, son rire, discret ou désinvolte, ses blagues, ses insultes.
Que, malgré tout l'amour qu'ils se portaient, cela était fini. Que leurs sentiments n'étaient rien face à la mort ; face aux Dieux. Le Poisson fut pris d'une soudaine envie de se révolter : eux, Chevaliers qui se sont battus pour l'Amour, et qui ne peuvent en profiter ? Mais il se calma aussitôt. Leur amour sacrifié sur l'autel des déités. Leurs sentiments mis de côté pour sauver l'Humanité.
Empêchant le Cancer de parler pour éviter de pleurer. Empêchant leur amour de s'exprimer pour rendre la rupture moins compliquée.Keep making me laugh, let's go get high
The road is long, we carry on, try to have fun in the meantimeIl ne voulait pas pleurer devant lui. Il ne voulait pas que l'italien garde ce souvenir là de lui. Les seules larmes qu'il s'était autorisé à verser étaient celles de rire, provenant de leurs rares instants de bonheur dans leur vie de douleur. À quel moment avaient-ils pu n'être que des humains ? Quand avaient-ils pu vivre comme tel, sans se soucier des guerres, du sang, des trahisons ?
Pourquoi avaient-ils dû parcourir un si long entraînement, un si long chemin ? Pour être fort. Pour combattre, pour vaincre. Enfermant leur âme, leur conscience, leurs émotions et leurs pensées au plus profond de leur être, abandonnant leur humanité. Écouter, obéir, protéger. Sacrifiés. Voilà ce qu'ils étaient. Pour une population qui ne savait même pas qui ils étaient. Pour finir par mourir, oubliés.
Pourtant, quelquefois, ils avaient été heureux. Quelques fois, tous les trois, ou tous les deux. Autour d'une boisson, fêtant leur retour de mission. Sur les roches polies des gradins de l'arène, aux entraînements. Entourés de sang, étant passés proche de la mort. Ils avaient eu, oui, des instants de joie dans leur longue vie de Chevaliers. Des instants bénéfiques, nécessaires même pour leur survie. Des instants de bonheur, volés au détour d'un Temple ou d'une mission lugubre, où le seul refuge trouvé pour ne pas sombrer avait été le rire.
Certains les trouvaient sinistres, et cruels, et le Poisson comprenait. Mais au-delà de ces Chevaliers qui exécutaient leurs missions, il y avait ce qu'ils étaient au commencement : des hommes. Qui avaient fait de leur mieux, toute leur vie. Mais qui avaient fait des erreurs ; ce sont des hommes. Des hommes faillibles, comme n'importe quel autre homme. Mais, malgré leur vécu, malgré leur mission, il restait toujours en eux cet être qui cherchait la lumière, qui voulait le mieux.
Mais ils étaient Chevaliers. Ils devaient guerroyer. Foutue destinée...Come take a walk on the wild side
Let me kiss you hard in the pouring rain
You like your girls insaneIl avait cru, un jour, pouvoir y échapper. À cette destinée. Ce jour-là, il y a quelques années, en mission avec son Cancer adoré.
Il avait pensé abandonner, tout laisser tomber. Après des jours de chasse à l'homme, ils venaient enfin de l'exécuter, lui et ses compères. Après des jours dehors, dans le froid, dans le vent, sous la pluie, à dormir à même le sol, sans nourriture et sans eau, ils venaient de mettre à mort un vieil homme sénile et inoffensif, ainsi que sa famille qui tentait en vain de le protéger. Mais il n'avait aucune chance contre des Chevaliers.
Et Aphrodite avait eu envie de vomir. Envoyer deux Chevaliers d'Or pour massacrer des générations entières, détruire un héritage, supprimer un nom ? Contre de simples civils sans pouvoir et sans cosmos ?
Il voulait vomir. Et la nuit et la pluie n'arrangèrent pas son mal-être. C'est alors qu'il sentit une main sur son épaule. Et fut surpris face à l'air plus que sérieux de son ami. Ami qui, dans le bruit des clapotis de l'eau et le silence des morts lui chuchota ces mots : ‹‹ il faut être fort. ››. Face à qui ? Face à l'injuste vie. Il en avait la preuve devant lui : le bien, le mal, cela n'a pas d'importance... Tant que l'on est fort. Les faibles n'ont pas leur mot à dire, non. Ils se font écraser par les puissants sans aucune once de pitié.
Et cela lui donnait des nausées.
C'est alors qu'il les vit. Les yeux de son ami. Ces yeux qu'il aimait tant. Proche, bien proche de lui. Expressifs, trop démonstratifs pour ce qu'ils vivaient maintenant. Puis il finit par les sentir. Ces lèvres, contre les siennes. Et, sans plus réfléchir, il s'y rattacha. À cette douceur, ce soutien, cette affection inattendue. Il se laissa aller dans les bras sûrs de l'italien, qui l'enlaçait comme s'il était une poupée précieuse. Et cette gentille attention le fit sourire. Malgré ce qu'ils avaient vécu. Malgré ce qu'ils continueraient à vivre.
Malgré la désillusion d'une belle vie, malgré la violence des combats, le Poisson se dit que rien ne serait grave, tant qu'il sera là.
Oui, ils avaient eu quelques instants de bonheur. Des moments où ils avaient pu oublier rien qu'un peu leurs responsabilités. Où ils avaient pu s'abandonner à la joie pure des êtres humains. Où ils avaient pu être amoureux. Juste être heureux.So choose your last words, this is the last time
Alors, Aphrodite regarda son amant une dernière fois, avant de parler. Son amant qu'il avait tant aimé. Mais rien ne pouvait les détourner de leur destinée. Ils allaient mourir, pour leur déité. Pourtant, c'est pour le Cancer qu'il aurait pu crever. Lui prenant la main, en guise de dernière volonté. Pas un regard, pas un sourire, pas un baisé. Juste ce contact qui les fit frissonner.
Dans leur dos, la Wyverne arrivait.
Et tous les deux, sans se regarder, eurent la même pensée. S'ils devaient ressusciter pour protéger leur déité, ils le feraient sans hésiter. À une seule condition : celle de pouvoir à nouveau s'aimer.
‹‹ - 'Cause you and I... We were born to die. ››
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OS- Manga
FanfictionVoici quelques OS, globalement sur le manga Saint Seiya. Si vous souhaitez passer une commande, n'hésitez pas ! Je ne garantie juste pas de la faire. Les personnages appartiennent donc a Masami Kurumada. Bonne lecture !