✯ CHAPITRE XX ✯

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« Ce qui nous paraît comme des épreuves amères sont souvent des bénédictions déguisées. »

Parce que je ne suis pas sûre que le mot épreuve soit suffisant pour désigner ce que représente la mort d'Ava.

Parce que même si on la qualifie comme telle, il est clair que ce n'avait rien d'une bénédiction.

Parce que j'ai changé suite à un traumatisme et non grâce à je ne sais quelle opération divine.

Parce que j'aurais tout donné pour être faible toute ma vie si ça avait permis à Ava d'aller jusqu'au bout de la sienne.

Parce que rien ne me fera jamais me dire que finalement la mort d'Ava avait du bon.

Parce que ce serait tout simplement faux.

✯ ✯ ☼ ✯ ✯

— Il font passer Lucie en dernier, je lance à voix basse alors que nos deux équipes approchent de la ligne de départ. Sinon, rien ne change dans notre organisation. Vous êtes prêts ?

— Oui ! me répondent-t-ils en chœur.

Au coup de sifflet, Elisabeth et Loane s'élancent. Elles prennent toutes les deux un bon départ et sont au coude à coude pendant un moment. De loin, on ne voit pas vraiment ce qu'ils se passent mais elles ralentissent toutes les deux et se mettent à discuter. Ça s'annonce mal pour la suite. Loane rate un de ses sauts et tombe en entraînant dans sa chute Elisabeth qui a été vaincue par son rire.

Contre toutes attentes, Loane se relève et repart. Elle prend une avance considérable sur son adversaire qui peine à se remettre debout. Elle est la première à revenir vers nous et tape dans la main de Baptiste un peu avant qu'Elisabeth ne permette à Luc de partir à son tour. Baptiste et Luc sont au coude à coude tout le long du parcours alors Simon et moi franchissons la ligne de départ en même temps. Si on veut prendre un peu d'avance, il faut que j'arrive à convaincre Simon de ralentir :

— Simon, tu m'as trahi, lancé-je. Si tu ralentis, on sera quitte.

— Et je gagne quoi si je te laisse la victoire ? demande-t-il soudainement intéressé.

— Ma reconnaissance éternelle ? hasardé-je alors qu'il hausse un sourcil comme pour demander si je n'ai pas mieux à proposer. Bon ok, je veux bien t'offrir un paquet de Michoko si tu acceptes de simuler une chute pour que je te dépasse.

— Au chocolat au lait les michoko ? demande-t-il.

— Tout ce que tu veux, je réponds sachant pertinemment qu'il va accepter. Je peux même t'offrir deux paquets si ta chute est vraiment drôle et réaliste.

— Marché conclu !

On se remet à sauter en rythme jusqu'au moment de faire demi-tour. C'est ici que Simon décide de mettre ses talents d'acteur à exécution. Au lieu de faire le tour du plot, il décide de sauter par-dessus et le bas de son sac s'y accroche. Il se retrouve par terre, à moitié avachi sur le cône, dans une position qui est à mourir de rire. Allongé sur l'herbe, il m'adresse un clin d'œil alors que je le dépasse et commence à entreprendre de se relever. J'entends nos deux équipes au loin qui sont totalement hystériques et quand je les rejoins, mon ami est encore loin.

Maé démarre alors et prend un avantage considérable sur ma mère qui commence avec beaucoup de retard. Ma coéquipière est la première de retour et laisse la place à Baptiste pour son deuxième tour. Les courses continuent de s'enchaîner et mon équipe à toujours l'avantage. Jade a cependant réussi à rétrécir l'écart et Marc est moins d'un mètre derrière Mehdi.

𝐏𝐚𝐫 𝐮𝐧𝐞 𝐍𝐮𝐢𝐭 𝐝'𝐀𝐮𝐭𝐨𝐦𝐧𝐞Où les histoires vivent. Découvrez maintenant