14 - Deux frères

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Pendant ce temps, James, Sirius, Remus et Peter couraient dans la forêt, à en perdre haleine.

– Vite, vite, les enfants !

Le Portoloin n'était plus très loin. Ceux qui étaient les plus proches du pensionnat avaient été balayés par les énormes dragons, obligeant Sirius et ses amis à utiliser ceux que Dumbledore avait disposés un peu plus loin, en cas de problème avec les premiers. Intérieurement, Sirius adressa tous ses remerciements au directeur de Poudlard. Si celui-ci n'avait pas été aussi prévoyant, l'attaque aurait été un véritable massacre.

Encadrés par deux Aurors, ils avaient dû traverser la muraille de Tentagriffes, puis chercher le Portoloin dans la forêt, en priant pour ne pas tomber sur des Mangemorts en embuscade. Peter était absolument terrorisé et ne lâchait pas d'une semelle l'Auror qui semblait la plus vaillante de leur petite escorte. Remus n'en menait pas large non plus : il était pâle comme un linge et scrutait la forêt qui les entourait avec appréhension. Sirius devina qu'il pensait à la présence de Fenrir Greyback et à l'éventualité où ils croiseraient sa route ; il se rapprocha donc de lui et lui prit doucement le bras.

– Là ! En haut du rocher !

James venait de dénicher la vieille botte censée les amener en sécurité.

– Les enfants, venez vous mettre en cercle autour... Voilà, comme ça... Attention, prenez bien la botte tous en même temps !

Au moment de saisir la bottine, Sirius voulut regarder une dernière fois vers le pensionnat. Depuis le haut de la colline où ils se trouvaient, ils pouvaient voir au-dessus de la muraille de Tentagriffes. Sirius vit le pensionnat, donc un pan entier de mur s'était déjà écroulé. Les Aurors défendaient toujours le bâtiment, mais de temps à autre, un sortilège lancé par les Mangemorts atteignait les murs de pierre blanche, fragilisant chaque fois un peu plus la charpente du pensionnat. Dans la clairière, les Mangemorts avaient pris le dessus sur les Aurors, qui battaient en retraite vers le bâtiment. Le sapin de Noël et les arbres environnants brûlaient comme des torches immenses, les tentes violettes s'étaient écroulées sur elles-mêmes, et certains Mangemorts achevaient de les détruire en les piétinant sauvagement.

Sirius s'attarda un instant sur eux, envahi par une bouffée de haine. Qui étaient donc ces gens, pour agir de cette manière ? Comment pouvait-on être aussi cruel, pour détruire ainsi ce splendide havre de paix destiné à de jeunes enfants ? Fulminant de rage, il scruta à travers les flammes et la fumée noire les silhouettes qu'il apercevait près des tentes. La plupart des Mangemorts étaient grands, costaux... Sauf l'un d'entre eux, un peu à l'écart...

– Sirius ! Tu es prêt ?

– Oui, allons-y... Non !

Sirius se figea. Il venait de reconnaître cette silhouette de petite taille, qui achevait de piétiner la plus grande des tentes violettes.

– Allez-y sans moi, dit-il brusquement.

– Comment ? Sirius !

– J'y retourne, lança-t-il en s'éloignant. Occupez-vous des enfants !

– Sirius ! Arrête !

– Hé, toi ! Reviens ici immédiatement ! cria une des Aurors qui les avaient escortés jusqu'au Portoloin.

Mais Sirius ne les entendit pas. Et tout en courant vers le bas de la colline, puis vers les Tentagriffes, il espérait que sa vue lui avait fait défaut...

Près des restes calcinés des tentes violettes, Regulus contemplait l'incendie, presque aussi atterré que Sirius. Au loin, les Mangemorts s'en donnaient à cœur joie ; il vit même Yaxley lancer un sortilège au-dessus de la tête des Aurors et creuser ainsi un large cratère dans les murs de pierre blanche du pensionnat. Il reconnut également Bellatrix, d'abord à ses longs cheveux noirs et bouclés, mais aussi à la violence avec laquelle elle attaquait les Aurors. À plusieurs reprises, Regulus vit des éclairs verts et bruyants se décharger de sa baguette, frappant à chaque fois leur cible de plein fouet, avant que celle-ci ne s'écroule sur le sol.

Secrets de Serpentard (II) : Le Pensionnat WimbleyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant