Chapitre 23 : Carlos et Lando

662 31 2
                                    


La nef de la cathédrale était noire de monde lorsque Carlos et Lando arrivèrent en bas des marches. Norris et Sainz se faisaient face, braquant des armes les uns sur les autres. Tous se tournèrent cependant d'un même mouvement en voyant paraître les deux amants.

Une voix de femme hurla le prénom de Lando et l'oméga tourna instinctivement les yeux vers sa mère. Elle tendait les bras vers lui.

— Mon bébé ! Viens vers moi. Éloigne-toi de ce garçon.

La main de Carlos serra plus fort la sienne. Lando n'avait de toute façon pas la moindre envie d'obéir à l'injonction de sa mère.

Plusieurs personnes des deux meutes firent un pas en avant. Lando comprit qu'ils allaient s'approcher, se jeter sur eux, les séparer et l'emmener loin, si loin qu'il ne reverrait jamais son amour.

Pris de folie, le petit oméga fouilla soudain dans la poche de Carlos et en sortit son pistolet. Sans hésiter une seule seconde, il le pointa sur sa propre tempe.

— Si vous ne nous laissez pas partir ensemble, nous nous tuerons tous les deux ! hurla-t-il, désespéré.

Les deux meutes se figèrent. Il vit de loin sa mère éclater en sanglots et poser une main contre sa bouche.

Carlos le serra contre lui. Lando prit une profonde bouffée de son odeur. Il n'avait jamais été aussi calme et terrifié dans le même temps.

Le chef Norris et Le chef Sainz s'avancèrent d'un pas prudent.

— Lando, lâche cette arme, lança le premier d'une voix blanche.

— Ne fais pas de bêtises, petit, dit le second.

L'oméga secoua la tête et renforça sa prise sur le pistolet. Ses mains ne tremblaient pas et il était prêt à appuyer sur la gâchette à tout moment.

Le temps parut se figer. Les chefs Norris et Sainz échangèrent un long regard, en accord pour la première fois depuis de nombreuses années.

— Repose ce pistolet, Lando. Nous ne tenterons pas de vous séparer.

Lando observa son père avec méfiance. Il ne vit cependant que de la sincérité dans les yeux inquiets de son géniteur.

Carlos s'était tourné vers son propre père. Mr. Sainz leva les mains dans un geste apaisant.

— Épouse ce petit oméga, mon fils, puisque tu l'aimes tant. Je ne m'y opposerai pas.

Lando se jeta dans les bras de Carlos et l'embrassa avec une passion assoiffée. Il ne remarqua même pas que quelqu'un s'était approché pour lui prendre, par prudence, l'arme des mains. Il s'agrippa autant qu'il put à son alpha. Les lèvres de son amour étaient vissées sur les siennes comme si elles ne devaient plus jamais reculer.

Ils ne reprirent conscience de l'environnement extérieur que de longues minutes après. L'agitation régnait encore dans la cathédrale. Tout le monde parlait à tort et à travers et le brouhaha s'élevait jusqu'à la voûte. Les deux meutes se toisaient mais ne semblaient plus faire mine de vouloir se battre. Le chef Sainz discutait avec les policiers, sans doute pour les convaincre de ne pas poursuivre son fils.

Carlos ne lâcha Lando que brièvement, pour permettre aux parents de ce dernier de le serrer tour à tour dans leurs bras.

— Pardon Maman, pardon Papa murmura le petit oméga en baissant la tête. Sa mère prit un ton fâché, démenti par le regard tendre qu'elle posait sur son fils. Ses joues étaient encore humides de pleurs.

— Ne refais plus jamais ça, mon chéri. Nous t'aimons fort. Quelques soient tes... choix.

Elle tourna vers Carlos un regard bien moins tendre. Lando grogna en levant les yeux au ciel.

— Maman !

Il se détacha d'elle lentement. Il faudrait bien que ses parents apprennent à apprécier Carlos. De gré ou de force. Sinon, ils partiraient réellement pour la Nouvelle-Calédonie, voilà tout.

Carlos attrapa à nouveau la main de Lando pour l'entraîner derrière lui et se dirigea résolument vers son père qui venait de quitter les policiers.

— Hm, protesta timidement l'oméga, tu es sûr que...

— Oui.

Carlos fit avancer Lando pour le poster à ses côtés et le prit par la taille.

le chef Sainz baissa les yeux vers le jeune oméga qui se dandinait, très embarrassé.

— Voici donc la fameuse personne qui te rend si fou.

Carlos serra la main de Lando dans la sienne.

— Oui. Voici Lando. Je l'aime et n'épouserai personne d'autre que lui.

Il prononça cette dernière phrase de son ton le plus féroce.

Le petit oméga se sentit rougir encore davantage et se rassura en agripant encore plus fort le bras de son amant.

— Cette querelle n'avait tout simplement que trop duré, soupira M. Sainz. J'imagine que le moment est venu de nous réconcilier. Je suis heureux de vous rencontrer, jeune homme. J'espère cependant que vous n'avais pas pour habitude de menacer de vous tuer tous les quatre matins.

La gêne de Lando atteignit un nouveau sommet et il secoua vivement la tête sans plus oser regarder qui que ce soit.

— Hm.... N...Non...

Samantha, toute pâle, s'avança à ce moment-là vers Carlos pour le prendre à part.

— J'ai menti, avoua-t-elle en baissant le regard. Je ne suis pas enceinte. J'ai dit cela parce que j'étais folle de rage d'avoir été quittée.

En temps ordinaire, l'alpha se serait sans doute fâché de ce mensonge et lui aurait fait toute une scène. Mais il était si soulagé d'avoir retrouvé son Lando vivant et si heureux de pouvoir l'aimer ouvertement qu'il se contenta de hausser les épaules. Puis il eut pitié de son petit oméga qui continuait à bafouiller lamentablement des paroles incompréhensibles et l'éloigna de son père.

Carlos et Lando ne gardèrent que des souvenirs flous du reste des événements de la soirée. Personne n'osa sans doute leur demander de se séparer pour regagner chacun leur domicile car ils finirent blottis l'un contre l'autre dans le lit de Lando. Ils ne firent pas l'amour, se contentant de se contempler avec adoration. Ils avaient le reste de leur vie pour ça. 

~~~~~~

Toi et Moi / Carlando (fr)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant