Chapitre 6

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/!\ Ce chapitre parlera de tentative de suicide. /!\

Mourir seule ou vivre dans le chagrin.

-Pdv Aprilis-

Une semaine que Marcus est parti et à sa place, j’en aurais fait autant. Je suis dans un état pitoyable. Je n’arrive pas à me remettre de ce que j’ai vu au restaurant, l’autre jour. Son visage souriant, la joie dans ses yeux. Est ce qu’il l’a demandé en mariage ? C’est un pas qu’il n’avait jamais franchi avec moi. Je lâche un rire amer.

-Sois honnête avec toi-même, Ap’, il ne franchira jamais ce pas avec toi.

Je prends mon paquet de cigarettes et vais vers mon balcon, une tasse de thé à la main. La nuit commence à tomber. Je n’ai pas vraiment mangé depuis quelques jours. En fait, je ne suis même pas sortie de chez moi. J’ai toujours ce même pyjama qui a une affreuse tache de thé en plein milieu. Mes cheveux sont gras et en bataille, j’ai dû perdre une dizaine de kilos car je vomis le peu de chose que je parviens à manger, je pleure constamment à tel point que mes yeux sont secs et rouges et lorsque je réussis à dormir, je vois son visage, j’ai des cernes affreuse et le teint pâles.

Je m’installe sur l’unique chaise de mon balcon et pose ma tasse sur la petite table ronde en fer forgé. Je sors une cigarette du paquet et l’allume, regardant les passants au loin. Mon appartement est au quatrième étage et ce serait un mensonge de dire que je n’ai pas voulu sauter afin d’en finir avec mes jours, et ce, à plusieurs reprises. Je fume ma cigarette, le regard vide puis boit une gorgée de mon thé, encore fumant.

Un hibou au plumage complètement noir ce pose sur la rambarde du balcon, il a une lettre accrochée à la patte. Je le reconnais rapidement, il s’agit de celui de Théodore. Je décroche la lettre et fait une caresse au hibou, qui repart aussi rapidement qu’il est arrivé.

"April,

J’espère que cette lettre te trouvera en bonne forme. Cela fait une quinzaine de jours que nous n’avons pas eu de tes nouvelles et nous sommes très inquiets. Marcus m’a dit que vous vous étiez séparés, mais ne m’a rien dit de plus. Je suis à deux doigts d’aller voir Malfoy.

Je ne sais pas ce qui t’arrive, mais par pitié, réponds à cette lettre. J’ai sonné à plusieurs reprises chez toi, et tu n’as pas répondu. Je ne suis même pas sûr que tu es chez toi à dire vrai…

Réponds moi vite.

Théodore."

Je lâche un rire amer, côté forme, on a connu mieux. Je ne sais pas qui est “nous” mais il doit bien être le seul qui est inquiet pour moi. Je relis la lettre et je constate que j’ai perdu la notion du temps, ça fait donc 15 jours que je suis enfermée chez moi. Il peut bien envoyer Malfoy, je ne lui répondrai pas non plus.

-Foutaise, tu te jetterais dans ses bras.

Je rentre rapidement dans mon appartement pour prendre un bout de parchemin et une plume. J’y griffonne “Je vais bien.” puis siffle afin de rappeler le hibou de Théo.

-Apporte ça à ton maître.

Il hoche la tête et cligne plusieurs fois des yeux avant de s’envoler, mon papier accroché à la patte. Je le regarde faire, sortant à nouveau une cigarette de mon paquet. Comme si j’allais bien. Je vais tout sauf bien. La seule chose qui me ferait aller mieux serait de sauter de ce balcon.

Je termine ma cigarette et au lieu de l’écraser dans le cendrier, je l’écrase sur ma cuisse, à côté de plusieurs autres blessures dans le même genre. La douleur physique que je ressens chaque fois que je fais ça est infime par rapport à la douleur que j’ai dans le cœur. Je suis persuadée que même un sortilège d’amnésie ne m'aiderait pas à combler le vide.

Tous les serpents sont-ils venimeux ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant