Une lumière froide traversait des rideaux blafards, griffés dans leur longueur, et berçait d'un rayon à peine éveillé une pièce où se baignait une ombre tiède. Dans ces affres alpestre, un adolescent s'éveilla au grésillement frénétique de la lueur trouant son carreau. Un soufflé éméché siffla entre ses dents, ses cils brouillés, collés de fatigue se délièrent difficilement.
Wooyoung apporta une main à sa nuque endolorie, calée inconfortablement entre le coin du mur et son matelas grinçant, et enfonça un bras dans sa couette opaline pour se redresser dans quelques élancements chagrinés. Les lattes de son lit craquèrent dans le silence assourdissant de sa chambre, il longea la pièce d'un regard à demi-éveillé. Ses paumes couvrirent ses yeux alors que son dos alla s'appuyer contre la paroi derrière lui, il s'étira bruyamment pour se réveiller un peu plus.
Entre quelques éclats vaporeux, il mirait son armoire patinée d'un bois sombre, puis les livrés tenant à des fils écaillés, d'autres feuilles — de ses classes certainement — s'éparpillaient en rideaux blancs, cachant des petites figurines en plastique. Juste à côté s'élevait une étagère fixée au-dessus d'un bureau couvert de stylo et d'autres papiers brouillonnés ; puis, renversé sur son flanc au milieu des paperasses, un casque rouge.
La visière de celui-ci gouttait de perles séchées, écrasées contre la vitre en souvenir des intempéries de la nuit passée. Les traces s'arrachaient de traits troublés, cristallisant leur ivoire sur des réminiscences effondrés. Wooyoung retint un souffle.
Ses yeux glissèrent le long des égouttures gondolées dodelinant jusqu'à sa chaise de bureau, le dossier se drapait d'une veste vermillon, dont le cuir épais se hachait de larmes brunes le long des manches. Juste en-dessous, un pantalon écarlate nageait dans une boue tarie dans l'ombre de l'orée. Il se souvint soudain des effervescences âpres de la soirée, les creux éraflés de l'ouest de la ville, et l'indolence agitée de leur corps adolescents brillant sur leur moto.
Les vives passions s'échouaient dans les heures traînantes et... un écrasement lourd, un pas fatale, et ce nuage affamé, craquant dans ses lézardes incandescentes. La carcasse de San esseulée dans les vapeurs nues projetant ses haleines déchirantes, puis les axones serrant les chevilles de trou d'asphalte ; des scènes apocalyptiques jetaient leurs transes asphyxiantes au regard brûlé de néant du garçon, il rêvait éveillé dans ses avidités mornes qui tentèrent de s'effacer.
Sa peau picota discrètement quand ses poils se hérissèrent, il tâta du regard les lumières salissant ses murs, puis le réveil posé sur la table de nuit. Vomissant des éclats poussiéreux, quelques chiffres se hâtaient dans des écornures rougeoyantes ; sept heures quarante-six. Merde.
Son bus était déjà passé il y a de cela une dizaine de minutes, et ses muscles grinçants le clouaient dans des mouvements restreints, alors il ne pourrait pas marcher jusqu'à son lycée. Il jura en donnant un coup faible à la paroi avec son crâne, pinça ses lèvres dans un élan de réflexion et se demanda s'il était vraiment nécessaire d'aller en cours.
Yeosang.
Ses songes agités ne pouvaient pas se délaisser dans le demi-jour éclot de sa chambre, et fermenter des théories machinales dans quatre murs coincés de ses souvenirs palpitants. Son inquiétude frappait parfois son cœur d'un coup violent, car il s'imaginait encore l'œil sinistre de San, l'ébauche émoussée de son corps écrasé sur le canapé d'Hongjoong et Seonghwa. Il fallait qu'il s'arrache ses pensées au bras de son meilleur ami, retrouver la familiarité de son enfance salie dans une école misérable, où les garçon des couloirs hurleraient plus fort que ses affolements impétueux. Quérir ses envie soudaines au prix d'un ennui et d'heures se traînant dans la voix d'un professeur morose ; tant pis s'il devait allonger ses songes sur le terrain mortuaire du diable et ses échos mécanique, il ne pouvait plus penser.
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𝐇𝐘𝐏𝐄𝐑𝐑𝐄́𝐀𝐋𝐈𝐓𝐄́
Science FictionFauchée par les ruines de l'ouest, une ville s'éleva misérablement quand deux adolescents se heurtèrent à un sombre projet gouvernemental. Des associations secrètes menaient des révolutions interdites face à un pays sombrant peu à peu, elles se terr...