De la sueur

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Sanzu s'était demandé les soirs suivants la nuit où des lumières se reflétaient dans le lointain du ciel si la mdma aurait eu le même effet s'ils l'avaient pris avant la crise, avant le noir qui se dissipe, avant qu'il découvre pour la première fois de sa vie l'expression "passer du rire aux larmes" et que ses bras servent de barrière protectrice au lieu d'enfouir le corps de son boss en dessous d'une avalanche d'adoration maladive.
Leurs regards avaient évité de se croiser depuis le trou dans le mur et la table en miettes, les mots ne sortaient plus, plus ils avaient pris le para de MD en même temps et tout s'était accéléré.

Depuis, quand il se posait seul sur les toits de la ville, Sanzu se disait que l'amour ne pouvait prendre forme qu'après un réel désir d'intimité et d'ouverture et que si tout ne s'était pas accéléré avec la drogue qu'ils avaient pris ce soir là, il ne se serait peut être rendu compte des battements silencieux que l'eau claire avait accueilli seulement mille ans après le moment présent.

Un chewing-gum dans la bouche pour ne pas serrer la mâchoire, il regardait les étoiles dans un immense jacuzzi de luxe en profitant de son cœur léger et sans filtres. C'était comme si soudain, il se sentait moins vide, plus apte à exprimer ce qu'il ressentait.

Quand il arriva, son subordonné leva les yeux vers lui et ils ne se quittèrent pas des yeux pendant une longue minute.

Son cœur ne battait plus correctement. C'était le vide malsain qu'il aimait alors comment pouvait-il porter intérêt au Mikey qu'il avait vu la veille et pourquoi est-ce que ses yeux débordant à cet instant d'un trop plein lunaire le marquaient autant?

« Ça te dit qu'on fusionne comme durant notre première nuit?» Demanda-t-il sans réfléchir d'une voix qu'il n'aurait su décrire.

Son boss haussa un sourcil.

Peut-être que Sanzu aimait réellement mettre son âme à nu en ne mentionnant qu'un soir rempli de baisers et de touchers frivoles. Peut être qu'il se doutait que Mikey n'y portait aucun intérêt maintenant qu'il avait l'intégralité de son corps en sa possession.

Pourtant, sans un mot, son supérieur entra dans le bassin, se glissa entre ses jambes et prit sa joue dans sa main tandis que les bras du sous-chef se refermaient autour de lui.

"Je pensais que la MD m'aiderait mais c'est pire." Dit-il d'un ton qui sonnait comme celui de l'ancien Mikey, celui qui se donnait la peine de ne pas ignorer l'existence des autres.

Il savait que Sanzu l'ecoutait mais ne put s'empêcher de frissonner plus fort que d'habitude à la sensation des baisers dans son cou. L'attirance émotionnelle et le désir psychique étaient accrus par le para qui avait élu domicile dans leur corps pour quelques heures et se confondaient avec le physique dans une danse entêtante qui ne demandait qu'à le renverser.

Il baissa sa tête et glissa à l'oreille de Sanzu dans un courant d'air chaud et intime:

« Tu m'appartiens. »

Corps et ame, cœur et esprit.

Sanzu releva la tête vers lui et leurs regards s'embrassèrent de l'iris jusqu'à l'âme.

« Je t'appartiens. » Murmura-t-il comme s'il ne parvenait à le réaliser lui-même.

Ce qui renversa Sanzu ne fut pas la phase en elle-même mais l'intonation. Comme si au milieu de la crasse et de la noirceur, Mikey venait de glisser une étoile filante dans sa poche.

Le jeune homme n'avait jamais connu la sécurité de sa vie.
Autrefois, il regardait son boss dans les bras de Draken avec une jalousie dévorante.

Mais désormais, cela n'avait plus aucune importance.

Anevrisme (Sanzu x Mikey bonten era)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant