Chapitre 10 : Carlos

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Carlos ne cessait de songer à Lando. Il aurait aimé que cela soit son tendre oméga qui soit assis à ses côtés, et non Samantha qui ne cessait de le coller sur le canapé qu'ils partageaient dans le salon des Sainz.

La distribution de cadeaux durait depuis une éternité. L'alpha avait déjà déballé les siens sans leur accorder le moindre intérêt. Seuls les messages qu'il recevait sur son portable à rythme régulier attirait son attention. Lando venait de lui raconter avec une fierté visible la façon dont il avait réussi à s'introduire dans sa propre maison.

'Je m'ennuie. Je pense à toi,' se plaignait à présent le petit oméga.

'Courage, princesse. Il faut bien satisfaire son bon peuple.'

Lando lui tira virtuellement la langue et il sourit comme un idiot. Il y avait quelques dangers à discuter ainsi au beau milieu de leurs meutes respectives. Cela ne faisait que renforcer son désir pour Lando. Il aurait tant aimé pouvoir s'échapper, se précipiter chez les Norris pour enlever Son oméga en plein Noël !

Samantha fit semblant de s'extasier sur le bracelet que lui avait offert Carlos.

— Il est magnifique, s'exclama-t-elle en l'embrassant sur la joue. Tu connais si bien mes goûts, mon chéri.

L'alpha avait en réalité pris le premier bijou qui se trouvait sur le présentoire. Sa copine lui avait offert pour sa part une bouteille de parfum pour homme qu'il avait bien l'intention de ne jamais utiliser. Il ne voyait pas l'intérêt de s'inonder de parfum alors que la plus belle senteur au monde provenait de son oméga.

L'alpha se rendit compte soudain avec horreur qu'il n'avait prévu aucun cadeau pour Lando ! Il ne rêvait pourtant que de couvrir sa princesse de présents. Il commença à réfléchir et une idée lui vint soudain à l'esprit.

Samantha bavardait à côté de lui. Il ne l'écoutait pas. Il y avait beaucoup de bruit dans la pièce. Des enfants surexités couraient dans tous les sens pour essayer leurs nouveaux jouets. Carlos avait l'impression d'évoluer dans une autre dimension, dans un endroit où seul Lando existait.

Sa copine claqua soudain des doigts devant son visage pour attirer son attention.

Il soupira.

— Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ?

— Tu es distant depuis quelques temps, se plaignit Samantha. Tu ne veux jamais que l'on fasse des sorties ensemble. On dirait que je ne t'intéresse plus.

La jeune fille attendait visiblement de vives protestations. Carlos prit une profonde inspiration. Le moment était venu et il n'était plus question de reculer.

— Tout est fini entre nous.

Il aurait aimé faire preuve de plus de délicatesse et préparer un meilleur discours. Mais il lui avait semblé préférable de crever l'abcès d'un coup.

Samantha resta muette et l'alpha se demanda pendant un moment si elle avait bien entendu sa réponse.

— Il y en a une autre, c'est ça ?

La jeune fille criait presque et quelques personnes se tournèrent vers eux.

— Non, se défendit Carlos en s'efforçant de rester calme. Non, bien sûr que non.

Samantha se mit à rire de manière hystérique.

— Menteur ! Si tu crois que je ne remarque pas les messages que tu ne cesses d'échanger avec elle !

La jeune femme se jeta vivement en avant et essayer de lui arracher son téléphone des mains. Carlos recula aussitôt. Elle ne devait surtout pas voir le nom de la personne avec laquelle il correspondait si activement.

— Calme-toi, Sam.

— Me calmer ! Alors que tu me plaques ainsi ? Le soir de Noël ?

Le jeune homme jeta des regards embarrassés sur le côté. De plus en plus de gens les observaient d'un air réprobateur. Son père, notamment, fronçait les sourcils. Assez vieux jeu, lui répétait souvent qu'il fallait traiter les femmes avec une grande courtoisie.

Carlos leva les mains en signe de paix.

— Je suis désolé, Samantha. Nous ne partageons plus les mêmes sentiments.

Les yeux de la louve crachaient des éclairs.

— C'est qui cette autre fille ?!

— Il n'y a pas d'autre fille.

Ce qui avait, après tout, le mérite d'être vrai.

Samantha lui balança son bracelet à la figure et se leva. Elle rejeta en arrière ses longs cheveux en un geste de défi.

— Sache que je ne suis pas le genre de femme que l'on laisse tomber ainsi.

La jeune fille sortit du salon en trombe, abandonnant ses autres cadeaux sur place.

Carlos s'enfonça davantage dans son fauteuil sous les regards accusateurs. Il estimait pourtant avoir fait ce qui était moralement nécessaire. Il vit cependant Fanny lever discrètement le pouce vers le haut à son intention. Sa petite sœur n'avait jamais apprécié Samantha.

Le jeune homme reprit son téléphone pour essayer de retrouver contenance.

'J'ai besoin de te voir, princesse. Je peux passer ce soir chez toi ?'

Il attendit anxieusement la réponse. De là où il était, il pouvait presque sentir la panique de son petit Lando.

'Ce soir ?'

'Tu me manques, princesse.'

Il accompagna le dernier message d'une série de cœurs en ayant l'impression de se comporter comme une adolescente énamourée. Il avait pourtant toujours refusé d'envoyer le moindre emoji à Samantha.

'Nous nous sommes vus il y a quelques heures à peine.'

'Cela me semble être une éternité. Et j'ai un cadeau à te donner.'

'Un cadeau ?'

Carlos sourit. Il avait réussi à éveiller la curiosité de son petit oméga.

'Il faudra bien que je vienne te l'apporter. D'accord pour ce soir ?'

Il croisa les doigts et attendit avec impatience la réponse de Lando.

'D'accord. Je t'attendrai dans la salle de ping pong. Passe par la fenêtre.'

L'alpha poussa un soupir de soulagement.

'À très vite, princesse.'

Carlos rangea son téléphone dans sa poche. Les Sainz continuaient à l'observer de travers mais il s'en moquait. Il essaya cependant de ne pas exposer sa joie au grand jour. Samantha avait deviné son attachement à quelqu'un d'autre sans la moindre difficulté. Elle ne serait pas la seule à tirer cette conclusion. Et Carlos devait éviter à tout prix que sa meute ne s'intéresse de trop près à sa vie sentimentale... 

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Toi et Moi / Carlando (fr)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant