17 - Le favori

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– Lucius ! Tu es vivant ! exulta Narcissa en se levant d'un bond.

– S'il revient bredouille, ça ne va pas durer, ricana Yaxley, qui souriait malgré les écorchures qui recouvraient tout le côté de son visage.

Lucius tituba vers eux, et Narcissa se précipita pour le soutenir.

– Tu es vivant, répéta Narcissa en l'aidant à se tenir debout. Tu n'es pas blessé ?

– Non, non, dit Lucius d'une voix faible, en s'appuyant sur elle. Peut-être quelques côtes cassées... Rien de plus.

Narcissa se serra contre lui, tremblante de soulagement. Lucius avait le nez en sang et semblait complètement sonné, mais il était globalement indemne. Son regard était vague, mais lorsqu'il se posa sur Narcissa, il revint brutalement à la réalité.

– Narcissa... Que t'est-il arrivé ? Pourquoi es-tu couverte de terre ? Et... tu saignes !

Préoccupée par l'état de santé de Daisy, puis par celui de Regulus, Narcissa n'avait même pas pris la peine de se rincer le visage. En le voyant si surpris, elle réalisa que Lucius n'était même pas au courant de ses déboires : en allant combattre, il était persuadé qu'elle resterait au manoir, bien à l'abri, et n'avait aucune idée de ce que son père avait manigancé avec Piscus Crabbe et Rodolphus Lestrange.

– Ce n'est rien, dit Narcissa en cachant d'une main son arcade sourcilière ensanglantée.

– Ne me dis pas que tu es allée là-bas ? Mais... Pourquoi ? demanda Lucius avec colère.

– On l'y a obligée, déclara Vera d'une voix forte, debout près de la cheminée.

– Je te demande pardon ? Toi, on t'a envoyée là-bas ? Mais qui ? Dis-moi, que je l'étripe ?

– C'est moi, déclara fièrement Abraxas Malefoy depuis la table.

Lucius reçut un nouveau choc. Il se tourna vers son père, à la fois furieux et désarçonné, ne sachant quelle attitude adopter. Mais avant qu'il ait pu ouvrir la bouche, la voix aiguë et sifflante de Voldemort résonna au-dessus d'eux, semblant venir de tous les côtés à la fois :

– Lucius, approche donc, dit-il.

Lucius reprit rapidement ses esprits et s'approcha de la tablée des Mangemorts, Narcissa toujours accrochée à son bras. Comme tous ceux qui étaient présents dans la pièce, elle essayait de sonder son regard, afin de deviner s'il avait rempli sa mission avec succès – mais elle n'y parvint pas.

– Où sont mes fils ? gémit soudain Ursula Crabbe dans le fond de la pièce.

C'est le moment que choisit Hector Crabbe pour entrer dans le salon. Il était à peu près dans le même état que Lucius – couvert de sang et complètement hagard.

– Hector, mon fils ! s'écria Ursula en lui sautant au cou. Où est ton frère ?

– Je n'en sais rien, grommela-t-il.

Lucius et lui échangèrent un regard, et s'accordèrent silencieusement pour taire son abandon de poste.

– Rascus m'a aidé à vaincre Eleanor Wimbley, annonça Lucius. Il a été tué au cours du combat.

Ursula Crabbe poussa un hurlement désespéré, et tomba à genoux sur le sol. Il fallut quelques minutes pour la relever, et pour l'emmener dans une autre pièce ; et toute l'attention se reporta à nouveau sur Lucius.

– Alors, Lucius... As-tu de bonnes nouvelles à nous apporter ? demanda Voldemort une fois que le silence fut revenu.

– Eh bien... Oui... Excellentes.

Secrets de Serpentard (II) : Le Pensionnat WimbleyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant