Des cris

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Sanzu adorait la nudité. Pas forcément celle de la chair et du sexe mais aussi celle qui fusionnait intimement les âmes.
Mikey, quant à lui, ne fusionnait plus qu'avec les ombres de son esprit. La vivacité de leurs corps physiques laissait s'échapper cette chose bestiale en lui, le connectait avec la folie et l'insanité de son partenaire mais la lumière en elle-même, celle qui brillait réellement en dehors des abysses, n'existait plus dans la déchéance de leur gang. Seule comptait cette force qui poussait Sanzu au meurtre par dévotion envers la source de son traumatisme.

Les bras posés sur les genoux de son second, Mikey tira une dernière latte et lui passa la cigarette. Sanzu s'enfonça confortablement dans le canapé pour fumer.

Le regard félin de son boss détailla intensément sa mâchoire carrée et se redressa pour se poser à califourchon sur lui. Habitué et en phase avec les vibrations de son esprit, Sanzu attira sa tête vers la sienne.

Mikey s'attendait à un baiser classique mais juste avant que sa bouche entrouverte ne se pose sur la sienne, son homme souffla un nuage de fumée entre ses lèvres délicates.

Les yeux de son supérieur gagnèrent un cran d'intensité et il tira ses cheveux en arrière pour plonger sa tête dans son cou a découvert en lui arrachant un léger frisson.

Respiration accélérée. Contact prolongé entre ses lèvres et sa peau. Marque.

Tu m'appartiens.

Dès que Mikey avait levé la main sur lui alors même qu'il n'était qu'un enfant, le torrent dans son regard, le néant de son âme dévorée par la malediction l'avait séduit à l'en rendre fou à lier. Il devait s'assurer qu'elle prenne tout l'espace pour qu'enfin le boss du bonten prenne sa place dans le monde hideux et difforme qu'ils foulaient, entichés de la mort et du sang.


Ce n'était qu'une explosion momentanée au travers de l'eau brûlante. Un rouge de passion, un rouge sanguin, un frisson détenteur de mille mots invisibles, de « je t'aime » par défaut qui n'en seraient jamais et des soupirs incontrôlables. Une main sur la vitre, un corps affaibli par la luxure, des demandes, des accords explicites, des explosions, des regards incapables de se lâcher, des âmes qui s'emmêlaient au travers de leurs corps incontrôlables, des demandes, encore des demandes, des grands mots au travers des gestes, des voix cassées, une goutte de sueur tombant sur le carrelage et une explosion totale, noire, intense, presque douloureuse mentalement de par l'intensité de leur connexion mentale et de par la passion explicite que Sanzu portait désespérément à la noirceur d'un homme qui se vidait de ce qu'il y avait bâti d'acceptable autour de son âme.

Anevrisme (Sanzu x Mikey bonten era)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant