Tous les serpents sont-ils venimeux ?

Chapitre 5

Je la déteste autant que je t’aime

-PdV Draco-

Voilà quelques mois que je suis avec Astoria et je suis le plus heureux des hommes. Elle est douce, gentille et compréhensive. Je l’ai présentée à mes parents et ils l’adorent (ou tout du moins, ils la préfèrent à Aprilis). Je peux me le dire aujourd’hui, j’ai réussi à tourner la page. Enfin presque. Je fixe mon armoire où la photo de Yaxley et moi est encore exposée. Je n’ai pas pu me résoudre à la jeter. Astoria l’a vue lorsqu’elle est venue chez moi la première fois, mais elle m’a sourit en me disant qu’elle comprenait et que je devais prendre mon temps avant de faire quelque chose que je pourrais regretter. 

L’horloge murale sonne les coups de 18h30. Je dois me dépêcher, je l’emmène dîner dans un restaurant en plein cœur de Londres. Je réajuste mes cheveux et attrape le petit paquet avec le bracelet que je vais lui offrir. Je compte lui demander d’emménager avec moi, j’espère qu’elle va accepter. Je m’apprête à sortir, mais au moment où j’ai la main sur la poignée, je me ravise et fais demi-tour. J’attrape la photo et la regarde une dernière fois, un sourire mélancolique aux lèvres, puis je la fourre dans un placard que je n’ouvre que lorsque j’ai besoin d’un papier important. 

-J’ai finalement tourné la page, Aprilis.

Je prends ma baguette et file à l’appartement d’Astoria. J’arrive pile à l’heure. Comme d’habitude, elle est resplendissante et elle me fait un de ses doux sourires lorsqu’elle m’ouvre la porte. 

-Bonsoir Draco, entre, je t’en prie.

Je m’exécute en souriant et me penche pour lui embrasser la joue.

-Bonsoir Astoria, tu vas bien ?

Elle hoche la tête. 

-J’espère que toi aussi. 

-Oui. 

Je lui tends le petit paquet, elle le regarde, d’abord surprise avant de le prendre dans ses mains frêles. Elle l’ouvre délicatement et regarde le bracelet en argent sertie de quelques émeraudes. 

-Il est magnifique, il ne fallait pas. 

-Ne dis pas de sottises, je suis sûre qu’il t’ira à merveille.

Elle sort le bracelet et me le tend. Je le prends, frôlant ses longs doigts pâles, je la vois rougir à mon contact, et l’attache autour de son poignet droit. 

-J’avais raison, il te va bien. 

-Merci beaucoup. 

Elle sourit à nouveau et m’embrasse le coin des lèvres. 

-Allons-y, nous allons être en retard pour notre réservation, et ce restaurant n’est pas réputé pour accepter les sorciers retardataires. 

Je lui tends mon bras et nous transplanons à l’Auberge du Forgeron, un restaurant au cœur de Londres dans un quartier fréquenté uniquement par des sorciers. 

-PdV Aprilis-

Trois mois et demi que je ne l’ai pas vu, que je n’ai pas de nouvelles, j’ai même cru qu’il était mort, et il faut que je le revois dans ce restaurant, un soir tout à fait banal de la semaine -nous ne somme que mardi après tout- alors que je suis avec Marcus Fawley, un ancien élève de Serpentard, un an plus vieux que nous. Visiblement, il semble lui aussi accompagné. Je crois reconnaître cette fille, mais je n’en suis pas sûre. Elle était probablement à Poudlard en même temps que nous, mais je n’ai pas dû assez lui prêter attention pour me souvenir d’elle. Une infime part de moi ne peut s’empêcher de la détester.