Crescent Moon (Wolfstar)

5. Locomotor Barda

"Elles finiront bien par revenir, comme toujours."

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I

Remus n'avait pas parlé de sa douloureuse rencontre à Aaron. Si le moldu avait appris l'existence d'une relation entre lui et Black, il se serait sans nul doute enflammé sous le coup de la colère, ou alors aurait tenté de noyer son petit ami sous des paroles mièvres qu'il voulait rassurantes. Aucune des deux versions n'était souhaitables.

Après cette soirée mouvementée, les jours s'étaient succédés sans être particulièrement excitants. Remus se levait tard, bien après Aaron qui partait il ne savait trop où. Il mangeait devant des dessins animés moldus, se nourrissant exclusivement de céréales bon marché aux couleurs douteuses.

Son jeune compagnon ne pipait mot, bien qu'à son expression, on pouvait se douter qu'il n'était pas ravi de se retrouver avec un homme qui prenait si peu soin de lui. A la fin de l'été, il ne lui adressait plus la parole, sauf lors de tentatives désespérées de lui faire vider son sac..

Il ne savait pas que l'esprit de son taciturne colocataire se mettait en marche le soir, quand il récupérait ses affaires de sorcier - cachées dans une corbeille à linge ensorcelée.

En effet, Remus préparait ses cours de Défense contre les forces du mal avec beaucoup d'application, envoyant en parallèle des lettres à ses anciens collaborateurs magiciens pour obtenir le droit d'importer certaines créatures.

Cet acharnement sur les leçons qu'il donnerait aux jeunes étudiants de Poudlard étaient son échappatoire, le moment où il ne pensait plus au contact des lèvres de Black contre les siennes.

Ca n'était pas comme si ce baiser avait brisé quoi que ce soit en lui, non.

Il avait fait bien pire.

Tel un maléfice se répandant dans tout son organisme, il était devenu une sensation tenace, une marque, qui empoisonnait ses pensées.

Le fugitif n'avait pas tenté de l'agresser. Il s'était contenté de lui arracher ce maudit baiser, comme si ses actes malfaisants n'avaient pas eu d'impact sur leur relation.

Comme si rien n'avait changé.

Et cette pensée était la pire de toutes.

Pourtant, loin d'être en accord avec le moral du tout nouveau professeur de défense contre les forces du mal, le soleil continuait de briller et le temps était au beau fixe.

Il régnait dans Londres une douce tièdeur d'été, laissant une torpeur envoûtante s'emparer des rues de la ville Moldue, qui s'activait paresseusement à l'approche de la rentrée.

Remus avait reçu par hibou les recommandations de Poudlard autour des nouvelles protections mises en place contre Sir... le prisonnier d'Azkaban : sondes anti-magie noire, patrouilles du ministère, détraqueurs...

La dernière semaine du mois d'Août, Sa corbeille à linge enchantée s'était mutée en une véritable penderie alors qu'il recevait ses derniers ouvrages et créatures en provenance des quatre coins du monde magique ; une véritable ménagerie, comprenant strangulots, un couple de Porlocks, et bien d'autres êtres fascinants.

Dans sa dernière lettre, le professeur Albus Dumbledore lui assurait son enthousiasme à l'idée de le recevoir en tant que nouveau professeur, ainsi que tous les détails logistiques en ce qui concernait le transport de ses petits compagnons magiques.

Son post-scriptum, écrit de manière bien moins formelle que le reste, indiquait également qu'il était libre de proposer à Aaron de le rejoindre. De plus, en vertu de son statut de manitou suprême de la Confédération internationale des Mages et Sorciers, le vieil homme se proposait d'expliquer en détail les tenants et les aboutissants du monde magique au jeune moldu.