Anevrisme (Sanzu x Mikey bonten era)

Du souffre

Vide.
Mikey était une carcasse dénuée d'âme aux yeux ronds comme des billes et aux mains puissantes comme un orage de plomb, de lave et de bitume.

Même Sanzu ne disait plus rien. Il restait en retrait à côté des frères Haitani, silencieux.

Ils commençaient à ne plus bien discerner Mikey tant il était couvert de sang. Sa victime, quant à elle, ne ressemblait même plus à un être humain.

Personne ne l'arrêtait. De temps en temps, ils regardaient Sanzu en espérant que le second prenne une décision mais pour lui, stopper mikey revenait à aller à l'encontre de sa nature et donc à le faire souffrir.

Il se sentait étrangement bien, comme si un petit nuage dans sa tête le rendait léger. Voir la mort en face réveillait en lui une détente et une satisfaction immenses, surtout quand elle était atroce.

Il regardait son boss comme on contemplait une œuvre d'art. Comment autant de violence, de haine et de souffrance pouvait-elle tenir dans un si petit corps? C'était fascinant.
Son protégé était au summum du sublime. Il avait envie de prendre une photo avec son esprit pour l'imprimer discrètement en cas de baisse de moral.

Un nouveau craquage retentit.
Mikey ne reflétait absolument aucune émotion. Son regard ne contenait absolument rien. Il était complètement dissocié. Une fois, il avait confié à Sanzu qu'il avait vu une scène de ce genre en dehors de son corps, comme si son âme le regardait tuer d'en haut.

Mikey ne se souvenait jamais clairement de ses crises. Seules les limbes de son cerveau faisait tourner la triste symphonie de ses pulsions et souvenirs en boucle.

C'était comme si il ne savait plus qui il était, d'où il venait. Comme s'il poussait un cri silencieux en se noyant dans sa noirceur, englouti dans un tourbillon délirant et tétanisé par ses pulsions meurtrières. Ses yeux semblaient, dans ce genre de moments, encore plus sombres que d'habitude.
La litanie suppliante des voix criardes dans sa tête le poussait de toutes ses forces à tuer ce qui le menaçait alors même que tout semblait le menacer. Tuer son ennemi, se tuer lui, tuer n'importe qui, n'importe quoi, eventrer ce monde hideux qui transformait les gens en monstres.

Soudain, une voix resonna dans sa tete. Elle était douce et bienveillante.

« Ta force illumine la vie des autres. Tu es un petit garçon formidable, né pour faire le bien. »

Il cessa de se battre et ses bras retombèrent le long de ses hanches.

Il était mort.

Encore une fois.

Il avait arrêté de compter. Plusieurs morts par jour en environs onze ans et demi de carnage.

Sanzu le cueillit dans ses bras au moment où sa vision devint floue.

En plein délire, il se mit à murmurer avec effroi et lassitude : « j'ai encore tué quelqu'un, maman. »

Pourquoi était-il encore ici alors que la femme qui comptait le plus à ses yeux était ailleurs?

« Reviens me chercher maman, je t'en supplie... Je veux pas vivre ici je veux pas... »

Il eut à peine le temps de finir sa phase que déjà il n'était plus là, inerte dans les bras de son subordonné.

« Repose-toi mon ange. On recommence demain. »