Chapitre 20 : Les apparences sont trompeuses

422 22 0
                                    


Haven

C'est le moment idéal. J'attends déjà depuis déjà une heure, collée à ma porte, un simple bruit de serrure. Dès que Ivy sortira de sa chambre, j'irais enquêter dans cette mystérieuse pièce. Le temps s'étire lentement, et j'ai l'impression d'entendre chaque son de la maison avec une acuité exacerbée. Puis, enfin, j'entends la poignée de la porte tourner. Je me tiens prête à me glisser hors de ma chambre, mais soudain, je perçois des pas dans le couloir. Ils sont lents et particulièrement étranges, mais ils s'arrêtent au bout de quelques secondes. Une autre porte claque. 

Cette nuit, un vent violent tape sur les murs de la maison et fait grincer la toiture. Je frissonne et me force à rester concentrée sur ma mission. Je m'élance dans le couloir, discrète comme une ombre, et me faufile jusqu'à la chambre d'Ivy déjà entre ouverte. J'inspire profondément avant d'ouvrir doucement la porte. La pièce est sombre et silencieuse, ça n'aide pas tellement à me rassurer. Ce qui est certain au moins, c'est que Ivy n'est plus là.

Dans un premier temps, j'observe avec attention la mise en place des meubles et des différents objets de la salle. Tout est ordonné à la perfection, les coussins sont à leur place sur le lit, chaque stylo est aligné avec les autres sur le bureau. Je fouille dans ma poche pour trouver mon téléphone et allumer la lampe torche. 

Le faisceau de lumière met en évidence la propreté de la pièce et me permet de mieux examiner les détails. Je commence à ouvrir les tiroirs du bureau, cherchant des indices qui pourraient me donner une idée de ce qui se passe ici. Mais ils sont vides de preuves intéressantes, tout comme les placards et les étagères. 

Je trouve des vêtements et des chaussures, c'est inutile. Après plusieurs minutes, je commence à m'impatienter et je crains qu'elle ne revienne. Il ne reste que le bureau. J'ouvre un premier tiroir, complètement vide. C'est à croire qu'elle ne vit pas réellement ici. Sauf qu'en le refermant, j'entends un objet glisser. 

Je coince mon flash sous mon menton pour utiliser mes deux mains et tapoter sur le fond du bois. Je soulève une plaque qui révèle un tas d'objets plus flippants les uns que les autres. Le vent s'active encore plus à l'extérieur, je sursaute lorsque les volets cognent contre la vitre. Mais mon regard se concentre à nouveau sur l'horreur devant moi. 

J'attrape une dizaine de feuilles en papier, sur chacune d'entre elles sont inscrits les mots "nous sommes faits pour être ensemble". Plus je les retourne, plus la peur grandit en moi. J'ai longtemps refusé cette émotion, mais je ne peux pas la contrôler en voyant ça. Ma main se faufile à nouveau dans le tiroir et sort un couteau de cuisine absolument gigantesque. Mes mains se mettent à trembler lorsque je remarque les gouttes de sang frais qui s'en échappent. A qui appartient-il ? 

Enfin, il reste une photo que je connais trop bien. C'était une des préférées de Tommy, mon visage imprimé se trouve entre mes propres mains. Je souris aux côtés d'Alexan, assise dans le salon de notre maison à San Francisco. Une trace morbide recouvre mes yeux, une marque rouge dont je ne préfère pas deviner la provenance. Mon esprit se réveille, je dois sortir d'ici maintenant et m'éloigner d'elle. Je replace tout, exactement à l'endroit où j'ai trouvé chaque objet.

- Je t'avais prévenu, petite sœur. Mais tu ne m'écoutes jamais.

Ce n'est pas le moment Tommy, vraiment pas. Je range tout à la perfection, j'éteins la lampe de mon téléphone et je me dirige vers la sortie.

- Il faut que tu partes, mais c'est déjà trop tard.

J'analyserai les paroles de mon subconscient plus tard. Je presse le pas pour sortir de cette pièce maudite et rejoindre le couloir.

Born to kill you T2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant