Born to kill you T2

Chapitre 36 : Vengeance explosive

Alexan

L'envie de vivre à traverser mon esprit de nouveau, un souffle d'espoir s'est insufflé dans mes poumons. Elle est venue pour me sauver, mais elle n'est pas seule, je l'ai perçue dans son regard. Haven a toujours été impulsive et particulièrement curieuse, mais jamais idiote au point de plonger dans la gueule du loup sans préparation. 

Il faut que je surpasse cette douleur, autant physique que mentale, ma vie n'est plus la seule à être en jeu. C'est sûrement le destin qui l'a mise sur ma route lorsqu'elle a débarqué chez nous à San Francisco, il m'a joué un tour encore aujourd'hui. Une fierté brûlante m'a envahie lorsque je l'ai vu entrer dans cette pièce, mêlée d'une tension palpable. 

Nos vies sont liées, même si j'ai souhaité le nier pendant des mois, et je suis prêt à affronter les enfers pour la sortir d'ici. Elle est l'étincelle qui a réveillé mon cœur cette nuit, celle qui le fait palpiter à nouveau grâce à l'électrochoc de son apparition.

- Tu te crois malin, je vais te faire perdre ton sourire.

Je ne l'avais même pas remarqué, mais à la pensée d'Haven, mes lèvres se sont légèrement soulevées. Je ne peux pas la perdre, pas maintenant, après tout ce que l'on a traversé. Alors je relève le menton, je fais face à mon père et je ne lâche pas son regard. 

Au travers des quelques mèches sombres qui retombent de devant mes yeux, j'aperçois les siens, emplis d'une violence vengeresse. Il sort de sa poche un briquet et une clope qu'il m'enfonce entre les lèvres.

- Une addiction que nous avons en commun, mon fils.

Puis son pouce dérape sur la roulette et une flamme jaillit devant mes yeux. Il l'approche assez de ma joue pour que je la sente. Je l'observe, sans trop comprendre ce qu'il attend. Mais il allume la clope positionnée entre mes lèvres et j'en inspire une bouffée que je recrache directement dans son visage. Il s'en empare en plissant ses yeux rougis sûrement par l'alcool.

- Tu te rappelles lorsque j'ai fait exploser la baraque dans laquelle tu te cachais.

Il tire une taffe et s'éloigne légèrement de moi, semblant débuter un long monologue pour l'ensemble des personnes dans la pièce. Puis le ton monte, ses gestes sont brusques comme s'il semblait se persuader lui-même de son pouvoir.

- J'ai cramé tes potes et toi à l'intérieur, t'aurais vu l'état du blondinet quand on a décidé de le laisser en train d'agoniser.

Putain, Bastian. Si je n'avais pas les mains attachées, je lui enfonçais sa cigarette au fond de la gorge pour l'empêcher de continuer.

- Il a supplié mes hommes de le sortir en même temps que Thomas, j'ai préféré le laisser crever. Il ne m'aurait servi à rien.

L'histoire résonne en moi comme un écho sinistre et douloureux. Les souvenirs de cette nuit maudite surgissent brutalement dans mon esprit. Les flammes dévorantes, les hurlements de mes amis pris au piège, l'impuissance face à la folie meurtrière de mon père. 

Mon visage se crispe sous le poids de ces souvenirs cauchemardesques. Il raconte tout ça devant tout le monde uniquement pour avoir un spectacle, pour se faire craindre et surtout me déstabiliser.

- Tu n'es qu'un monstre.

Mon simple chuchotement m'a demandé de consumer tout l'air dans mes poumons, mais il a déposé un silence morbide dans la pièce. Je maintiens le regard avec Flynn, cet homme qui n'a jamais été plus qu'une hérédité dans mon ADN. Il ne m'a jamais aimé et ma mère non plus, il s'est seulement servi d'elle pour avoir un héritier.