Chapitre 4

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  Le carillon brouilla quelques crépitements à l'entrée du petit commerce. Wooyoung entra en grand fracas dans l'endroit en faisant craquer la porte, puis ses ondulations vibraient jusqu'aux carreaux usés diffusant des éclats froids sur lui. Il retira son casque et ses mains frétillantes se secouèrent pour récupérer un peu de chaleur. Ses pieds se frottèrent à un paillasson raclé de poussières et il tenta vainement d'essorer quelques gouttes suintant encore sur sa veste rouge.

Sa voix roula en signe de protestation, elle nagea en flux indomptables jusqu'au comptoir haché dans l'ombre. Le propriétaire leva le visage sans lueur vive, son poing s'écrasait sur sa joue en mordant son ennui, et il grattait encore des mots croisés qui ne l'amusaient pas. Quand son regard rencontra l'œil soucieux du brunet, et ses souffles mêlés, il leva les sourcils. L'autre s'approcha ainsi de lui en retirant son blouson pour sentir la chaleur humide envelopper ses épaules.

« Salut Seonghwa.

— Mmh, exhala l'adulte avec nonchalance. Salut Wooyoung. »

Ne sachant quoi dire, l'adolescent apporta ses doigts jusqu'au bar, tapotant le bois patiné en coups feutrés. Il se balançait sur ses pieds dans les ressorts glaciaux qui remontaient dans son cœur, puis ces fentes d'aigreur des œillades que lui avait envoyé Seonghwa la veille ; il se découragea à dire encore quelques mots. Son regard s'échouait partout sur les étagères, tombant le long des produits engouffrés là, puis il se raclait la gorge pour rappeler son malaise, hésitant dans ses songes.

« Désolé pour hier soir, j'étais inquiet... »

L'adulte avait entamé sa phrase en brisant le silence gênant. Ses yeux remontèrent jusqu'au visage surpris de Wooyoung qui se secoua de droite à gauche alors que ses mains remontait vers les ourlets de sa veste.

« Non, j'comprends. Comment il va ? »

Le brunet tentait de cacher sa précipitation en faisant glisser ses chaussures sur le sol. Son pied droit se tenait sur sa pointe pour que sa cheville exerce quelques rondes invisibles. Il avait involontairement rapproché son visage en ouvrant grand son regard, mirant les expressions vagues de Seonghwa qui cherchait vainement ses mots.

« Je sais pas, répondit-il en balançant ses épaules. Ce matin, Hongjoong m'a dit qu'il avait l'air de crever de douleur, tu vois. Mais après j'crois que ça s'est calmé. Dis, tu vas nous dire ce qu'il s'est passé du coup ? »

La question renvoyée fit blêmir l'adolescent. Il sentit son souffle se tordre dans poitrine en repensant à cette masse informe, et ces ligaments rampant dans ces cristaux d'asphalte. Il inspira pour parlé et s'enferma dans un mutisme, réessaya avant de sombrer dans des parloirs silencieux. Seonghwa fut piqué d'une flèche acerbe, et quelques vapes des âpretés de la veille remontèrent pour imbiber ses réflexions. Il se redressant en affirmant une position plus tendue, et Wooyoung comprit que l'autre attendait sincèrement une réponse.

« Écoute, je... je sais qu'ça va pas te plaire que je réponde comme ça mais je préfère qu'ce soit San qui te dise. »

Alors que ses paumes se révélèrent, il entendit le soupir haché de frustration que Seonghwa crachotait. Ses yeux se perdaient partout dans le magasin sans pouvoir rester immobiles dans l'agacement. Il ramena une main à son front pour écarter une mèche ébène trouant son œil, puis s'avachit un peu plus sur son tabouret haut qui grinça en se tournant.

« Et du coup on fait comment pour savoir ce qu'il a ? je sais pas, il a peut-être un trauma' crânien ou un truc qui nécessite des soins.

— J'crois que même en sachant, tu pourras pas savoir quoi faire, ni personne d'autre honnêtement. S'te plaît, je peux le voir ?

𝐇𝐘𝐏𝐄𝐑𝐑𝐄́𝐀𝐋𝐈𝐓𝐄́Où les histoires vivent. Découvrez maintenant