Prologue

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Tous les serpents sont-ils venimeux ?

Malfoy et Yaxley, deux noms très connus dans le commun des sorciers. Parlons des deux plus jeunes détenteurs de ces deux noms. Le premier, Draco, est un ancien mangemort. Il avait rejoint l'armée de Voldemort lors de la seconde grande guerre des sorciers, à la demande de son père. Maintenant repenti, il vit sa vie, évitant de se faire trop remarquer par le ministère. La seconde, Aprilis, est une sorcière du même âge que Draco. Elle aussi à Serpentard, elle avait refusé de rejoindre les rangs de vous-savez-qui malgré son sang-pur et l'insistance de ses parents.

Enfants uniques tous les deux, leur maison à Poudlard et leurs quelques similitudes -notamment leur tignasse blonde- les avaient rapprochés en sixième année. Les cinq années précédentes, Aprilis était là, mais préférait rester en retrait et ne pas se faire remarquer. Elle était assez douée en sorcellerie et faisait la fierté de ses parents à cette époque -ou du moins, au début de sa scolarité-, alors que Draco, lui, avait plutôt l'impression que son père n'était jamais satisfait de son travail et de ses compétences.

Ils étaient très proches à l'école, mais s'étaient perdus de vue après leur sixième année. Puis, une chose en entraînant une autre, les deux sorciers s'étaient revus pendant la grande bataille de Poudlard, mais ne s'étaient pas vraiment parlé, puis ils se sont retrouvés ensuite pour finalement se mettre en couple.

Et maintenant, 3 ans plus tard, en ce mois de mai 2001 ils en sont là. Une fois n'est pas coutûme, leur caractère forts à tous les deux les a menés à une énième dispute. Ils ne savent même plus d'où c'est venu, mais ils en sont là, à se hurler dessus à trois heures de l'après-midi, dans leur appartement en plein cœur de Londres.

Aprilis s'assoit dans le canapé en cuir noir du salon, elle bascule sa tête en arrière et pose son avant-bras devant ses yeux. Elle n'en peut plus de cette situation, au début, ça ne durait que cinq minutes, une fois par semaine, peut être deux, mais depuis quelques mois, c'était presque tous les jours. Et le point était toujours le même. Elle partait, il appelait, elle revenait, et le lendemain, c'était pareil.

Draco se sert un verre de bourbon et s'installe sur le fauteuil, en face de sa compagne. Le silence pèse pendant quelques minutes. Et, comme pour relancer la dispute, ou juste pour essayer de montrer qu'il a gagné et pour étaler sa supériorité, Draco reprend la parole avec dédain.

-Tu ne pars pas en claquant la porte cette fois-ci, tu sais que j'ai raison.

Elle rouvre les yeux, fixant le plafond et réfléchissant un instant. Avant qu'il ne puisse ajouter quoi que ce soit, elle redresse sa tête et plante ses yeux bleus dans les prunelles grises du blond.

-Écoute Draco, je pense que si je m'en vais, je ne reviendrai plus.

Il écarquille les yeux. De nouveau, le silence devient pesant. Il pose son verre sur la table basse et se rapproche de la jeune femme. Il pose une main sur sa cuisse et l'autre dans son dos. Elle se raidit quelques secondes au contact du blond, mais ne se dégage pas pour autant. Son contact était très occasionnel lorsqu'ils ont commencé à sortir ensemble et, bien que le Serpentard avait fini par se débrider et être plus tactile envers elle, les disputes avaient fini par creuser un fossé entre eux rendant la proximité quasi inexistante. Il pose son front contre celui d'Aprilis.

-April, je sais que je suis difficile à vivre, et honnêtement, je ne suis pas le seul. Je t'aime et je ne veux pas qu'on se sépare, ces disputes ne sont que passagères et nous pouvons faire en sorte que ça aille mieux.

-Ce "passage" dure depuis des mois Draco ! Je n'en peux plus de tout ça. On se bouffe pour un oui ou pour un non, c'est tous les jours la même chose. Je ne sais même plus par quoi cette dispute a commencé, mais je savais pertinemment qu'elle finirait de cette manière. Je t'aime aussi, mais c'est invivable... Je sais très bien que demain, après-demain, la semaine prochaine, les journées seront les mêmes. Je comprends même pas pourquoi on reste ensemble à se torturer l'un l'autre...

-On l'a dit tous les deux, on s'aime.

Il lui embrasse le front, la joue, puis le nez, ce qui fait sourire Aprilis malgré elle. Oui, ils s'aiment, mais en même temps, dès le départ, ils s'étaient entendus en se lançant des vacheries, pour l'un, c'était passager et parfois amusant, pour l'autre, ça devenait de plus en plus difficile à vivre.

-On fait en sorte que ça fonctionne ?

Elle hoche la tête et il l'enlace, comme pour se faire pardonner, elle lui rend son étreinte et se lève mais il la retient par le poignet.

-Je ne pars pas, Dray, je vais juste me passer de l'eau sur le visage.

Il la lâche et prend son verre de bourbon, se passant une main sur le visage en soupirant.

Aprilis se dirige vers la salle de bain, prenant sa baguette qui était posée près de celle de Draco sur le buffet du salon. Elle fait couler l'eau et se la passe sur le visage. Elle pose ses mains sur le rebord du lavabo, se regarde dans le miroir un instant et, tandis qu'une larme coule le long de sa joue, elle pointe sa baguette vers sa tempe et l'éloigne lentement. Des filaments argentés accrochés à l'extrémité de sa baguette apparaissent, elle les dirige vers le siphon du lavabo.

Parfois, elle préfère oublier ce genre de chose, enlever ses souvenirs et recommencer du bon pied la seconde d'après, mais dans le cas présent, ce n'est même plus suffisant. Malgré les pensées qu'elle vient d'enlever, la sensation de mal être est toujours présente, elle n'a plus la dispute en tête, mais elle a toujours la réconciliation et le sentiment que tout ça est voué à l'échec et que demain, ils se reprendront la tête comme aujourd'hui. 

Tous les serpents sont-ils venimeux ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant