12 - Un défi pour Lucius

157 11 24
                                    

La première réunion rassemblant les premiers et les nouveaux partisans de Voldemort eut lieu le 20 décembre – la veille de la Fête Nationale des Sorciers.

Cette fête avait lieu le 21 décembre, tous les ans, et avait pour but de festoyer entre sorciers et de célébrer l'existence du monde magique. Toutefois, cette fête annuelle était trop souvent utilisée par certains sorciers pour célébrer leur supériorité sur les Moldus et pour aller les tourmenter, de façon plus ou moins cruelle : c'est pourquoi le Ministère, depuis de longues années, avait pour projet de l'abolir.

Mais Voldemort ne l'entendait pas de cette oreille et comptait bien marquer le coup en signifiant au Ministère que son camp était plus puissant que jamais. Il avait donc décidé de réunir ses partisans la veille de cette fameuse Fête Nationale, et Lucius avait été chargé de les convoquer. Ce dernier avait également pris soin de convier ses amis quelques heures en avance : après avoir copieusement dîné, il se prélassait donc à la grande table de la salle de bal, accompagné d'Evan Rosier, Balderic Parkinson et Damian Nott, et tous les quatre attendaient l'arrivée du reste des convives en devisant gaiement.

Bellatrix, elle, était occupée à s'apprêter le plus soigneusement possible, afin de resplendir aux yeux du Seigneur des Ténèbres. Dans la grande chambre de l'aile Ouest que lui avait attribuée sa petite sœur, elle avait revêtu la seule robe qu'elle possédait, une robe de cuir et de soie noire que lui avait offert la tante Walburga. Ainsi vêtue, elle essayait d'arranger tant bien que mal son épaisse tignasse brune et bouclée ; ça n'était pas une mince affaire, mais elle était plus déterminée que jamais à s'attirer les faveurs de Voldemort.

Quant à Narcissa, elle avait elle aussi prétexté le besoin de s'apprêter pour rester dans ses appartements. Elle avait pris exemple sur Daisy et avait passé autour de son cou le sifflet aux reflets verts qui lui permettait d'appeler son dragon à n'importe quel moment. Son amie avait raison : dès que ses doigts effleuraient le métal froid du sifflet, son courage se renforçait et elle se sentait de taille à tout affronter.

Il y avait bien longtemps qu'elle avait fini de peigner et de tresser ses longs cheveux blonds ; mais autre chose la retenait dans sa salle de bains. En effet, Abraxas Malefoy avait lui aussi convié quelques invités en avance et discutait avec Orion et Piscus Crabbe dans sa bibliothèque. Narcissa était donc postée devant le grand miroir de sa salle de bains, tout ouïe, curieuse de savoir quelles nouvelles découvertes elle allait faire en espionnant les trois hommes.

Mais depuis l'arrivée de ses deux invités, ils n'avaient échangé que des banalités, ponctuées de silences pesants pendant lesquels ils se contentaient de boire leur verre de vin en inhalant de longues bouffées de Fumesbire.

Et alors que Narcissa s'apprêtait à jeter l'éponge, Vera fit son entrée dans la bibliothèque, son ravluk Albert sur l'épaule.

– Vera, tu es venue, constata Abraxas Malefoy avec étonnement.

– Comme tu peux le voir.

– Pourtant, tu n'avais pas l'air enchantée de la tournure que prenaient les évènements, la dernière fois...

– Il faut bien que quelqu'un de censé soit là pour vous surveiller, dit Vera en regardant vers le portrait de Prisca Malefoy.

Elle était, comme d'habitude, habillée de couleurs vives ; mais pour la première fois, cette gaieté vestimentaire jurait avec la pâleur et l'expression préoccupée de son visage.

– En tout cas, tu as été assez sage pour laisser ton cerbère nain chez toi, remarqua Abraxas.

– Oh, je l'ai laissé jouer dans ton jardin... Il a un petit faible pour tes bosquets de roses...

Secrets de Serpentard (II) : Le Pensionnat WimbleyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant