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"Donc

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"Donc. Madame te l'as déjà dit, tu vas vivre au dortoir. Quelqu'un te montreras ta chambre toute à l'heure, vous la partagerez sans doute avec quelqu'un. Tu travailleras 5 jours sur 6, aux archives, majoritairement, mais sans doute qu'on aura besoin de toi dans d'autres domaines, que ce soit pour jouer les secrétaires, trier des papiers à la banque... Tu vois le tableau. Tu n'auras sans doute pas le droit de sortir les premières semaines. C'est comme ça pour toute les nouvelles recrues. Et encore plus pour toi vu ton... statut? Bref, vous voyez de quoi je parle. Evidemment nous requérons toute ta discrétion sur tout ce que tu peux voir, entendre ou lire doit rester ici. Je comprends que pour une ancienne journaliste, ce soit difficile à retenir, mais il va falloir t'y faire. De toute façon, on a des oreilles partout. Et envisage de ne serait-ce que de divulguer certaines informations, et sache qu'on le saura."

Absolument tout le monde ici à l'habitude de proférer des menaces ici? C'est une qualité requise pour devenir un fatui? pensait distraitement Shirin en tapotant du bout des doigt la table du réfectoire. Macha lui déversait un torrent d'informations tout en continuant de feuilleter sa pile de documents, manifestement habituée à faire deux (voire trois choses en même temps). Elle continuait à alterner le vouvoiement et le tutoiement. Allait-elle se décider un jour ?  se demandait Shirin, malgré tout accoutumé à ce qu'on ne lui adresse qu'un "tu" méprisant. 

Le plus incongru dans toute la scène était cependant la vision d'un exécuteur, être supposément le plus redouté de toute la hiérarchie des fatui, en train d'engloutir joyeusement une assiette de pelmeni, tout en hochant la tête à ce que Macha disait, et parfois en confirmant ses dires avec des anecdotes telles que "quand je suis arrivé, on avait même pas une journée de libre! On s'entraînait toute la semaine!"

Agacé, Shirin ne pouvait s'empêcher de constater que Macha y semblait habituée. "Et évidemment, il te faudra t'habiller de manière décente. On te donnera des vêtements. Et il faudra que tu passes voir Yevdokia pour ton masque."

"Quoi, je vais avoir un uniforme ?" s'enquit Shirin.

"Non, pas exactement. Juste ce que tout le monde porte. Une chemise, un pantalon."

"Si tu avais été un soldat, t'aurais été en uniforme." rajoute Tartaglian en finissant son dernier pelmen.

Shirin ne jette qu'un regard distrait à son supérieur avant de revenir à Macha : " et en terme de rémunération...?"

Là, Macha et Tartaglia échangent un regard avant de rigoler (nerveusement pour Macha).

"Ta rémunération, c'est de rester en vie. T'as pas compris ça? C'est déjà assez généreux de notre part de te laisser la vie sauve tu ne trouves pas ? On t'offre le logis, la nourriture, et tu veux un salaire ?" dit l'exécuteur avec un grand sourire.

"Ouais, bon..." marmonne Shirin, peu habituée à ce que tout lui soit offert sur un plateau d'argent, et ensuite elle se rappelle qu'elle n'a plus aucune liberté de mouvement et pourrait être considéré comme l'équivalent d'une prisonnière. Enfin, une prisonnière avec des intentions de révéler un plan secret. Elle avait hâte de s'y mettre d'ailleurs. Shirin commençait déjà à se dire quoi faire, qui interroger, où aller fourrager dans les archives...

Macha rompit le silence inconfortable qui s'est installé d'un raclement de gorge avant de continuer ses explications.

"Ici, tu te lèves à 7h précise, en même tant que tout le monde. Tout les repas sont servis ici, au réfectoire. Petit-déjeuner à 8h, déjeuner à 12h, et dîner à 19h. Enfin, connaissant Savva, il va sans doute vous faire rater tout vos repas. Il ne sort jamais des archives, quelqu'un est obligé d'aller lui servir des plats. De toute façon, la cuisine est ouverte quasiment toute la journée. Quoi d'autre... Couvre-feu à 21h. Certains soldats sont autorisés à sortir le soir, pour boire ou je ne sais quoi, mais ce sont des hauts-gradés."

Ce qui n'est pas mon cas, nota intérieurement Shirin.
"Dites, j'ai le droit d'envoyer des lettres ? Faut que je prévienne quelques personnes de ma... Euh nouvelle situation."

"Oh, bien sûr. Mais elles seront lues avant d'être expédiées. À qui prévoyez-vous de les envoyer ?"

"..."

"Aucune vie privée hein ? Mon père et ma logeuse. Enfin, mon ancienne logeuse. Que je la prévienne de mon déménagement imprévu."

Shirin contempla un instant le peu de personnes qu'elle devait informer de sa situation. Sa logeuse ne serait pas ravie de constater qu'elle se faisait la malle avec un loyer de retard, mais elle n'avait pas le choix. Et son père...? Il avait d'autre chose dont il devait se préoccuper. Izya ? Elle devait l'avoir oublié depuis longtemps. 

"Non, effectivement. On doit encore apprendre à vous faire confiance. Te faire confiance." dit Macha avec un léger sourire.

"Bon. Je suppose que je vais aller réclamer mon masque alors. Vous aurez les lettres demain." Shirin se leva précipitamment, se sentant enfin le champ libre pour explorer un peu le bâtiment, et potentiellement interroger quelques employés.

"Je t'accompagne." fit Tartaglia, coupant court à ses besoins journalistiques.

"Mais va-t-il me laisser fouiner en paix??" s'exclame intérieurement Shirin tout en réprimant une furieuse envie de s'arracher les cheveux. 

"Non, je vous en prie, vous devez avoir tellement de travail ! Je peux me débrouiller. Seule." Articule péniblement l'ex-journaliste, un sourire forcé sur les lèvres.

L'exécuteur ne se borna même pas à répondre, il la regarde simplement avec cet air sournois, mêlé d'une fausse innocence enfantine auquel Shirin commence à être habitué.

"Eh puis merde" pense-t-elle. Il est là pour la surveiller de toute manière, maintenant ça ne fait plus aucun doute. "Je devrais me sentir flattée. Un exécuteur à moi toute seule, surveillant mes faits et gestes, alors que mon pire crime ait jamais été que de voler une boîte de soupe. Très bien, je relève le défi."

Shirin soupire. "Montrez-moi le chemin."


shirin + childe = denji + power, c exactement comme ça que je les vois

CELLE QUI INTERROMPT, genshin ficOù les histoires vivent. Découvrez maintenant