Chapitre 12 : POV Bella

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Quand j'ouvris les yeux, j'étais dans mon lit. Les évènements de la veille me revinrent en tête et je fermais les yeux, mortifiée. Je finis par me lever et descendre au salon. Gideon et Fabian étaient là, ils relevèrent la tête avant de me demander gentiment en souriant si ça allait. A ces mots, je me figeais un instant. C'était la première fois depuis mon enfance avec mes sœurs qu'on me demandait ça, que quelqu'un se souciait à ce point de mon bien-être.

Je leur répondis doucement « Ça va, merci. Je suis désolée de m'être donnée en spectacle hier. »

« Ce n'est rien, ça arrive à tout le monde d'être effrayé. Fabian a fait en sorte que l'horloge ne fasse plus de bruit. »

« Merci beaucoup. Hier, Fabian m'a dit que je pouvais commander ce que je voulais à l'aide de magazines, et je voulais savoir si je pourrais acheter des vêtements, Mme Pomfresh m'a donné ceux-là pour remplacer mes haillons mais je n'en ai pas d'autre. Je payerai avec mon compte bien-sûr. » demandais-je en rougissant.

« Evidemment, tu peux le faire tout de suite si tu veux. Je peux te prêter de quoi te changer en attendant. » répondit Fabian.

A ces mots, il se leva et se dirigea vers la bibliothèque, où il attrapa quelques magazines qu'il me tendit. Ensuite, il m'accompagna jusqu'à sa chambre où il fouilla un instant dans son placard avant de sortir un pull, une chemise et un pantalon. Il sortit ensuite un boxer noir ainsi que des chaussettes qu'il me tendit en évitant mon regard, rougissant.

« Tiens, si tu veux te changer. Tout est propre, promis. »

J'attrapai les vêtements en rougissant à mon tour.

« Merci beaucoup. Je vais aller tout de suite me laver. »

« Il y a des gels douches et des shampoings dans la douche, des serviettes dans le placards, et si tu veux en acheter d'autres, les magazines sont dans la bibliothèque. »

Une fois arrivée à la salle de bain, je fermai la porte à clé et me déshabillai. Mon regard tomba sur mon reflet dans le miroir. J'étais sale, malgré la toilette de chat que j'avais pu faire à l'infirmerie, des vestiges d'hématomes et des cicatrices couvraient mon corps.

Je me glissais sous l'eau chaude avec délice. C'était un luxe dont je n'avais pas bénéficié depuis longtemps. Je commençai à me mettre du shampoing et du savon quand je fus frappée par l'odeur. C'était la même que celle de Fabian, et j'avais la même impression de sécurité qu'hier, quand il m'avait rassurée.

Je me séchai rapidement et appliquai consciencieusement la pommade que m'avait donnée l'infirmière sur chaque parcelle de mon corps abimé.

J'enfilai ensuite les vêtements que m'avait prêté Fabian avant de me regarder dans le miroir. Je ne me reconnaissais pas. Je flottai dans ses habits, si différents de ceux que j'étais obligée de porter habituellement, et malgré la fatigue visible dans mes yeux, j'avais un air étrangement serein que je ne m'étais jamais vu.

Je descendis manger puis me saisi des magazines. Pour la première fois de ma vie, je pouvais choisir ce que je voulais porter. Je pouvais prendre des habits rouges sans que ma mère ne me dise que cela faisait trop gryffondor à son goût. Je pouvais prendre des shorts sans que mon père ne me dise que j'avais l'air d'une traînée. Je pouvais prendre des sous-vêtements avec de la dentelle sans que Rodolphus ne me force à le suivre dans sa chambre. Je sélectionnais des dizaines d'habits avant de passer aux produits de beauté, j'inscrivis quelques maquillages et crèmes pour le corps, ainsi que du shampoing, du savon et une brosse à dents sur le bon de commande. J'envoyai le tout.

Croisant Fabian, je lui demandai alors timidement s'il serait d'accord pour me montrer comment fonctionnaient les appareils électroniques de la cuisine et comment faire à manger. Je restai un instant en admiration devant l'ingéniosité des moldus. Ils n'avaient pas la chance d'être doués de magie mais semblaient à la place dotés d'une formidable capacité d'adaptation et de débrouillardise.

Les jours se succédèrent lentement. Je lisais pendant des heures dans le salon, j'apprenais à cuisiner avec Fabian, Gidéon me parlait du monde extérieur, d'endroits que je ne connaissais pas, ...

Je faisais des cauchemars toutes les nuits, posant chaque soir un sort sur mon lit pour ne réveiller personne. Une nuit, après m'être encore une fois réveillée en sueur, je vis mon reflet dans le miroir en sortant de la douche. J'avais évité depuis des semaines de m'y regarder. Je vis que je semblais en meilleure santé, plus heureuse, mais mes cicatrices, que je cachais chaque matin de honte, ressortaient sur ma peau pâle qui n'avait pas vu le soleil depuis bien longtemps.

Mon regard se posa sur mes cheveux, ces lourdes boucles sombres symbole de ma famille, et je fus envahie par les souvenirs.

L'elfe de maison, qui peignait mes cheveux longuement chaque matin et chaque soir, s'en occupant des heures durant.

Narcissa, qui pleurait de ne pas avoir les mêmes cheveux que moi, après qu'un autre enfant lui ait demandé méchamment si elle était certaine d'être une Black (cet enfant n'avait plus jamais approché aucune de nous ni notre maison sans trembler de terreur après que je sois allée lui expliqué mon point de vue sur ses remarques déplacées envers ma sœur)

Mère qui me regardait avec dédain en me demandant de dompter mes boucles pour les réceptions afin de paraitre plus sophistiquée.

Père qui les comparait souvent avec les siens.

Rodolphus qui aimait s'y agripper pendant qu'il me forçait à m'allonger sur son lit.

Voldemort qui me traînait derrière lui en me les arrachant quand j'essayais de ramper pour lui échapper.

Je pris les ciseaux et coupais ma chevelure aux épaules brusquement, avec des mouvements secs, presque sauvages.

Et en voyant les boucles tomber au sol, je fus prise d'un sentiment de liberté comme je n'en avais jamais connu.

Bella BlackOù les histoires vivent. Découvrez maintenant