Chapitre 13 : Lando

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La meute Norris alla skier quelques jours en Forêt Noire et Lando fut obligé de les accompagner. Il appréciait habituellement les sports d'hiver mais vécu très mal sa séparation forcée d'avec Carlos. Il passa presque tout son temps à échanger des messages avec ce dernier et l'appelait dès qu'il pouvait s'isoler. Il avait besoin d'entendre régulièrement la voix de son alpha pour ne pas avoir l'impression de devenir fou.

Le froid lui donna heureusement un excellent prétexte pour porter des cols roulés et des écharpes soigneusement entortillées autour de son cou.

Ils revirent enfin le soir du 31 décembre. Lando contint mal son impatience tout le long de la route. Il se tortilla sur le siège arrière de la voiture, encourageant mentalement le véhicule à accélérer. Il faillit hurler de joie lorsque, enfin, la silhouette familière de la cathédrale de Strasbourg s'éleva à l'horizon. Enfin ! Il était dans la même ville que son alpha !

'Je t'emmène au bal, princesse,' lui écrivit Carlos avec un clin d'œil.

'Tu peux me retrouver devant chez toi dans 30 minutes ?'

'Oui,' accepta aussitôt Lando avec enthousiasme.

Lando prétexta un mal de tête pour rester enfermé dans sa chambre. Aussitôt seul, il se précipita vers sa penderie bien garnie. Il passa en revue sa garde-robe. Le jeune oméga voulait s'habiller avec un soin tout particulier. Il voulait être beau pour son Carlos. Peut-être feraient-ils à nouveau l'amour ? Il enfila un pantalon noir assez ajusté, un pull gris et accrocha à son oreille le loup en or que lui avait offert son alpha.

Il prit bien garde à retirer sa bague de fiançaille et de l'enfermer dans une petite boîte. Il s'obligeait à la porter le plus souvent possible pour sauver les apparences tant qu'il le pourrait. Il n'était pas pressé le moins du monde de revoir Kevin.

Carlos attendait non loin du manoir Norris, négligemment appuyé contre un mur. Il fixait Lando, les lèvres étirées par un petit sourire. Il était beau, si beau que le petit oméga sentit les battements de son cœur s'accélérer à une vitesse alarmante.

— Carlos!

Lando se mit à courir et se jeta avec passion dans les bras du jeune homme.

— Un peu de tenu, princesse, s'amusa ce dernier en le serrant contre lui.

Ils s'embrassèrent sans plus pouvoir attendre. Ils se trouvaient au beau milieu de la rue et si Mme Norris ou Mr Norris avaient regardé à ce moment-là par la fenêtre de leur manoir, ils auraient pu assister au curieux spectacle que leur fils donnait avec un homme qui était loin d'être son fiancé. Mais Lando s'en fichait éperdument. Il était bien trop occupé à goûter à nouveau aux lèvres si délicieuses de son Carlos. Elles étaient si chaudes, si douces. Elles lui appartenaient. À lui et à lui seul.

— Tu m'as manqué..., murmura l'alpha lorsqu'ils se séparèrent brièvement pour reprendre leur souffle. Je t'interdis de disparaître à nouveau. Si tu recommences, je t'attendrai au sommet d'un remonte-pente pour te kidnapper.

Lando se sentit rougir à cette idée qui n'était pas pour lui déplaire. Il sursauta lorsque Carlos écarte soudain son écharpe pour caresser sa marque du bout des doigts. Ce geste était étonnamment sensuel et l'oméga retint un gémissement.

— Je n'en reviens toujours pas que tu m'ai laissé me lier à toi, s'émerveilla Carlos avec un sourire attendri. Je t'aime tellement, princesse. Comment aurais-je pu passer mon existence sans t'avoir à mes côtés ?

Lando ne répondit pas à cette question de pure forme.

— Où veux-tu que nous allions ? demanda-t-il avec une relative indifférence.

Cela lui était égal, tant qu'il était avec son alpha.

Carlos ourit.

— On pourrait aller n'importe où. Ce soir, il y aura des fêtes dans tous les coins de la ville. Commençons par traîner au hasard dans les rues. Si tu as froid, nous nous réfugierons dans un bar. Puis nous irons assister au feu d'artifice de la cathédrale.

Lando glissa sa main dans la sienne.

— Je te suis.

Le petit oméga ne pouvait s'empêcher de sourire tout seul. Il était si agréable de se promener avec son alpha ! Il aimait Carlos et Carlos l'aimait. Les craintes liées à sa marque lui semblaient alors bien dérisoires. Il avait l'intention de profiter du moment présent tant qu'il le pourrait.

Ils passèrent le long d'une fête foraine. Des jeunes gens criaient et riaient dans les manèges.

— Tu veux faire un tour de grand huit ? lui proposa Carlos.

Lando frissonna en voyant les wagons être secoués dans tous les sens. Il n'était pas amateur de sensations fortes.

— Non merci.

Il regarda en revanche avec envie des enfants repartir avec d'immenses barbes à papa roses. Il n'avait jamais pu goûter cette sucrerie. Ses parents affirmaient qu'elle était artificielle et mauvaise pour la santé.

— Veux-tu que nous nous en partagions une, princesse ? lui demanda Carlos qui avait surpris son intérêt.

— Hm..., bafouilla l'oméga... Non, non. Ce n'est pas la peine... Il y a tout une queue...

Carlos l'embrassa sur la joue.

— Attends-moi ici, princesse. Je reviens dans quelques minutes.

Lando le regarda partir avec appréhension. Il se sentit effrayé d'être seul au milieu de cette foule et se demanda s'il n'aurait pas mieux valu affronter la queue avec son alpha.

— Tiens, tiens, qui voilà ? Le petit Norris.

Des rires moqueurs s'élevèrent dans le dos de l'oméga qui se retourna précipitamment. Trois jeunes gens lui faisaient face, un alpha et deux bêtas. Ils ignoraient qui ils étaient, mais ils lui semblaient curieusement familiers. Leurs haleines puaient l'alcool et ils titubaient.

Lando se souvint brusquement d'eux. Ils avaient accompagné Carlos lors de l'intrusion de ce dernier dans le manoir Norris. Ils appartenaient à la meute Sainz !

L'oméga recula d'un pas, les mains ouvertes en signe de paix.

— Je ne cherche pas les ennuis, prévint-il.

Il n'avait pas la moindre envie de déclencher une énième bagarre entre les deux meutes ennemies. Et surtout pas ce soir, alors qu'il était sorti en douce de chez lui pour retrouver Carlos.

L'alpha l'attrapa vers le bras pour le tirer vers lui.

— Qu'est-ce que tu fous là, Norris, habillé comme tu l'es ? À peine fiancé tu t'es déjà trouvé un amant ? Belle moralité !

Lando chercha à se dégager, mais le Sainz avait enfoncé profondément ses doigts dans sa peau et ne paraissait pas disposé à le lâcher de sitôt.

— Laissez-moi tranquille, exigea le jeune homme en sentant la panique le gagner.

Son agresseur sourit.

— Non. Tu vas passer un bon moment avec nous, Norris. Et si ça ne te plaît pas, tu pourras toujours te plaindre à ton cher Papa.

Il eut un bref ricanement et Lando se mit à trembler de tous ses membres.

Une voix vibrante d'une colère difficilement contenue s'éleva soudain dans leurs dos.

— Lâche-le. Immédiatement.

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Toi et Moi / Carlando (fr)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant