Chapitre 9

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Chris Miller

Après avoir quitté le campus de l'université, je me suis réfugié dans mon bar habituel où j'y ai commandé un double whisky que j'ai bu d'une traite avant d'en commander un nouveau.

L'avoir aperçu m'a fait comme un choc, surtout que je sais que si je vais lui parler et tenter de m'expliquer elle ne m'écoutera pas ou du moins, cela ne sera pas si facile que je le l'espère.

Lorsque je suis parti du Texas il y a maintenant 8 ans, du jour au lendemain je n'ai rien dit à Thalia. Je sais c'était horrible de ma part et je le pense encore actuellement. L'université m'a appelée et m'a demandé de venir le lendemain sinon l'offre d'emploi irait à une autre personne, je n'ai donc pas hésité une seule seconde et j'ai pris mes affaires, ma voiture et j'ai roulé toute la nuit pour arriver à l'université le lendemain matin.

J'ai uniquement pris le temps de dire aurevoir à mes proches et d'écrire une brève lettre à l'attention de Thalia en lui expliquant que j'avais trouvé le travail de mes rêves et que je devais le débuter au plus vite et qu'ainsi notre relation ne pouvait pas continuer. Certes, j'aurais pu prendre le risque de la continuer mais avec la distance et surtout la jeunesse je n'ai pas voulu. A l'époque je me disais que le fameux dicton "une de perdue, dix de retrouvées" fonctionnerait mais non. Oui, beaucoup de filles me tournaient et me tournent encore autour actuellement à cause de mes beaux bolides de routes, mon argent ou mes tatouages mais aucun d'entre elle ne me comprend et semble s'intéresser réellement à moi comme le faisait Thalia. Nous nous complétions pour tout et nous comprenions uniquement en nous regardant, c'était incroyable.

Je termine mon deuxième verre de whisky, paie et rentre à la maison toujours son visage à l'esprit.

En roulant je me rappelle qu'environ 2-3 semaines après mon départ, Luna, ma sœur, m'avait rapporté que Thalia avait retrouvé le sourire mais semblait vide à l'intérieur. J'ai toujours compris cette sensation de vide qu'elle pouvait ressentir car au fond de moi-même, je la ressentais. Lorsque nous étions ensemble je me sentais comblé, heureux et rien d'autre ne pouvait me rendre plus épanoui qu'être à ses côtés. Mais du jour au lendemain j'ai dû m'habituer à ce sentiment et le combler par le travail, ce que je fais depuis huit ans maintenant. Au moins, cela m'a permis d'être rigoureux dans mon travail et de trouver un échappatoire qui est le sport.

Lorsque Luna est venue habiter ici à Los Angeles, elle ne m'a que très peu de fois parlé de Thalia et sa famille, et lorsqu'elle le fait je fais tout pour montrer que cela ne m'atteint pas, même si cela n'est pas facile. Il faut avouer que j'ai déjà recherché son profil sur les réseaux sociaux pour voir ce qu'elle devenait mais je n'ai rien trouvé sauf le fait qu'Alba est dentiste dans un cabinet réputé et où j'ai l'habitude d'aller pour consulter un de ses collègues.

En ouvrant la porte de mon appartement, j'allume la lumière, enlève mes chaussures et vais me chercher une bière dans le frigo tout en m'asseyant sur le canapé en regardant dehors.

Je n'aurais jamais pensé qu'elle garderait cette robe. Elle l'a portait lors de notre dernier rendez-vous galant, nous étions allés au restaurant, cela était seulement quelques mois après notre retour d'Argentine. J'avais vu cette robe dans une vitrine d'un magasin local et quelques jours plus tard là voilà qui me retrouvait dans ce restaurant avec cette somptueuse robe, sans même que nous en ayons parlé auparavant.

Nous pensions souvent les mêmes choses et complétions fréquemment les fins de phrases de l'autre.

Je secoue la tête, sortant de mes pensées et allume la télévision et regarde un match de football américain tout en sirotant ma bière lorsque mon téléphone portable vibre.

The return of sparksOù les histoires vivent. Découvrez maintenant