Bella Black

Chapitre 4 : POV Lucius

Le Lord nous avait tous rassemblés dans la salle de réunion. En prévision de son arrivée, je chassais de mon esprit tous les doutes et les regrets que j'éprouvais à propos de mon engagement auprès de lui, mon dégoût de ce qu'il nous obligeait à faire, mais également mes soupçons quand à l'allégeance de mon vieil ami, Severus Rogue.

Je l'avais pris sous mon aile à son entrée à Poudlard, déclarant que peu importait qu'il soit sang-mêlé car il était doué, ambitieux et détestait les moldus. La vérité était plus complexe. Quand je l'avais vu pour la première fois, seul, habillé de guenilles, j'avais su qu'il ne serait jamais accepté, voire qu'il serait attaqué par les autres sangs-purs. Sauf s'il était sous la protection d'un sang-pur puissant. Et en voyant son corps trop maigre, signe de sa malnutrition, ses réactions de peur face aux mouvements brusques et ses bleus, j'avais décidé que ce sang-pur, ce serait moi. Quand un mois plus tôt, je l'avais vu supplier pour la vie de Lily Potter, après que le Lord ait révélé la prophétie, j'avais compris qu'il ferait tout pour elle. Même trahir le Seigneur des Ténèbres. Je le comprenais car j'étais moi-même prêt à tout pour ma femme, Cissy. Après ce jour, je l'avais observé, je l'avais vu s'arranger pour être envoyé en mission à Poudlard et j'avais compris. Et pour lui, l'une des rares personnes à qui je faisais confiance, je m'étais tu.

Quand le Lord entra dans la pièce, il traînait une femme derrière lui. Il me fallu quelques instant pour la reconnaître. Bellatrix. Je l'avais connue à Poudlard, quand elle m'avait pris sous son aile pour m'aider à gagner ma place de Prince des Serpentard. Je l'avais vue défendre les premières années contre les gryffondors. J'avais vu l'amour sans failles qu'elle portait à ses sœurs. Mais un jour, tout avait changé, elle qui n'avait jamais été particulièrement extrémiste devint la plus féroce et cruelle d'entre nous. Elle n'accorda pas un regard à Andromeda quand elle fut reniée. Elle ne vint pas soutenir Cissy quand elle était calomniée pour ne pas encore être tombée enceinte.

Ce ne fût que quand Voldemort parla d'Impero que je compris et immédiatement je me demandais comment j'avais fait pour ne pas m'en apercevoir avant. Je réalisais ensuite que cela faisait sans doute environ 10 ans que je ne l'avais pas vue dans son état normal.

La suite me laissa figé d'horreur et je dus rester sans rien pouvoir faire en la regardant se faire torturer et violer par ces hommes que je fréquentais depuis des années. J'avais choisi pendant longtemps d'ignorer les rumeurs à propos de leur comportement envers les prisonniers et surtout les prisonnières mais je ne pouvais le faire plus longtemps.

Quand le Lord m'informa que je devrai prendre part à cette barbarie la prochaine fois, je sus. Je sus que Narcissa ne me le pardonnerait jamais et que je ne pourrais plus jamais me voir dans un miroir si je laissais ça arriver. De plus, qu'est-ce qui empêchait le maître de décider qu'elle serait la prochaine si je le décevais ? Nous venions à peine d'apprendre sa grossesse et l'idée que cet enfant tant désiré puisse être embrigadé à son tour ou pire, que Narcissa perde le bébé à cause d'une punition du seigneur m'était intolérable.

Je maintins ma façade durant la fin de la réunion malgré les Doloris que le maître me lança, mais dès que le Seigneur me libéra enfin, après plusieurs heures de faux-semblants, je rentrais à la maison et allais voir Narcissa.

Son visage se décomposa au fur et à mesure que je lui racontais ce à quoi j'avais assisté. Je l'informais de mon désir de fuir, d'aller retrouver Dumbledore. Elle me répondit que celui-ci ne voudrais jamais nous protéger. C'est alors que je l'informais de la probable trahison de Rogue, qui pouvait nous servir d'intermédiaire, et du fait que j'avais appris il y a 2 jours que le mystérieux espion de Voldemort était Pettigrew. De plus, en récupérant Bellatrix, je pouvais, avec un peu d'aide, récupérer également Prewett, le membre de l'ordre capturé. Elle me dit alors que Régulus serait sans doute d'accord de nous aider. En effet, elle avait remarqué son air écœuré devant les boucheries et savait que s'il était au courant du traitement infligé à sa cousine, il ne le tolèrerait pas. Je partis donc voir Severus pendant qu'elle allait voir Régulus.

Je me rendis impasse du Tisseur. Severus paru surpris de ma visite en ouvrant sa porte. Je m'engouffrais dans la pièce et déclarait « J'ai besoin de ton aide »

« Et que puis-je faire pour toi ? » répondit-il

« Je voudrais que tu contactes Dumbledore, je sais que tu espionnes Voldemort pour lui »

Je lui racontais ce à quoi j'avais assisté et nous écrivîmes ensemble une lettre pour lui, lui demandant de nous retrouver à la cabane hurlante, que nous serions plusieurs mais que nous ne voulons pas nous battre. Pour le rassurer, j'écrivis qu'il pouvait venir accompagné tant que ce n'étais pas par Pettigrew ni quelqu'un qui lui dirait le rendez-vous. Severus ajouta que son rôle d'espion serait mis en péril car le Lord se méfiait déjà de lui et qu'il voulait les rejoindre, étant donné que sa mission principale était de trouver le traître et que je lui avais fournis cette information.

Il envoya le hibou et commença à préparer ses affaires pendant que je retournais au manoir faire de même. Je ne pouvais pas prendre d'argent chez Gringotts, de peur que quelqu'un ne me vois et ne me dénonce, mais je possédais beaucoup d'objets rares ou utiles, des liquidités et quelques souvenirs au manoir. Je pris l'un des sacs sans fond que j'avais acheté il y a longtemps et mis tous ce que je pouvais dedans, ainsi que toutes les affaires de Cissy. Ensuite, je retournais chez le maître des potions, où Cissy devais nous rejoindre. Severus était occupé à trier ses affaires et je lui donnais l'un des sacs, que j'avais pris pour lui sachant que s'il n'avait pas beaucoup d'effets personnels, il compensait par une quantité affolante d'ingrédients et de matériel pour ses potions, malgré la partie qu'il avait déjà amené à Poudlard pour son emploi de la rentrée prochaine. Dumbledore avait entre temps accepté le rendez-vous, les dés étaient jetés.