Chapitre 8 : Carlos

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— Debout là dedans !

Carlos poussa un grognement et enfouit son visage dans son oreiller pour échapper à la lumière qui s'était brusquement introduite dans sa chambre. Il se sentait épuisé et aurait pu dormir une dizaine d'heures de plus.

Son matelas s'enfonça lorsque quelqu'un y monta.

— Debout, répéta Fanny. Il est midi passé ! Et on fête Noël aujourd'hui ! Tu n'as pas oublié de m'acheter un cadeau au moins ?

— Bien sûr que non, s'indigna Carlos. Quel grand-frère serais-je sinon ?

Il soupira et passa une main dans ses cheveux. Et, soudain, les événements de la veille lui revinrent à l'esprit et il ouvrit grand les yeux. Lando. Il avait rencontré Lando. Il... il l'avait marqué. Cela pouvait-il être vrai ?

Carlos sentait encore dans sa bouche le goût divin de la peau de son oméga. Enfoncer ses dents dans le cou gracile de Lando avait été le moment le plus intense de toute son existence. L'alpha sentit des petites bulles de bonheur éclater un peu partout dans son cerveau.

Fanny fronça les sourcils.

— Qu'est-ce que tu as à sourire bêtement ?

Le sourire de l'alpha s'accentua.

— Rien.

Il se sentait si heureux qu'il attrapa sa petite sœur pour lui faire un gros câlin. Fanny se débattit aussitôt.

— Hé ! Arrête de m'étouffer ! Si tu veux t'en prendre à quelqu'un, va voir Samantha ! Elle n'arrête pas de demander où tu es depuis tout à l'heure et menace de débarquer dans ta chambre...

L'enthousiasme du jeune homme s'effondra. Carlos avait tout à fait oublié que son père avait invité sa petite-amie au repas de Noël familial. Il ignorait comment il allait pouvoir faire bonne figure à côté d'elle à présent qu'il avait rencontré son vrai et seul amour.

Sa petite sœur plissa les yeux.

— Si tu ne veux plus d'elle, tu ferais mieux de lui dire, lui conseilla Fanny avec toute la sagesse d'une petite fille de 13 ans.

Le jeune homme soupira profondément.

— Je sais. Mais ce n'est pas si facile...

La petite pinça les lèvres.

— C'est un fait connu. Tous les hommes sont des lâches.

— Hé !

Carlos a bombarda avec son oreiller et sa sœur s'enfuit de la chambre en riant.

Le jeune homme s'étira en baillant. Le pire était que Fanny n'avait pas tort. Sous le vague prétexte de ne pas faire de la peine à Samantha, il faisait indubitablement preuve d'une lâcheté certaine. Cela faisait bien trop longtemps qu'il était embourbé dans une relation dépourvue de passion. Il allait bien devoir y mettre fin un jour. Par fidélité envers Lando. Comment pourrait-il poser sa bouche sur une autre que celle de son tendre petit oméga ?

Carlos s'allongea sur le dos avec un sourire. Il leva son portable au-dessus de lui pour contempler la photographie de sa princesse. Il s'attarda sur ses lèvres fines, si douces à embrasser. Le petit oméga lui manquait déjà et il se demanda avec inquiétude quand il pourrait le revoir. Le marquer n'avait fait que renforcer son obsession pour lui.

Le téléphone se mit à vibrer. C'était Samantha.

L'alpha grogna.

— Oui ? marmonna-t-il en décrochant de mauvaise grâce.

Toi et Moi / Carlando (fr)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant