Chapitre 2 : POV Bella

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A mes 11 ans, je reçus ma lettre pour Poudlard. Je fus déchirée entre le bonheur de partir et la crainte pour mes sœurs coincées au manoir pour encore quelques années. Le Choixpeau fut posé sur ma tête et me dis « Courageuse comme une gryffondor, mais aussi du talent. Une grande loyauté envers tes sœurs, ainsi que la ruse nécessaire pour les protéger... Je te placerai bien à Gryffondor mais cela signerait ta perte et tu le sais. Des périodes sombres t'attendent mais souviens-toi qu'après la pluie vient le beau temps comme disent les moldus. SERPENTARD»

Mes années là-bas passèrent à toute vitesse. Je restais seule, isolée mais respectée pour mes capacités, en particulier en duels. Je rentrais toutes les vacances afin de retrouver mes sœurs, qui me rejoignirent ensuite à Serpentard, mais aussi mes deux jeunes cousins, Sirius et Régulus.

Reggie était un enfant adorable, un peu timide mais extrêmement attachant, il ressemblait beaucoup à Cissy. Sirius quand à lui était à la fois celui qui me ressemblait le plus, protégeant son frère de leurs parents, charismatique et se faisant remarquer partout où il allait, mais également celui duquel j'étais la plus différente : nous avions choisi des chemins complètement opposés. Là où je me conformais aux attentes de mon père et lui obéissait en tout, faisant semblant de croire en ses idéologies et préjugés, Sirius se rebellait constamment, prenant un malin plaisir à faire l'inverse de ce que souhaitaient ses parents. Je ne pouvais m'empêcher d'être hypnotisée par lui comme un papillon par une flamme, tout en sachant que les flammes ne durent jamais chez les Black : elles finissent soit reniées, soit par s'éteindre, étouffées par la souffrance. Je profitais donc de chaque instant que je pouvais passer avec lui, sachant que chacune de ces possibilités m'empêcherait de le revoir.

Quand j'eus 17 ans, mon père m'informa que j'épouserai Rodolphus Lestrange et pour la première fois de ma vie, je me rebellais contre mon père, horrifiée à l'idée d'être vendue à cet homme dont tout Poudlard connaissait la cruauté. Mon père me dit alors que si je me trouvais trop bien pour lui, l'une de mes sœurs prendrait ma place. Le mariage eu lieu dès la fin de ma 7ème année. 2 mois plus tard, par une ironie cruelle du sort, mon père mourrait, poignardé par une des prostituées qu'il fréquentait. Je restais coincée avec mon nouvel époux.

Rodolphus aimait le pouvoir. L'idée même de pouvoir me plier à sa volonté l'enivrait. Il soutenait Lord Voldemort, cet homme qui montait en puissance. Heureusement pour moi, mon mari ne me le présenta pas car « une femme n'a pas sa place devant le Maître ». Je continuais à prendre des potions contraceptives que je fabriquais moi-même depuis que mon père avait cessé de m'en fournir. En effet, je me refusais à donner mon mari une nouvelle proie à torturer. Rodolphus était furieux que je ne tombe pas enceinte et les coups, les privations et les doloris rythmaient mon quotidien.

Quand Andy m'appris que Sirius avait été réparti à Gryffondor, je pris mon courage à deux mains et volai discrètement de l'argent à mon mari, prétextant un jour des bijoux, un autre des robes... J'écrivis une lettre à mon oncle Alphard, le suppliant de prendre cet argent et de le mettre sur un compte pour Sirius. Je n'avais pas vu mon oncle depuis que son homosexualité avait été dévoilée et qu'il avait été renié, il y a de cela des années et en gardait le souvenir d'un homme original, voyageur, courageux et, le plus important, sans préjugés contre les nés-moldus.

Cela faisait 2 ans que j'étais mariée quand j'entendis ma mère commencer à parler de mariage pour Andy. Je reportais les choses en prétendant chercher le candidat idéal mais ses fiançailles avec un sang-pur furent finalement annoncées.

Un soir, mon mari rentra furieux et me déclara qu'il avait appris par hasard que ma « putain de sœur » s'apprêtait à fuir pour épouser « une vermine ».

Quand il commença à dire qu'il allait prévenir son frère, ma tante et mon oncle afin de réduire à néant ses projets et lui donner une bonne leçon, je me mis à paniquer.

Quand il m'annonça qu'elle ne serait sans doute pas reniée mais vendue à un vieux sang-pur arrogant qui se cherchait une 3ème femme, dès que possible car une fois le mariage prononcé  elle serait bloquée, et quepeut-être que celui-ci les laisserait « l'essayer » avant le mariage pourles remercier son frère et lui, la colère pris le dessus sur la peur. Je repensais à son visage qui me ressemblait tant mais était pourtant si différent, à son sourire étincelant, à sa joie de ces derniers mois et j'imaginai son regard brisé.

Il ne me fallu qu'un instant pour prendre ma décision.

Je poussais Rodolphus d'en haut des escaliers et le regardais s'effondrer, la nuque brisée sous le choc.

Je couru à la volière, envoyais un message à ma sœur pour la prévenir de fuir immédiatement et appelais mon beau-frère par la cheminée pour, feignant l'hystérie, lui expliquer que j'avais trouvé mon mari comme ça me rendant à la salle de musique et que « Oh mon dieu, il ne bouge plus ».

Bella BlackOù les histoires vivent. Découvrez maintenant