Chapitre 7

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Dis-moi de beaux mensonges.

-PdV Aprilis-

Je me réveille au milieu de la nuit, pour une fois, je n’ai pas rêvé de lui, mon sommeil a été un peu réparateur. Je me redresse lourdement dans mon canapé, je regarde mes bras, ils sont maculés de sang séché. Il faut vraiment que je prenne une douche… Je vais dans ma chambre et ouvre l’armoire. Je vois le pull de quidditch de Draco, pendu au milieu de mes vêtements. Ce serait de la torture de le mettre, mais je pense que j’en ai besoin.

Je dépose les habits dans ma salle de bains et vais fumer une cigarette avant ma douche. Je n’ai pas envie que l’odeur de tabac froid imprègne le pull de Draco, c’est probablement la seule chose physique qu’il me reste de lui.

Il pleut des cordes. Je regarde au loin et je crois voir passer cette fille que j’avais vu avec lui à l’auberge. Elle semble seule et triste. Je secoue la tête et elle n’est plus là. Sans doute une hallucination due au manque de sucre ou la déshydratation. J’écrase mon mégot dans le cendrier et me rendant compte de mon geste, je souris. Est ce que c’est d’avoir vu cette fille triste qui me rend un peu heureuse ? Si ça se trouve, ce n’était même pas elle, c’était peut être juste un mirage. Je hausse les épaules et me dirige vers la salle de bains.

Je retire mes vêtements et me regarde dans le miroir avec dégoût. Mon corps est dans un sale état. Je suis pleine de cicatrices et de plaies. Mes bras sont pleins de sang, ma peau est terne et j’ai les cheveux sales. Je m’installe sous le pommeau de douche, allumant l’eau. Je me raidis alors que l’eau froide commence à ruisseler sur mon corps. Heureusement, elle devient vite chaude. Je regarde l’eau couler dans le syphon, elle est rougie par mon sang.

Je frotte doucement mes plaies, une grimace de douleur sur le visage. Je me sens un peu mieux de m’être lavée, mais je n’ai pas envie de quitter la douche. Je ferme les yeux et laisse l’eau chaude parcourir ma peau pendant de longues minutes, essayant de me vider l’esprit. A nouveau, lorsque je ferme les yeux, le visage de Draco m'apparaît et ensuite, cette fille. Ce que j’ai vu me semblait réel, et en même temps, je préfère me méfier de ce que mon esprit me fait voir. Ce n’était sans doute pas elle. Et si c’était bien elle, peut-être était elle triste pour autre chose. Je suis au quatrième étage, et même si j’ai une bonne vue, je me suis probablement trompée.

Je soupire puis coupe l’eau et attrape une serviette pour me sécher. Certaines blessures se sont rouvertes, je tamponne avec la serviette propre et les panses, je n’ai pas envie de tâcher le pull. Je l’enfile soigneusement et hume doucement le parfum qu’il dégage, un sentiment de bien-être m'envahit malgré moi.

Je sors de la salle de bains, les cheveux encore humide. J’ai encore le teint blafard, mais je ne serais pas capable de manger aujourd’hui, je vais me préparer une tasse de thé.

On toque à la porte. Je fixe cette dernière, sans bouger. C’est sans doute Théo qui vient me voir après avoir reçu mon hibou. Je n’ai pas envie de lui ouvrir, je veux rester encore seule. Je prends doucement ma tasse de thé pour faire le moins de bruit possible.

-Aprilis, ouvre moi.

Je lâche ma tasse, elle s’explose au sol dans un fracas, répandant des morceaux de porcelaine et du thé partout à mes pieds. Cette voix… Impossible. Je jette un œil à mon canapé, je ne suis pas encore en train de rêver et je ne suis pas morte non plus. Pourquoi, le jour où je me sens un peu mieux, il faut qu’il soit de nouveau là ?

-PdV Draco-

Je suis devant chez elle, trempé par la pluie, des gouttes tombant de mes cheveux. J’hésite de longues minutes avant de finalement me décider à toquer. J’entends du mouvement à l’intérieur, mais elle n’a pas l’air décidée à ouvrir. Je peux comprendre, si ça fait deux semaines que Nott vient et qu’elle n’ouvre pas, elle doit penser que c’est de encore lui. Je toque à nouveau.

Tous les serpents sont-ils venimeux ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant