Chapitre 13

55 7 14
                                    

Chris Miller

Nous venons de partir et la chaleur nous fait presque regretter notre élan de courage. En dévalant devant les quartiers nous regardons les maisons avec Luna. Evidemment, en passant devant celle des Lopez j'y jette un bref coup d'œil et me remémore les nombreuses fois où je suis venu chercher Thalia pour aller à des rendez-vous ou bien pour y passer des nuits auprès d'elle.

- Ca te tente si on accélère un peu la cadence ? proposais-je à Luna. Tu suis bien le rytmne jusqu'à présent !

- A fond ! sourit-elle en accélérant

Je fais alors de même et lui sourit

- Tu arrives à parler en courant ? demandais-je

- Pas trop, me répond-t-elle en avalant sa salive, désolé

- Aucun souci, il faut avoir pas mal d'entrainements pour y arriver. On a qu'à admirer les alentours et on débriefera après la course

- Ca me va, me répond Luna en se concentrant sur son souffle

Une bonne trentaine de minutes plus tard nous sommes de retour à la maison et filons directement à la cuisine chercher de l'eau pour nous hydrater. Notre mère nous regarde et rigole

- Vous êtes rouges comme des tomates. En attendant quelle idée d'aller courir avec ce chaud !

- Laisse les Sophia, ils ont au moins fait du sport. Je vous félicite les enfants, avec ce chaud ça devait être usant, nous dit mon père

- Ca, je te le fais pas dire, lui dit Luna. Bon je file à la douche et je me prépare pour le pique-nique. Ils arrivent à quelle heure ?

- Dans une heure, répond ma mère

Alors que Luna est montée à l'étage se doucher, j'en profite pour boire un nouveau verre d'eau tandis que ma mère cuisine

- Tu vas bientôt arrêter de prendre du muscle ? On dirait un de ces types qui fait des compétitions, dit ma mère en pelant ses carottes

Je ne réponds pas faisant mine que je n'ai pas entendu et consulte mon téléphone portable. Samuel, mon collègue m'a laissé un e-mail concernant une de mes affaires.

- Vraiment, je comprends que tu n'aies pas de petite amie si tu n'écoutes rien à ce que t'on dit Chris !

Cette fois-ci s'en ait trop, je lève les yeux et la fixe

- C'est normal que je ne t'écoute et ne te réponde pas car à chaque fois que je t'entends ou te vois tu me fais constamment les mêmes remarques maman ! J'en ai marre. Je ne vis plus sous ton toit, je suis majeur et j'ai ma propre vie que ça te plaise ou non ! Mon travail me plaît et mon train de vie aussi alors merci de le respecter. Si tu continues comme ça tu vas me perdre car j'en ai vraiment ma claque de vos remarques à toi et papa.

Ma mère me regarde bouche bée, je ne lui laisse même pas le temps de me répondre et je monte dans ma chambre où j'ai ma propre salle de bain comme Luna et vais me doucher en tentant de faire descendre la rage qui m'a gagnée.

Une fois ma douche terminée, je m'applique de la crème car oui les hommes ont aussi le droit de prendre soin d'eux et je file vers mon sac de voyage duquel je sors un bermuda couleur beige et une chemise blanche toute simple qui mettra mon teint légèrement bronzé, mes tatouages et muscles en valeur sans trop en faire non plus. Je retourne à la salle de bain pour me coiffer, mettre du gel et du parfum puis je me pose sur mon lit afin de lire et répondre à quelques mails dont celui de Samuel.

Luna vient me rejoindre dans ma chambre quelques minutes avant 20 heures et s'assoie à côté de moi sur mon lit.

- J'ai franchement pas envie de dire à tout le monde que je n'ai toujours pas de mec, ça gêne si je mens et que je dis qu'il travaille tu crois ?

- Non, fais le. Maman verra bien que ça te saoule de devoir mentir pour être quitte de stresser. J'ai vidé mon sac avant ça m'a fait du bien, avouais-je en posant mon téléphone portable sur mon lit

- Elle a refait des remarques ? me demande ma petite sœur en faisant la moue

- Ouais, comme d'habitude, dis-je en haussant les épaules. Je vais pas te mentir sœurette, vivement lundi matin qu'on rentre.

- Je ne pensais pas dire ça mais, on aurait eu meilleur temps de partir en week-end tous les deux, m'avoue-t-elle en me souriant légèrement. Bon, soufflons un bon coup et préparons nous mentalement à ce pique-nique.

Je réfléchis et regarde Luna avec un léger sourire qui veut tout dire

- On a qu'à se bourrer la gueule en fait, la soirée passera plus vite

Luna me regarde avec une lueur dans les yeux, je comprends de suite qu'elle est de mon avis et que nous n'allons pas forcément avoir de grands souvenirs de ce pique-nique familial.

2 heures plus tard ma très chère petite sœur et moi sommes assis à un bout de table alors que le pique-nique bat son plein. Luna me sert un énième mojito et elle s'en sert un au passage puis nous continuons à boire et à rigoler de tout et de rien en ignorant les regards effarés de nos parents et des membres de notre famille.

Il faut dire que lorsque les membres de notre famille sont arrivés nous les avons salués normalement puis lorsqu'il est venu le temps des questions basiques nous les avons mis mal à l'aise. C'est à dire que lorsque notre tante qui adore se taper des hommes de mon âge alors qu'elle approche de la soixantaine, je ne me suis pas gêné de lui demander comment allait Simon, un voisin et ami d'enfance que mes parents connaisse bien, en précisant évidemment depuis qu'il était passé dans son lit pour une partie de sport de matelas. Le malaise était très présent.

Mon père n'a d'ailleurs pas perdu de temps pour me crier dessus comme un gamin, je n'ai pas réagi ce qui l'a rendu encore plus fou je crois. Quand à ma tante elle ne nous a plus adressé un mot ni un regard à Luna et moi car cette dernière a rigolé quand j'ai fait ma remarque à propos de Simon (j'aurais fait pareil si elle avait été à ma place).

Luna a quant à elle répondu à notre oncle qui a une petite passion secrète pour la poudre blanche si sa dernière dose était récente et s'il avait pensé à arrêter de dealer en plus de consommer lorsqu'il lui a demandé si elle avait un copain ou une copine en insistant sur copine, ce qui a rendu folle Luna. Elle n'est évidemment pas lesbienne, pour le moins du monde car je la surprends beaucoup trop entrain de mater des mecs et à me raconter ses coups d'un soir.

- Tu crois qu'on est désormais les plus détestés de la famille ? me demande-t-elle en rigolant

- Vu le regard des parents, très clairement. On passe la nuit ici ou on se casse en douce cette nuit histoire de pas finir empoisonner demain ?

Luna me regarde et nous partons dans un fou rire

- T'es con toi des fois, me répond-t-elle en reprenant son souffle et en s'essuyant les yeux. Imagine ça finit dans les journaux et la raison ça sera qu'on a passé notre dernière soirée en vie à révéler au grand jour les vérités cachées de notre pauvre famille de merde

Je rigole à mon tour jusqu'à pleurer de rire.

L'heure du repas venue, nos cousins sont venus s'asseoir à nos côtés. Ils ont pour la plupart notre âge ou peu de différence d'âge alors nous rigolons ensemble et buvons, mais nous décidons avec Luna de baisser un peu la cadence pour ne pas finir ivre mort. Nos parents nous effaceraient de leurs testaments si nous finissons ainsi.

The return of sparksOù les histoires vivent. Découvrez maintenant